Pas de jaloux sur le front de la croissance mondiale : tout le monde aura droit à son lot de ralentissement. A commencer par l’Oncle Sam, qui a déjà nettement ralenti au quatrième trimestre 2015. Ainsi, après avoir augmenté de 2 % en rythme annualisé au troisième trimestre, le PIB américain n’a progressé que de 0,7 % (toujours en rythme annualisé) au trimestre suivant. Sur l’ensemble de l’année 2015, il enregistre ainsi une augmentation annuelle moyenne de 2,4 %, soit exactement notre prévision et aussi un niveau identique à 2014. Plus préoccupant et montrant l’ampleur de la décélération de l’économie américaine, le glissement annuel de son PIB est passé de 2,9 % au premier trimestre 2015 à 1,8 % au dernier. Dans le même temps, une vingtaine de pays restent aujourd’hui menacés par la récession industrielle. Et ce, notamment dans le monde émergent, qui devrait donc encore souffrir sur l’ensemble du premier semestre 2016. Et si, jusqu’à présent, la zone euro avait pu sembler épargnée par le ralentissement, elle est désormais logée à la même enseigne que ses partenaires internationaux…
Monde émergent, Etats-Unis, zone euro : le ralentissement pour tous !
La croissance de la zone euro se stabilise autour de 1,5 %.
A suivre du 8 au 12 février : – Lundi 8, 11h (heure de Paris) : l’indice Sentix de confiance des investisseurs continue de régresser. – Mardi 9, 8h : léger rebond correctif de la production industrielle allemande. – Mardi 9, 8h : l’excédent commercial allemand se stabilise autour des 19,5 milliards d’euros. – Mercredi 10, 8h45 : la production industrielle française augmente légèrement et reste moribonde. – Vendredi 12, 8h : confirmation d’une inflation allemande de 0,5 %. – Vendredi 12, 8h : augmentation solide du PIB allemand au quatrième trimestre 2015. – Vendredi 12, 8h45 : l’emploi salarié repart à la baisse dans l’Hexagone au quatrième trimestre 2015. – Vendredi 12, 11h : le glissement annuel du PIB de la zone euro se stabilise à 1,5 % au quatrième trimestre 2015. – Vendredi 12, 11h : rebond modeste de la production industrielle eurolandaise. – Vendredi 12, 14h30 : les ventes au détail augmentent modestement aux Etats-Unis. – Vendredi 12, 16h : l’indice Reuters / Université du Michigan de confiance des consommateurs américains recule encore.
La croissance de la zone euro se stabilise autour de 1,5 %.
A suivre du 8 au 12 février : – Lundi 8, 11h (heure de Paris) : l’indice Sentix de confiance des investisseurs continue de régresser. – Mardi 9, 8h : léger rebond correctif de la production industrielle allemande. – Mardi 9, 8h : l’excédent commercial allemand se stabilise autour des 19,5 milliards d’euros. – Mercredi 10, 8h45 : la production industrielle française augmente légèrement et reste moribonde. – Vendredi 12, 8h : confirmation d’une inflation allemande de 0,5 %. – Vendredi 12, 8h : augmentation solide du PIB allemand au quatrième trimestre 2015. – Vendredi 12, 8h45 : l’emploi salarié repart à la baisse dans l’Hexagone au quatrième trimestre 2015. – Vendredi 12, 11h : le glissement annuel du PIB de la zone euro se stabilise à 1,5 % au quatrième trimestre 2015. – Vendredi 12, 11h : rebond modeste de la production industrielle eurolandaise. – Vendredi 12, 14h30 : les ventes au détail augmentent modestement aux Etats-Unis. – Vendredi 12, 16h : l’indice Reuters / Université du Michigan de confiance des consommateurs américains recule encore.
Le singe de feu c’est dangereux…
C’est bien connu : lorsque les êtres humains sont perdus, ils regardent vers le ciel et cherchent des solutions pour retrouver leur chemin. De même, en économie et sur les marchés financiers, lorsque rien ne va plus et que les boussoles usuelles ne fonctionnent pas, il est fréquent de se retourner vers les astres. Malheureusement, ce comportement un peu désespéré est souvent de mauvais augure. Ainsi, l’an passé, pour essayer de se réconforter, les Eurolandais ont mis en exergue le fameux « alignement des planètes », censé leur permettre de retrouver la voie de la croissance forte. Il s’agissait effectivement de la conjonction de cinq éléments particulièrement favorables : la baisse des cours des matières premières, et notamment du pétrole, la dépréciation de l’euro, la baisse des taux d’intérêt des obligations d’Etat, l’avènement d’un taux refi de la BCE de 0,05 % et, enfin, la « planche à billets » de la même BCE, qui, depuis mars 2015, injecte 60 milliards d’euros chaque mois dans le circuit financier. Grâce à ces exceptionnels « cadeaux du ciel », la croissance eurolandaise et celle de la France auraient donc dû flamber. Selon nos calculs, ces cinq éléments avaient le pouvoir de doper celles-ci vers les 3 %. Magnifique ! Seulement voilà, bien loin de ce niveau potentiel, la croissance n’a été que de 1,1 % dans l’Hexagone et d’au mieux 1,5 % dans la zone euro. Et ce, pour la simple raison que la croissance structurelle de la France et de la zone euro n’est que d’environ 0,7 %. Pire, à présent que les planètes se désalignent, que les effets positifs de la faiblesse des taux d’intérêt monétaires et obligataires et de la planche à billets s’émoussent, se noyant dans une « trappe à liquidités » déconcertante, les économies de la France, de la zone euro et de l’ensemble de ses membres ne pourront que ralentir en 2016. Pour ne rien arranger, elles pâtiront également du ralentissement de la croissance mondiale, et notamment de celle des pays émergents, à commencer par la Chine, qui n’a plus la force de croître à un rythme supérieur à 6,5 %. Ce qui nous amène de nouveau dans les étoiles, ou plutôt dans l’astrologie, puisque, selon le calendrier chinois, l’année qui va débuter le 8 février 2016 sera celle du singe de feu. Tout un programme !
