A suivre du 5 au 9 décembre : – Lundi 5, 2h30 (heure de Paris) : nouvelle augmentation de l’indice Markit Nikkei dans les services au Japon. – Lundi 5, 3h45 : stabilisation de l’indice Markit Caixin dans les services en Chine qui reste bien orienté. – Lundi 5, de 9h50 à 10h : confirmation de la bonne tenue des indices Markit PMI « services » et « composites » en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Lundi 5, 10h30 : petite augmentation de l’indice Sentix de confiance des investisseurs dans la zone euro. – Lundi 5, 10h30 : stabilisation à un niveau élevé de l’indice Markit dans les services au Royaume-Uni. – Lundi 5, 15h45 : les indices Markit PMI « services » et « composites » sont confirmés à un bon niveau aux Etats-Unis. – Lundi 5, 16h : l’indicateur ISM des directeurs d’achat dans le secteur non-manufacturier augmente sensiblement outre-Atlantique. – Mardi 6, 11h : confirmation de la croissance de 0,3 % du PIB eurolandais au troisième trimestre. – Mardi 6, 14h30 : révision légèrement haussière de la productivité américaine au troisième trimestre. – Mardi 6, 14h30 : encore 37 milliards de dollars de déficit extérieur pour l’Oncle Sam. – Mardi 6, 16h : les commandes industrielles augmentent fortement aux Etats-Unis. – Mercredi 7, 8h : rebond technique de la production industrielle allemande. – Mercredi 7, 8h45 : le déficit extérieur français avoisine encore les 4,5 milliards d’euros. – Jeudi 8, 1h50 : confirmation de la croissance de 0,5 % du troisième trimestre au Japon. – Jeudi 8, 4h : l’excédent commercial chinois se stabilise autour des 50 milliards de dollars. – Jeudi 8, 7h30 : l’augmentation de 0,3 % de l’emploi au troisième trimestre en France est confirmée. – Jeudi 8, 13h45 : la BCE n’a d’autre choix que de maintenir le statu quo monétaire. – Vendredi 9, 3h30 : l’inflation chinoise augmente encore légèrement. – Vendredi 9, 8h : l’excédent commercial allemand avoisine les 21 milliards d’euros. – Vendredi 9, 8h45 : la production industrielle française augmente faiblement. – Vendredi 9, 16h : l’indice Reuters/Université du Michigan de confiance des consommateurs continue de progresser.
Encore une semaine globalement appréciable.
Pour une thérapie de choc bienveillante.
Non ! En dépit des apparences, une « thérapie de choc bienveillante » n’est pas un oxymore. C’est d’ailleurs ce que je préconise depuis des années pour sauver notre « douce France ». En effet, la rigueur bête et méchante n’a pas de sens économique. A l’instar de ce qui s’est observé en Argentine au début des années 2000 ou en Grèce plus récemment, une telle stratégie est, par construction, vouée à l’échec, notamment parce qu’elle produira inévitablement une grogne sociale massive, voire une crise sociétale dramatique. Voilà pourquoi à côté des mesures indispensables de la réduction des dépenses publiques (qui, rappelons-le représentent plus de 57 % du PIB, avec pour résultats une croissance économique de 0,4 % par an depuis 2008 et plus de 6,5 millions de chômeurs toutes catégories confondues), il faudra également ajouter de la « confiture pour faire passer la pilule », notamment en améliorant les revenus des ménages. Mais surtout, ne nous leurrons pas : si rien ne change, la France restera condamnée à la croissance molle et au chômage élevé. Est-ce cela le modèle social français ? Et souligner une telle question n’est pas de la « déclinologie » ou du « french bashing », mais simplement la mise en avant d’une réalité économique. Pour sortir de cette léthargie structurelle, il faudra engager de vraies réformes courageuses mais aussi judicieuses. Voici donc les cinq mesures à prendre d’urgence pour sauver la France : 1. Baisser la pression fiscale pour tous, les entreprises et les ménages. 