Aux commandes de l'économie et de la finance

En 2017, la croissance sera là, mais la volatilité s’intensifiera.

En 2017, la croissance sera là, mais la volatilité s’intensifiera.

Comme nous l’avons annoncé dans notre « humeur », l’année 2017 commence plutôt bien, notamment sous l’angle des enquêtes des directeurs d’achat, qui montrent que la croissance mondiale devrait continuer de s’améliorer au cours des prochains trimestres. Ainsi, en décembre, l’indice PMI « Monde » a atteint un niveau de 52,7, un plus haut depuis 34 mois ! Cependant, de très nombreux risques pèsent sur la stabilité économique et financière internationale et leur matérialisation pourrait affecter l’état de la croissance mondiale. Voilà pourquoi, nous anticipons que la progression de la richesse mondiale (évidemment hors inflation) ne sera « que » 3,3 % en 2017 (nos prévisions sont détaillées ci-après). Ce qui ne sera certes pas si mal, mais encore largement insuffisant pour justifier l’envolée récente des bourses et notamment du Dow Jones. Depuis trois ans, les performances du Dow Jones sont déconnectées de la réalité économique mondiale. Cet écart s’explique évidemment par le caractère excessivement accommodant des politiques monétaires occidentales, mais aussi tout simplement par la formation d’une bulle. Et, selon nous, celle-ci finira forcément par se dégonfler en 2017, sans pour autant éclater et générer une récession mondiale. Ouf !

Ni drame, ni euphorie.

A suivre du 9 au 13 janvier : – Lundi 9, 8h (heure de Paris) : légère baisse de la production industrielle en Allemagne. – Lundi 9, 8h : l’excédent commercial allemand se stabilise autour des 20 milliards d’euros. – Lundi 9, 10h30 : l’indice Sentix de confiance des investisseurs dans la zone euro progresse légèrement. – Lundi 9, 11h : nouvelle baisse du taux de chômage de la zone euro, à 9,7 %. – Mardi 10, 8h45 : petit rebond correctif de la production industrielle française. – Mercredi 11, 10h30 : la production industrielle britannique augmente fortement. – Jeudi 12, 8h45 : l’inflation de 0,6 % est confirmée en France. – Vendredi 13, 14h30 : les ventes au détail augmentent modérément aux Etats-Unis. – Vendredi13, 14h30 : les prix à la production restent relativement sages outre-Atlantique. – Vendredi 13, 16h : vers une nouvelle hausse de l’indice Reuters / Université du Michigan de confiance des consommateurs américains.

2017, l’année de tous les espoirs et de tous les dangers…

2017, l’année de tous les espoirs et de tous les dangers…

Après une année 2016 particulièrement riches en bouleversements (Brexit, victoire de Donald Trump, destitution de Madame Rousseff au Brésil, remontée des prix de nombreuses matières premières et notamment du pétrole, nouveaux records historiques pour le Dow Jones), l’année 2017 se présente comme celle de tous les espoirs, mais aussi de tous les dangers. En effet, si les dernières statistiques internationales indiquent que la croissance mondiale est bien en train de s’améliorer, l’importance, tant par le nombre que par la gravité, des risques qui menacent l’économie planétaire empêche tout excès d’optimisme et nous impose de rester prudents. Mais commençons par les espoirs. Ainsi, après avoir réussi à surmonter sans trop de difficultés tous les chamboulements de 2016, l’économie mondiale commence 2017 avec une « pèche d’enfer ». C’est du moins ce qu’indiquent les derniers indicateurs avancés de la conjoncture mondiale, et notamment les enquêtes des directeurs d’achat. Ainsi, nous anticipons une croissance mondiale qui atteindra 3,3 % en 2017, soit environ 0,5 point de plus qu’en 2016, mais encore 0,2 point de moins que sa moyenne de long terme (en l’occurrence 3,5 % de 1980 à 2015). En fait, 2017 se présente plutôt bien pour l’économie mondiale, qui demeure cependant fragile et toujours menacée par cinq grands dangers. Un : les risques géopolitiques et d’attentats. Deux : une forte remontée des taux d’intérêt des obligations d’Etat dans l’UEM. Trois : un « hard Brexit ». Quatre : un « hard Trump » avec dérapage protectionniste mondial. Cinq : une montée populiste lors des élections aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. Voilà pourquoi nous anticipons une baisse de 10 à 15 % des grands indices boursiers à l’horizon du printemps 2017, avant une remontée progressive et limitée à l’automne. En conclusion, si 2017 se présente sous de bons auspices, il faudra rester vigilants et se préparer à des mouvements de fortes corrections baissières et de volatilité élevée des indices boursiers, au gré des dangers à venir. Rien d’insurmontable, mais mieux vaut prévenir que guérir…

Bilan de nos prévisions 2016 : Une seule erreur.