Le singe de feu c’est dangereux…
C’est bien connu : lorsque les êtres humains sont perdus, ils regardent vers le ciel et cherchent des solutions pour retrouver leur chemin. De même, en économie et sur les marchés financiers, lorsque rien ne va plus et que les boussoles usuelles ne fonctionnent pas, il est fréquent de se retourner vers les astres. Malheureusement, ce comportement un peu désespéré est souvent de mauvais augure. Ainsi, l’an passé, pour essayer de se réconforter, les Eurolandais ont mis en exergue le fameux « alignement des planètes », censé leur permettre de retrouver la voie de la croissance forte. Il s’agissait effectivement de la conjonction de cinq éléments particulièrement favorables : la baisse des cours des matières premières, et notamment du pétrole, la dépréciation de l’euro, la baisse des taux d’intérêt des obligations d’Etat, l’avènement d’un taux refi de la BCE de 0,05 % et, enfin, la « planche à billets » de la même BCE, qui, depuis mars 2015, injecte 60 milliards d’euros chaque mois dans le circuit financier. Grâce à ces exceptionnels « cadeaux du ciel », la croissance eurolandaise et celle de la France auraient donc dû flamber. Selon nos calculs, ces cinq éléments avaient le pouvoir de doper celles-ci vers les 3 %. Magnifique ! Seulement voilà, bien loin de ce niveau potentiel, la croissance n’a été que de 1,1 % dans l’Hexagone et d’au mieux 1,5 % dans la zone euro. Et ce, pour la simple raison que la croissance structurelle de la France et de la zone euro n’est que d’environ 0,7 %. Pire, à présent que les planètes se désalignent, que les effets positifs de la faiblesse des taux d’intérêt monétaires et obligataires et de la planche à billets s’émoussent, se noyant dans une « trappe à liquidités » déconcertante, les économies de la France, de la zone euro et de l’ensemble de ses membres ne pourront que ralentir en 2016. Pour ne rien arranger, elles pâtiront également du ralentissement de la croissance mondiale, et notamment de celle des pays émergents, à commencer par la Chine, qui n’a plus la force de croître à un rythme supérieur à 6,5 %. Ce qui nous amène de nouveau dans les étoiles, ou plutôt dans l’astrologie, puisque, selon le calendrier chinois, l’année qui va débuter le 8 février 2016 sera celle du singe de feu. Tout un programme !
Croissance française : journal de la mi-journée sur RTL.
Marc Touati était l’invité du journal de la mi-journée de RTL pour livrer son analyse et ses perspectives sur la croissance française. Il répond aux questions de Vincent Parizot et Christelle Rebière. “Nous avons une reprise chamallow couplée à un chômage Carambar” a-t-il notamment souligné. La faute à une pression fiscale trop forte et à un modèle français rigide… Vous pouvez écouter ou réécouter l’émission ci-après…
Croissance française : journal de la mi-journée sur RTL.
Marc Touati était l’invité du journal de la mi-journée de RTL pour livrer son analyse et ses perspectives sur la croissance française. Il répond aux questions de Vincent Parizot et Christelle Rebière. “Nous avons une reprise chamallow couplée à un chômage Carambar” a-t-il notamment souligné. La faute à une pression fiscale trop forte et à un modèle français rigide… Vous pouvez écouter ou réécouter l’émission ci-après…
France : une reprise shamallow pour un chômage carambar.