2. Optimiser la dépense publique, en réduisant les dépenses de fonctionnement. 3. Réduire le coût du travail et augmenter les salaires nets. 4. Moderniser le marché du travail. 5. Favoriser le financement des entreprises et de l’innovation. Ces mesures ne sont pas ultra-libérales, ni destructrices, mais simplement de bon sens économique…
Marc Touati face à Jean-Claude Mailly sur BFM TV avec Ruth Elkrief
Quid du programme économique de François Fillon ? Tel est le thème principal du face à face de Ruth Elkrief, qui a opposé Marc Touati, économiste et président du cabinet ACDEFI, auteur du livre “La fin d’un monde” (Éd. du Moment), à Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO et auteur de “Les apprentis sorciers. L’invraisemblable histoire de la loi Travail” (Éd. Les liens qui libèrent). – 19h Ruth Elkrief, du mercredi 30 novembre 2016, sur BFMTV. A voir ou revoir ci-après…
Quid du programme économique de Fillon ? sur BFM Business
Dans “Intégrale Placements” du lundi 28 novembre 2016, présenté par Guillaume Sommerer et Cédric Decoeur, sur BFM Business, le face à face a opposé Olivier Delamarche, associé et gérant de Platinium Gestion, et Marc Touati, economiste et président du cabinet ACDEFI. Avec pour thèmes principaux : quelle croissance à venir dans la zone euro ? et Le programme de François Fillon peut-il être efficace ? Vous pouvez voir ou revoir l’émission ci-après…
Enfin un peu d’espoir, mais…
Faites le test : dans une salle plongée dans le noir, la moindre petite étincelle de lumière semble pouvoir illuminer l’ensemble de la pièce. Ainsi, aujourd’hui, dans un monde occidental en proie au doute, menacé par le terrorisme et a priori condamné à la croissance molle, en particulier en Europe, les rares bonnes nouvelles doivent être mises en exergue. Ainsi, en novembre, un peu contre toute attente, les indices Markit des directeurs d’achat sont restés très positifs des deux côtés de l’Atlantique. Dans la zone euro, l’indice PMI dans l’industrie a ainsi gagné 0,6 point en novembre, atteignant un niveau de 54,1, qui constitue un point haut depuis mai 2011. Parallèlement, l’indice correspondant dans les services a augmenté de 1,3 point en novembre, atteignant également un niveau de 54,1. Malheureusement, et comme d’habitude depuis 2011, la France est restée en retrait de ses homologues. La prévision du gouvernement d’une croissance de 1,4 % en 2016 (donc révisée à la baisse de 0,1 point par rapport à sa version précédente) paraît ainsi hors d’atteinte. Et ce d’autant qu’au sortir du troisième trimestre, l’acquis de croissance du PIB français n’est que de 1,1 %. Dès lors pour atteindre le fameux 1,4 %, il faudrait que le PIB français augmente de 0,9 % au quatrième trimestre. Une performance qui n’a été atteinte ou dépassée qu’à trois reprises depuis 2000 : au premier trimestre 2000, au premier trimestre 2004 et au premier trimestre 2011. Pour notre part, nous continuons de tabler sur une progression du PIB de 0,2 % au quatrième trimestre, ce qui se traduira par une croissance annuelle de 1,2 % sur l’ensemble de l’année 2016, soit 0,4 point de moins que dans la zone euro et 0,5 point en-deçà du niveau allemand.
Du mieux, mais pas d’euphorie.