Bilan de nos prévisions 2016 : Une seule erreur.

Comme nous le faisons depuis bientôt vingt ans, dans un souci de transparence et de respect à l’égard de nos lecteurs et de nos clients, sans tomber dans l’autosatisfaction ni dans l’autoflagellation, voici le bilan de nos prévisions. Cette année encore, nous en sommes très satisfaits, puisque nous n’avons réalisé qu’une seule erreur majeure (contre deux l’an passé). Merci à toutes et à tous pour votre confiance et votre fidélité. Espérons que nous ferons aussi bien en 2017 et pourquoi pas encore mieux. Excellente année à toutes et à tous !

En 2016, le pire a été évité, de justesse.

En 2016, le pire a été évité, de justesse.

En dépit des craintes et des dangers, le pire a donc finalement été évité en 2016. Rien de mieux que quelques graphiques pour s’en rendre compte. Ainsi, après un début d’année difficile, la croissance mondiale a réussi à se redresser à partir de l’été, pour finalement atteindre 2,8 %, voire 3 % si l’on en croit les prévisions (certes un peu optimistes) du FMI. Comme d’habitude, c’est le monde émergent qui a permis de tirer la croissance mondiale vers le haut, en particulier grâce à la Chine et l’Inde. Après avoir fait craindre le pire, la croissance chinoise est restée proche de 7 %, notamment grâce à la résistance de la consommation des ménages et de l’investissement dans l’industrie. Dans le même temps, alors que sa victoire aux Présidentielles américaines faisait craindre le pire, Donald Trump a réussi à rassurer les marchés, mais aussi les acteurs économiques des Etats-Unis. A commencer par les entreprises, mais aussi les ménages. Ainsi l’indice de confiance de ces deniers calculé par le « Conference Board » a flambé en novembre et décembre, atteignant même 113,7 au cours de ce dernier mois, un plus haut depuis juillet 2001 ! Parallèlement, les marchés boursiers ont nettement progressé en fin d’année, en particulier outre-Atlantique, avec de nouveaux records historiques pour le Dow Jones. Une remontée boursière internationale qui fait davantage penser à la formation d’une nouvelle bulle plutôt qu’à l’avènement d’une tendance durablement haussière. De quoi rappeler qu’en 2016, le pire a été évité, mais de justesse…

L’année devrait plutôt bien démarrer.

A suivre du 2 au 6 janvier : – Lundi 2, de 9h50 à 10h (heure de Paris) : révision en légère baisse des indices Markit PMI dans l’industrie manufacturière en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Mardi 3, 2h45 : l’indice Markit Caixin PMI dans l’industrie chinoise augmente légèrement. – Mardi 3, 8h45 : le glissement annuel des prix à la consommation continue d’augmenter progressivement en France. – Mardi 3, 9h55 : le taux de chômage allemand se stabilise à 6 %. – Mardi 3, 14h : l’inflation remonte à 0,9 % en Allemagne. – Mardi 3, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achat progresse légèrement dans l’industrie manufacturière américaine. – Mercredi 4, 1h30 : révision baissière de l’indice Markit Nikkei PMI dans l’industrie manufacturière japonaise. – Mercredi 4, 8h45 : stagnation de l’indice INSEE de confiance des ménages en France. – Mercredi 4, de 9h50 à 10h : les indices Markit PMI dans les services en France, en Allemagne et dans la zone euro sont également révisés en légère baisse. – Mercredi 4, 14h15 : les créations d’emploi dans le secteur privé restent soutenues aux Etats-Unis selon ADP. – Jeudi 5, 2h45 : l’indice Markit Caixin PMI dans les services se stabilise à un niveau élevé en Chine. – Jeudi 5, 16h : après la flambée de novembre, l’indice ISM dans le secteur non-manufacturier recule logiquement mais légèrement aux Etats-Unis. – Vendredi 6, 8h45 : le déficit extérieur français reste proche des 5 milliards d’euros. – Vendredi 6, 11h : nouvelle augmentation de l’indice de sentiment économique dans la zone euro. – Vendredi 6, 14h30 : les créations d’emploi restent appréciables et le taux de chômage se stabilise à 4,6 % aux Etats-Unis. – Vendredi 6, 14h30 : le déficit extérieur américain augmente légèrement à 43 milliards de dollars. – Vendredi 6, 16h : les commandes industrielles reculent modérément outre-Atlantique.