A l’évidence, le gouvernement français est passé maître dans l’art du marketing et de la manipulation médiatique. Ainsi, alors qu’elle avait donné sa démission au Président de la République depuis le samedi 23 janvier, Madame Taubira ne l’a annoncée officiellement que le mercredi 27, jour de la publication du nouveau record absolu atteint par le chômage français en décembre 2015. Si bien que cette vraie information catastrophique a été complètement éclipsée par le coup d’éclat de l’ancienne « garde des sceaux à vélo ». Il s’agit pourtant d’une vraie mauvaise nouvelle, puisqu’en dépit des aides habituelles et du traitement statistique du chômage (lié notamment aux radiations…), le nombre de chômeurs de catégorie A en métropole a augmenté de 15 800 personnes, soit un total historique de 3 590 600 chômeurs. Mais ce n’est pas tout, puisque le nombre de chômeurs toute catégories et dans la France entière a flambé de 35 200 personnes sur le seul mois de décembre. Sur l’ensemble de l’année 2015, la progression atteint 340 500 personnes, consacrant un nombre total de 6 510 300 chômeurs. Une vraie horreur économique, qui n’a pourtant quasiment pas été évoquée sur la scène médiatique, monopolisée par Madame Taubira, les « contrats iraniens » et la grève des taxis. Pire, en matière de croissance, l’INSEE a osé utiliser le même artifice deux trimestres d’affilé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au troisième trimestre, la variation du PIB français a été de + 0,3 %, mais de – 0,3 % hors stocks. Au quatrième trimestre, bis repetita : la variation du PIB est annoncée à + 0,2 %, mais – 0,3 % hors stocks. C’est tout simplement énorme ! En fait, comme cela s’observe depuis une quinzaine d’années, l’économie française ne connaîtra qu’une « reprise shamallow », avec malheureusement un « chômage carambar ».
France : une reprise shamallow pour un chômage carambar.
A l’évidence, le gouvernement français est passé maître dans l’art du marketing et de la manipulation médiatique. Ainsi, alors qu’elle avait donné sa démission au Président de la République depuis le samedi 23 janvier, Madame Taubira ne l’a annoncée officiellement que le mercredi 27, jour de la publication du nouveau record absolu atteint par le chômage français en décembre 2015. Si bien que cette vraie information catastrophique a été complètement éclipsée par le coup d’éclat de l’ancienne « garde des sceaux à vélo ». Il s’agit pourtant d’une vraie mauvaise nouvelle, puisqu’en dépit des aides habituelles et du traitement statistique du chômage (lié notamment aux radiations…), le nombre de chômeurs de catégorie A en métropole a augmenté de 15 800 personnes, soit un total historique de 3 590 600 chômeurs. Mais ce n’est pas tout, puisque le nombre de chômeurs toute catégories et dans la France entière a flambé de 35 200 personnes sur le seul mois de décembre. Sur l’ensemble de l’année 2015, la progression atteint 340 500 personnes, consacrant un nombre total de 6 510 300 chômeurs. Une vraie horreur économique, qui n’a pourtant quasiment pas été évoquée sur la scène médiatique, monopolisée par Madame Taubira, les « contrats iraniens » et la grève des taxis. Pire, en matière de croissance, l’INSEE a osé utiliser le même artifice deux trimestres d’affilé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au troisième trimestre, la variation du PIB français a été de + 0,3 %, mais de – 0,3 % hors stocks. Au quatrième trimestre, bis repetita : la variation du PIB est annoncée à + 0,2 %, mais – 0,3 % hors stocks. C’est tout simplement énorme ! En fait, comme cela s’observe depuis une quinzaine d’années, l’économie française ne connaîtra qu’une « reprise shamallow », avec malheureusement un « chômage carambar ».
Les 35 heures ? Bien sûr, mais en trois jours…
Avez-vous déjà demandé à des travailleurs chinois, brésiliens, américains ou à des cadres français du secteur privé ce qu’ils pensaient des 35 heures ? Dans la majeure partie des cas, ils vous répondront en substance : « c’est déjà ce que nous faisons, mais en trois jours… » Disons-le sans détour : pour réduire le chômage en France, il faudra bien sûr générer une croissance plus forte, rendue possible par notre « thérapie de choc », mais aussi moderniser le marché du travail. Cela passera notamment par la réduction des charges qui pèsent sur l’emploi, la simplification drastique du code du travail, la limitation de la période d’indemnisation du chômage à un an et la suppression du caractère obligatoire des 35 heures. Ne nous berçons pas d’illusions : sujet polémique par excellence depuis leur création et remis dernièrement au goût du jour par MM. Macron, Valls et Badinter, les « 35 heures » ont et vont encore faire couler beaucoup d’encre. Car si les 35 heures avaient été accompagnées d’une forte baisse du chômage et d’importantes créations d’emplois, leurs effets négatifs auraient pu être dilués. Or tel n’a pas été le cas, pour la simple raison que les 35 heures ont augmenté le coût du travail et réduit par là même l’appétence pour la création d’emplois. Le vrai problème des 35 heures réside dans son caractère rigide et autoritaire. À la rigueur, si une entreprise réussit à utiliser les 35 heures pour annualiser le temps de travail et augmenter les gains de productivité, pourquoi pas ? En revanche, pour de très nombreuses entreprises et en particulier les PME, elles ne sont pas applicables sans dommages collatéraux sur la rentabilité et in fine sur l’emploi. Enfin, les 35 heures ont des effets négatifs sur de nombreux salariés, qui doivent augmenter leur productivité, sans accroissement de leurs salaires nets. Pour être plus juste, il faudrait leur donner le choix à tous, en accord avec leur direction : travailler plus de 35 heures et gagner davantage, ou garder les 35 heures mais être payé en conséquence. Il ne s’agit pas là d’ultra-libéralisme, mais simplement de bon sens économique.