Aux commandes de l'économie et de la finance

France et zone euro : le plongeon.

France et zone euro : le plongeon.

Il y a parfois des prévisions qu’on souhaiterait ne pas voir se réaliser. Ainsi, il y a un an, alors qu’à l’instar des dirigeants politiques, le consensus des prévisionnistes annonçait une croissance française d’environ 2,3 %, nous paraissions bien pessimistes avec nos 1,8 %, soit seulement 0,1 point de moins que la réalité. Depuis six mois, bis repetita : nous annonçons une croissance de 1,4 % pour cette année et le gouvernement s’est entêté à maintenir sa prévision de 2 à 2,5 % pour finalement la ramener dans une fourchette de 1,7 % à 2 %. Malheureusement, de nouveaux ajustements baissiers risquent de s’imposer dans les prochains mois. C’est du moins ce que laissent envisager les dernières publications statistiques qui sont décidemment cinglantes. D’où une question : comment les équipes de Sarkozy-Fillon vont-elles rebondir ? Si la rupture n’a pas eu lieu il y a un an, ce n’est évidemment pas maintenant qu’elle se produira. Il faudra donc composer avec des déficits publics et une dette publique de plus en plus élevés. Pour relancer la machine, nous n’aurons d’autre choix que d’attendre des soutiens de l’extérieur, qu’il s’agisse de la croissance américaine, de la baisse de l’euro ou encore du recul du prix du baril. En d’autres termes : 2008 est fichue, 2009 peut encore être sauvée de justesse mais ce n’est vraiment qu’en 2010 que le ciel français se dégagera. Du moins, si tout va bien…

Les rouages de la « crise alimentaire ».

Les rouages de la « crise alimentaire ».

Une nouvelle expression pathétique a fait son apparition dans les médias, sur fond d’images de ventres vides et de porte-monnaie dépourvus : la « crise alimentaire » frappe la planète. Deux mots qui traduisent le déchirement de la mondialisation. Ses arrangements, ses contradictions, ses séquelles. Quid des raisons de cette « crise » ? Sur un plan purement réel – dans le sens de l’ « économie réelle » -, il s’agit d’un « simple » mais malheureux problème de rareté d’une ressource. Et qui dit rareté dit souvent élévation des prix. Et le paradoxe est là : l’offre chute alors que la demande explose.

Etats-Unis : où est la récession ?

Etats-Unis : où est la récession ?

Les Cassandres vont encore être déçus : annoncée avec fracas depuis des mois, la récession américaine n’arrive toujours pas à sortir de la tête de certains économistes pour devenir réalité. Ainsi, après avoir déjà augmenté de 0,6 % (en rythme annualisé) au quatrième trimestre 2007, le PIB américain a réédité la même « performance » au premier trimestre 2008. Certes, il ne s’agit que de la première estimation qui pourrait donc être révisée en baisse. Certes, il est clair qu’avec de tels niveaux, la croissance américaine reste molle. Certes enfin, la faiblesse de l’activité devrait encore rester d’actualité au deuxième trimestre. Cependant, comparativement aux craintes tant répandues de grave récession, voire de dépression, il faut reconnaître que l’économie des Etats-Unis fait mieux que résister. Mais les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là, car la résistance de l’économie américaine a pour le moment été autonome, c’est-à-dire sans soutien de la politique économique. Ainsi, ce n’est seulement qu’à partir de maintenant que la forte baisse des taux d’intérêt de la Fed, la relance budgétaire et la baisse du dollar vont produire leurs effets favorables. En d’autres termes, l’économie américaine est loin d’avoir utilisé toutes ses cartouches.

Sarkophonie.

Sarkophonie.