A suivre du 28 novembre au 2 décembre : – Lundi 28, 14h30 (heure de Paris) : la croissance des prêts privés reste molle dans la zone euro. – Mardi 29, 0h30 : stabilisation du taux de chômage japonais. – Mardi 29, 8h45 : révision baissière de la croissance française du troisième trimestre. – Mardi 29, 8h45 : la consommation des ménages continue de baisse en France. – Mardi 29, 11h : l’indice de sentiment économique augmente légèrement dans la zone euro. – Mardi 29, 11h : confirmation de l’amélioration de la confiance des ménages dans la zone euro. – Mardi 29, 14h : l’inflation augmente encore légèrement en Allemagne. – Mardi 29, 14h30 : l’amélioration de la croissance américaine au troisième trimestre est confirmée. – Mardi 29, 16h : quasi-stabilisation de l’indice du Conference Board de confiance des consommateurs outre-Atlantique. – Mercredi 30, 8h45 : l’inflation atteint 0,5 % en France. – Mercredi 30, 8h55 : stabilisation du taux de chômage outre-Rhin. – Mercredi 30, 14h15 : légère accélération des créations d’emploi aux Etats-Unis dans le secteur privé selon ADP. – Mercredi 30, 14h30 : les revenus et la consommation des ménages américains continuent de croître. – Mercredi 30, 20h : le Beige Book de la Fed devrait préparer les esprits à une prochaine remontée des taux directeurs. – Jeudi 1er, 1h30 : confirmation de la baisse à 51,1 de l’indice Nikkei PMI des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière au Japon. – Jeudi 1er, 2h45 : légère augmentation de l’indice Caixin des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière chinoise. – Jeudi 1er, de 9h50 à 10h : confirmation de la légère baisse des indices Markit PMI des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière en France et en Allemagne et de la légère hausse dans la zone euro. – Jeudi 1er, 11h : le taux de chômage se stabilise à 10,0 % dans la zone euro. – Jeudi 1er, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière américaine augmente à 52,0. – Vendredi 2, 14h30 : légère augmentation des créations d’emploi et stabilisation du taux de chômage aux Etats-Unis.
Vous avez dit « libéral » ?
Les résultats du premier tour de la primaire de la droite et du centre en France auront fourni deux enseignements principaux. Premièrement, une large partie des électeurs n’ont plus peur de la « thérapie de choc », dont la France a besoin pour sortir de l’ornière, c’est-à-dire de la croissance molle et du chômage de masse. Certes, le programme économique de François Fillon n’est pas parfait, mais c’est celui-ci qui se rapproche le plus de cette thérapie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, dans mon nouveau livre « La fin d’un monde », je lui ai attribué la meilleure note des programmes des candidats à la présidentielle, en l’occurrence 7/10. Deuxièmement, les réactions qui ont suivi les résultats du premier tour ont rappelé combien le manque de culture économique et le dogmatisme idéologique étaient dramatiques dans l’Hexagone. Ainsi, dès dimanche soir, une campagne médiatico-politicienne anti-Fillon s’est engagée, présentant ce dernier comme un méchant ultra-libéral. Et ce, tout simplement parce qu’il propose, comme nous le demandons depuis des années, de réduire le poids des dépenses publiques dans le PIB à 50 % (contre plus de 57 % actuellement) et de mettre fin au caractère obligatoire des 35 heures. Un tel déchaînement rappelle qu’il est vraiment indispensable de développer la culture économique des Français et leur faire comprendre que les mesures à prendre ne sont ni ultralibérales, ni de gauche ou de droite, mais simplement de bon sens. En effet, il n’y a désormais plus de théorie économique dominante. La seule théorie valable est celle de la croissance et de l’emploi. Il ne nous reste donc plus qu’à souhaiter que très vite, tant en France que dans l’ensemble de la zone euro, les dirigeants politiques, mais aussi les citoyens comprennent qu’il est désormais possible, voire indispensable, d’être à la fois libéral et keynésien, de faires des réformes structurelles sur l’offre tout en soutenant la demande et en imposant une règle d’or : l’efficacité et la rationalité économiques doivent toujours primer sur les dogmatismes théoriques et idéologiques. Tant qu’il n’en sera pas ainsi, nous resterons engoncés dans la mollesse économique et la faiblesse du pouvoir d’achat. Nous sommes prévenus…
La croissance eurolandaise reste fragile.
Sans surprise, la croissance du PIB de la zone euro est restée molle au troisième trimestre 2016 : 0,3 %, soit une stabilisation de son glissement annuel à 1,6 %. Après être passé au-dessus de son homologue américain au deuxième trimestre, ce dernier l’a donc rejoint dès le trimestre suivant. De quoi rappeler que lorsque la croissance de la zone euro dépasse celle des Etats-Unis, cela ne dure jamais bien longtemps. En effet, en dépit de l’attentisme pré-électoral, le PIB américain a progressé de 0,7 % sur le seul troisième trimestre. Encore plus inquiétant, la croissance eurolandaise reste nettement inférieure à celle du Royaume-Uni. De quoi rappeler qu’en dépit des craintes consensuelles, que nous n’avons d’ailleurs cessé de dénoncer, le vote en faveur du Brexit n’a pas fait ombrage à l’économie de sa Majesté. A l’inverse, la croissance eurolandaise a été affectée par la faiblesse de l’économie française, mais aussi par le ralentissement de l’Allemagne…
Les indicateurs avancés repartent à la baisse des deux côtés de l’Atlantique.
