Qui alimente la bulle boursière et jusqu’à quand ?

Non, au contraire de ce qu’ont voulu laisser croire certains économistes et/ou journalistes (décidemment très loin de la réalité), ce n’est pas le maintien de François Fillon dans la course à la Présidentielle qui a fait flamber le Cac 40 le mercredi 1er mars, mais tout simplement le discours de Donald Trump devant le Congrès la veille. Le nouveau Président des Etats-Unis nous a effectivement refait le même coup que lors de sa victoire. Ce jour-là, à l’annonce de cette dernière, les marchés boursiers européens avaient commencé à dévisser fortement (- 5% pour le Cac 40 par exemple). Mais très vite, lors de son discours de vainqueur, M. Trump s’est voulu fédérateur et rassurant. Et ce fut donc « bis repetita » lors de sa première allocution devant le Congrès en tant que Président : calme, apaisement, baisse des impôts et grands travaux. Tels ont été ses principaux messages. « Out » la vindicte contre les journalistes et le protectionnisme à tout-va. Il n’en a évidemment pas fallu plus pour susciter une vague d’euphorie sur les marchés boursiers. Et ce d’autant que, parallèlement, les dernières publications statistiques ont confirmé que si Trump faisait peur à beaucoup de monde, il rassurait les Américains. Est-ce pour autant suffisant pour justifier rationnellement le franchissement des 21 000 par le Dow Jones et quasiment des 5 400 points pour le Nasdaq ? Des sommets historiques. Depuis leurs plus bas de mars 2009, ces deux indices progressent de respectivement 223 % et 517 %. Qui dit mieux ? Il faut être clair : normalement les variables boursières doivent refléter une réalité économique concrète. Ainsi, la corrélation historique entre le Dow Jones et la croissance mondiale indique que pour justifier l’atteinte des 21 000 points par le premier, la seconde doit dépasser les 9 %. Or, dans le meilleur des cas, elle sera d’environ 3,5 %. Ce qui restera une excellente performance, mais insuffisante pour valider définitivement la récente flambée des indices boursiers internationaux. Et ce d’autant que les risques politiques, économiques et financiers sont pléthore, en particulier dans la zone euro, et plus précisément en France, dont la situation politique n’a désormais plus rien à envier à celle de l’Italie, voire de la Grèce. Compte tenu des niveaux actuels, nous estimons que les grands indices boursiers perdront au moins 15 % au cours des six prochains mois…