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Economie mondiale : la fin d’un monde ?

Economie mondiale : la fin d’un monde ?

Sommes-nous entrés dans un nouvel ordre de l’économie mondiale ? Les “puissances” mondiales sont-elles toujours les mêmes aujourd’hui ? Quelles conséquences pour l’énergie mondiale ? Pour l’économiste Marc Touati, l’Europe ne décide plus de rien. PE Car Marc Touati  …

Chaud aux Etats-Unis, tiède en Europe, froid en France.

Chaud aux Etats-Unis, tiède en Europe, froid en France.

Tandis que la campagne présidentielle française se transforme en vaudeville en attendant de tourner au vinaigre, l’économie américaine continue de surprendre par son dynamisme, lui-même alimenté par un optimisme impressionnant. Ainsi, en décembre 2016, lorsque l’indice du Conference Board de confiance des ménages américains faisait un bon de 4,3 points sur un mois et atteignait un plus haut depuis août 2001, il était alors possible de s’interroger sur la véracité et la durabilité de cet optimisme. Des doutes renforcés en janvier 2017, lorsque ce même indice reculait de 1,9 point. Pourtant, balayant ces interrogations, cet indice a encore progressé de 3 points en février. Avec un niveau de 114,8, il atteint désormais un sommet depuis juillet 2001. Même son de cloche du côté des entreprises et de leurs directeurs d’achat, dont l’optimisme ne se dément pas. Fort heureusement, la zone euro profite également de cette embellie américaine, mais toujours sans euphorie. Une fois encore, la France est malheureusement restée en retrait de ce mouvement. Dans l’industrie, elle réalise par exemple la moins bonne performance des principaux pays de la zone euro. Elle n’est en fait « dépassée » que par la Grèce qui demeure en récession en février. L’évolution du taux de chômage est tout aussi triste pour notre « douce France ». En effet, les révisions statistiques d’Eurostat ont entraîné une nette hausse du taux de chômage français, qui a atteint 10 % en décembre et janvier (contre 9,6 % annoncé précédemment). Ce niveau doit évidemment être comparé aux 9,6 % de la zone euro, aux 4,7 % du Royaume-Uni et aux 3,8 % de l’Allemagne…

Excédent allemand, déficit français, plein-emploi américain.

A suivre du 6 au 10 mars : – Lundi 6, 3h (heure de Paris) : la Banque centrale chinoise maintient son taux de base à 4,35 %. – Lundi 6, 10h30 : nouvelle baisse de l’indice Sentix de confiance des investisseurs dans la zone euro. – Lundi 6, 16h : recul correctif des commandes industrielles aux Etats-Unis. – Mardi 7, 11h : confirmation de la croissance eurolandaise de 0,4 % au quatrième trimestre. – Mardi 7, 14h30 : quasi-stabilisation du déficit extérieur américain à 45 milliards de dollars. – Mercredi 8, 1h50 : la petite hausse du PIB japonais du quatrième trimestre est confirmée. – Mercredi 8, 3h : quasi-stagnation de l’excédent commercial chinois vers les 50 milliards de dollars. – Mercredi 8, 8h : fort rebond technique de la production industrielle allemande. – Mercredi 8, 8h45 : le déficit commercial français augmente vers 4 milliards d’euros. – Mercredi 8, 14h15 : les créations d’emploi dans le secteur privé américain restent vigoureuses selon ADP. – Mercredi 8, 14h30 : l’augmentation modérée de la productivité américaine du quatrième trimestre est confirmée. – Jeudi 9, 2h30 : l’inflation chinoise recule à 1,9 %. – Jeudi 9, 7h30 : confirmation de l’augmentation de 0,4 % de l’emploi salarié en France au quatrième trimestre. – Jeudi 9, 13h45 : la BCE maintient le statu quo encore et toujours… – Vendredi 10, 3h : légère augmentation des glissements annuels des ventes au détail et de la production industrielle en Chine. – Vendredi 10, 8h : l’excédent commercial allemand augmente légèrement à 19 milliards d’euros. – Vendredi 10, 8h45 : petit rebond correctif de la production industrielle française. – Vendredi 10, 14h30 : environ 200 000 créations d’emploi et un taux de chômage stabilisé à 4,8 % aux Etats-Unis.

Qui alimente la bulle boursière et jusqu’à quand ?

Qui alimente la bulle boursière et jusqu’à quand ?

Non, au contraire de ce qu’ont voulu laisser croire certains économistes et/ou journalistes (décidemment très loin de la réalité), ce n’est pas le maintien de François Fillon dans la course à la Présidentielle qui a fait flamber le Cac 40 le mercredi 1er mars, mais tout simplement le discours de Donald Trump devant le Congrès la veille. Le nouveau Président des Etats-Unis nous a effectivement refait le même coup que lors de sa victoire. Ce jour-là, à l’annonce de cette dernière, les marchés boursiers européens avaient commencé à dévisser fortement (- 5% pour le Cac 40 par exemple). Mais très vite, lors de son discours de vainqueur, M. Trump s’est voulu fédérateur et rassurant. Et ce fut donc « bis repetita » lors de sa première allocution devant le Congrès en tant que Président : calme, apaisement, baisse des impôts et grands travaux. Tels ont été ses principaux messages. « Out » la vindicte contre les journalistes et le protectionnisme à tout-va. Il n’en a évidemment pas fallu plus pour susciter une vague d’euphorie sur les marchés boursiers. Et ce d’autant que, parallèlement, les dernières publications statistiques ont confirmé que si Trump faisait peur à beaucoup de monde, il rassurait les Américains. Est-ce pour autant suffisant pour justifier rationnellement le franchissement des 21 000 par le Dow Jones et quasiment des 5 400 points pour le Nasdaq ? Des sommets historiques. Depuis leurs plus bas de mars 2009, ces deux indices progressent de respectivement 223 % et 517 %. Qui dit mieux ? Il faut être clair : normalement les variables boursières doivent refléter une réalité économique concrète. Ainsi, la corrélation historique entre le Dow Jones et la croissance mondiale indique que pour justifier l’atteinte des 21 000 points par le premier, la seconde doit dépasser les 9 %. Or, dans le meilleur des cas, elle sera d’environ 3,5 %. Ce qui restera une excellente performance, mais insuffisante pour valider définitivement la récente flambée des indices boursiers internationaux. Et ce d’autant que les risques politiques, économiques et financiers sont pléthore, en particulier dans la zone euro, et plus précisément en France, dont la situation politique n’a désormais plus rien à envier à celle de l’Italie, voire de la Grèce. Compte tenu des niveaux actuels, nous estimons que les grands indices boursiers perdront au moins 15 % au cours des six prochains mois…