A suivre du 21 au 25 novembre : – Mardi 22, 16h (heure de Paris) : la confiance des ménages dans la zone euro repart à la baisse. – Mercredi 23, 8h : l’indice GfK de confiance des consommateurs allemands régresse légèrement. – Mercredi 23, 9h : les indices Markit PMI dans l’industrie manufacturière et dans les services reculent dans l’Hexagone. – Mercredi 23, 9h30 : les indices Markit PMI dans l’industrie manufacturière et dans les services baissent également en Allemagne. – Mercredi 23, 10h : même punition pour les indices Markit PMI dans l’industrie manufacturière et dans les services dans l’ensemble de la zone euro. – Mercredi 23, 14h30 : quasi-stabilisation des commandes de biens durables aux Etats-Unis. – Mercredi 23, 14h45 : l’indice Markit PMI des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière américaine se replie modérément. – Jeudi 24, 1h30 : l’indice Nikkei PMI des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière japonaise régresse légèrement. – Jeudi 24, 8h : confirmation de la petite croissance du PIB allemand au troisième trimestre 2016. – Jeudi 24, 8h45 : l’indice INSEE du climat des affaires perd un point. – Jeudi 24, 10h : l’indice IFO du climat des affaires outre-Rhin retrouve le chemin de la baisse. – Jeudi 24, 18h : le chômage repart logiquement à la hausse en France. – Vendredi 25 : nouveau recul de l’indice INSEE de confiance des ménages français. – Vendredi 25, 10h30 : la belle croissance britannique du troisième trimestre 2016 est confirmée. – Vendredi 25, 14h30 : encore 55 milliards de dollars de déficit pour la balance des marchandises de l’Oncle Sam. – Vendredi 25, 15h45 : les indices PMI composite et dans les services reculent légèrement outre-Atlantique.
Dollar, yuan, euro : qui aura le dernier mot ?
Obama a beau avoir choisi l’Europe pour faire ses adieux sur la scène internationale, la réalité est sans appel : l’une des grandes conséquences de la victoire de Donald Trump sera certainement et malheureusement l’isolement de plus en plus criant de l’Union européenne. Déjà abandonnée par le Royaume-Uni, celle-ci apparaît complétement « larguée » face au nouveau monde qui s’installe depuis une décennie et a fortiori depuis dix jours. Un nouveau « Yalta » semble en effet prendre forme autour des Etats-Unis : l’allié russe d’un côté et le compétiteur chinois de l’autre. Face à cette nouvelle donne, et en l’absence d’union politique et de solidarité aguerrie, l’Europe ne pourra que jouer les seconds rôles. Dès lors, bien que potentiellement capable de casser l’hégémonie du dollar, l’euro restera une monnaie de troisième plan. D’ailleurs, en dépit des craintes suscitées par l’élection de Trump, cette dernière a considérablement affaibli la monnaie européenne. Ah qu’elle paraît loin la période heureuse de la création de l’euro en 1999. A l’époque, certains, y compris votre serviteur, se mettaient à rêver : et si la monnaie unique européenne était enfin la devise capable de concurrencer le dollar ? En fait, le seul concurrent potentiel du billet vert est le yuan. Le match a déjà commencé. Il prendra toute son ampleur dans les dix prochaines années. Il n’opposera donc pas les États-Unis à l’Euroland, ni le dollar à l’euro, mais les États-Unis à la Chine et le dollar au renminbi. Et si Trump ne réussit pas à restaurer la croissance et la crédibilité de l’Oncle Sam, c’est l’Empire du milieu qui l’emportera. Or, si le dollar tombe définitivement de son piédestal, la planète connaîtra une crise bien plus grave et durable que celle des années 2008-2009. Alors, de grâce, chaque crise en son temps, si possible avec un répit d’au moins vingt ans, histoire de souffler un peu…