2016, une année détonante…

2016, une année détonante…

Brexit, Trump élu président des Etats-Unis, démission de Renzi à la suite du refus des Italiens de moderniser leurs structures politiques, Dilma Rousseff destituée au Brésil, Hollande abandonné par son propre camp et Fillon plébiscité (du moins par la droite française). A l’évidence, l’année 2016 a été particulièrement détonante pour les démocraties occidentales. Autant d’évènements majeurs qui ont pourtant un point commun : la défaite de la pensée unique et de l’establishment. En effet, que ce soit aux Etats-Unis avec la victoire d’un candidat qui n’avait initialement qu’1 % de chance de gagner les primaires des Républicains, au Royaume-Uni, avec le vote en faveur du Brexit qui était donné perdant par tous les sondages jusqu’à la veille du référendum, ou encore en France avec le succès de François Fillon à la primaire de la droite, qui selon les « experts » politiques n’avait aucune chance d’atteindre le second tour, l’intelligentsia et le consensus bien-pensants ont eu tort. Tort de mentir et de considérer que les populations des pays occidentaux n’auraient pas le courage d’emprunter la voie de la thérapie de choc. Mais il y a encore plus fort. Ainsi, alors que le choix des Britanniques en faveur du Brexit et la victoire de Trump outre-Atlantique étaient annoncés comme dévastateurs voire cataclysmiques pour les marchés financiers et la croissance mondiale, aucune de ces funestes prévisions n’a été réalisée. Bien au contraire. En fait, tous les évènements détonants de 2016 marquent un tournant historique. D’où le titre de mon sixième livre sorti fin septembre « La fin d’un monde ». Comme ses prédécesseurs, ce dernier s’est très vite hissé en tête des ventes des essais économiques (merci d’ailleurs une nouvelle fois pour votre fidélité). Et ce, malgré une « omerta » de certains médias qui, après le « blacklistage », en vain, de « Guérir la France La thérapie de choc », ont décidé de rester dans le déni de réalité, préférant le « politiquement correct », tout en refusant d’admettre que le monde a profondément et définitivement changé. Comme dit le proverbe chinois : « Lorsque souffle le vent du changement, certains construisent des murs, d’autres des moulins. ». Alors, comme le défend ce livre, employons-nous à faire les bons choix, à devenir des bâtisseurs qui ont compris que la fin d’un monde est avant tout le début de toutes les opportunités. En attendant, toute l’équipe d’ACDEFI se joint à moi pour vous souhaiter d’excellentes fêtes de fin d’année et une formidable année 2017.

Dette publique et taux obligataires : attention aux lendemains qui déchantent.

Dette publique et taux obligataires : attention aux lendemains qui déchantent.

Encore un nouveau cadeau de Noël pour l’économie française : après la baisse de l’euro, la croissance miraculeuse de 0,2 % au troisième trimestre, la baisse (certes artificielle) du chômage, le rebond des indicateurs du climat des affaires, sans oublier le soutien permanent la « planche à billets » de la BCE, c’est au tour de la dette publique de créer la bonne surprise. Ainsi, au troisième trimestre 2016, son poids dans le PIB a atteint 97,6 %, contre 98,5 % au cours du trimestre précédent. Il ne faudrait cependant pas crier victoire trop vite. D’abord parce que cette réduction s’explique principalement par un effet calendaire et une bonne gestion de la dette par l’Agence France Trésor. Ensuite, le niveau du deuxième trimestre a été révisée à la hausse, de 0,1 point à 98,5 %. Ainsi, sur l’ensemble des trois trimestres de l’année 2016, la dette publique représente 97,9 % du PIB, soit 0,9 point de plus qu’en 2015. Sur l’ensemble de l’année 2016, elle devrait atteindre 98 % du PIB, un nouveau record historique, qui ne permet évidemment pas de pavoiser. Aussi, compte tenu d’une dette publique encore beaucoup trop élevée, et malgré la « morphine » dilapidée par la BCE, les taux des obligations d’Etat vont continuer de se tendre en 2017, en particulier en France…