Nicolas Sarkozy est toujours en baisse dans les sondages (38 % d’opinions favorables soit -3 points selon Opinion Way ) derrière François Fillon, qu’il tire vers le bas, mais qui demeure néanmoins plus populaire que lui (51% d’opinions favorables soit -3 points). Baisse encore plus sévère selon le dernier sondage IFOP – JDD qui crédite Nicolas Sarkozy de 36 % d’opinions favorables (52 % pour François Fillon), soit le plus mauvais score d’un Président de la V° République un an après son élection. Il semble que Nicolas Sarkozy supporte de moins en moins François Fillon, à qui il reproche le manque de soutien dans les moments difficiles. Dans ce contexte, il semble que les chiffres des sondages ajoutent de l’huile sur le feu…

Amériques : Au secours de l’ALENA

Amériques : Au secours de l’ALENA

Un peu à la manière d’un « ne tirez pas sur l’ambulance », les leaders américain, canadien et mexicain se sont érigés en ardents défenseurs du traité de libre-échange nord-américain (ALENA), lors du Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP), en sommet à La Nouvelle-Orléans. En pleine tourmente financière et économique mondiale, un tel accord suscite des désamours dans chacun des trois pays concernés. Explications.

Le G7 ne sert décidemment plus à grand chose.

Le G7 ne sert décidemment plus à grand chose.

Lors du sommet économique et financier du G7 dernier, une surprise de taille s’est produite : pour l’une des rares fois depuis le début des années 90, les dirigeants économiques et monétaires des soi-disant sept pays les plus riches de la planète ont osé l’impensable : rédiger un communiqué officiel faisant état de leur inquiétude quant à l’évolution excessive des devises internationales… Dans un premier temps, les marchés des changes ont réagi positivement en stoppant la nouvelle tendance baissière de l’euro/dollar. En deux jours, ce dernier est ainsi passé de 1,59 dollar pour un euro à 1,57. Malheureusement, cette accalmie n’a été que de courte durée. En effet, les membres du G7 ont beau essayer de sauver les apparences, leur impuissance est criante. Et pour cause : tant que la BCE ne baissera pas ses taux, les marchés auront des raisons objectives de spéculer à la hausse sur l’euro, et ce tant contre le dollar mais aussi dernièrement contre la livre sterling. Cette situation ne fait d’ailleurs que refléter la triste réalité entre une Réserve fédérale et une Banque d’Angleterre qui réagissent et essaient d’éviter le pire et une BCE qui refuse toujours de voir le ralentissement de la zone euro, ignore les risques qui pèsent sur les banques eurolandaises et, par là même, sur la stabilité financière et l’activité économique. Plus globalement, il est malheureusement clair qu’à l’instar du FMI, le G7 ne représente plus grand chose et n’a surtout plus beaucoup de moyens d’action. Il n’est finalement que l’un des derniers avatars d’anciennes puissances, désormais en déclin, qui n’arrivent même pas à se mettre d’accord pour éviter de sombrer dans la récession, au grand dam des marchés et dans un contexte où les pays émergents continuent sur leur lancée.

OMC : Et si la solution passait par là ?

OMC : Et si la solution passait par là ?

A l’heure où le monde regarde son assiette, le partage du gâteau « Mondialisation » soulève des haut-le-coeur. Dans les rayons débordants de nos supermarchés, nous nous emportons devant le prix de la plaquette de beurre allégé en matières grasses, devant le renchérissement du paquet de tagliatelles au blé complet, devant la « valse des étiquettes » de la brick de lait demi-écrémé enrichi aux oméga 3. Pour d’autres, le panier à provisions est désespérément vide. Acheter du blé, du riz, du maïs, de l’huile… est un luxe tant les prix se trouvent désormais dé-correllés du pouvoir d’achat de pays en développement tels que Haïti, l’Egypte, l’Ethiopie, Madagascar, les Philippines… où l’on assiste aux premières « émeutes de la faim ». La « crise alimentaire » menace. Au vu des considérations humanitaires et politiques qui sont en jeu, les grands de ce monde ont multiplié ces derniers jours les initiatives pour apporter fonds et aide logistique aux populations les plus démunies.