Aux commandes de l'économie et de la finance

Déficit extérieur français : un puits sans fond.

Déficit extérieur français : un puits sans fond.

Heureusement que la langue française est riche, car au rythme auquel se succèdent les mauvaises nouvelles relatives à l’économie hexagonale, nous allons finir par manquer de qualificatifs. Ainsi, après les déceptions, les déboires et les sommets historiques atteints depuis un an par le déficit extérieur français, ce dernier a franchi une nouvelle marche dans sa phase de dégradation. En effet, en juin, le déficit de notre balance commerciale a atteint l’incroyable niveau de 5,64 milliards d’euros, pulvérisant ainsi son précédent record de 4,7 milliards qui datait de… mai 2008. Sur douze mois, ce déficit atteint mécaniquement un nouveau record historique a 48,338 milliards d’euros. Dès lors, même si une correction baissière est enregistrée en juillet, la barre des 50 milliards d’euros devrait être atteinte sans difficulté. A quelques jours de la publication des comptes nationaux du deuxième trimestre, l’évolution de la balance commerciale trimestrielle est également riche d’enseignements. Ainsi, sur l’ensemble du deuxième trimestre, le déficit extérieur français en valeurs a atteint 14,049 milliards d’euros contre 10,337 milliards au premier trimestre. Ce creusement massif, qu’il faudra d’ailleurs augmenter mesuré en volume, confirme que le commerce extérieur devrait enlever au moins 0,3 point à la croissance française au cours du deuxième trimestre…

Une semaine de banques centrales

A suivre du 4 au 8 août: – Lundi 4, 14h30 (heure de Paris) : la consommation des ménages américains continue de résister. – Mardi 5, 11h : nouvelle baisse des ventes au détail dans la zone euro. – Mardi 5, 16h : l’indice ISM dans les services retrouve la barre des 50. – Mardi 5, 20h15 : La Fed maintient le statu quo. – Jeudi 7, 8h45 : le déficit extérieur mensuel français se stabilise à plus de 4 milliards d’euros. – Jeudi 7, 13h : Dernier statu quo de la BoE ? – Jeudi 7, 13h45 : La BCE reconnaît enfin la fragilité de la croissance eurolandaise. – Vendredi 8, 10h : Le PIB italien recule au deuxième trimestre. – Vendredi 8, 14h30 : une productivité américaine toujours très appréciable.

Etats-Unis/Europe, Fed/BCE : l’histoire se répète… (E&S n°50)

Etats-Unis/Europe, Fed/BCE : l’histoire se répète… (E&S n°50)

Au sommaire cette semaine : – L’humeur : L’Europe aux abois et la caravane américaine passe… – Economie : Emploi et croissance aux Etats-Unis : ne soyons pas trop gourmands… – Marchés : Banques centrales : le nouvel échec du monétarisme. – A suivre du 4 au 8 août : Une semaine de banque centrale. – Résumé de nos prévisions économiques et financières pour 2008 et 2009.

L’Europe aux abois et la caravane américaine passe…

L’Europe aux abois et la caravane américaine passe…

Avant tout, nous nous devons de signaler à ceux qui, comme nous, sont des Européens de la première heure, que les réalités décrites dans les quelques lignes à venir sont très dures à supporter. En effet, depuis quinze ans, les matchs économiques Etats-Unis/Europe se suivent et se ressemblent. A chaque fois, l’écroulement de l’Oncle Sam est annoncé, tandis que la résistance (transformée dernièrement en « résilience ») de l’économie européenne est avancée. Et pourtant, à chaque fois, c’est exactement l’inverse qui se produit. La première expérience de ce type remonte à 1995. En 2002, bis repetita. Les Etats-Unis apparaissent sonnés par la récession de 2001 et les attentats du 11 septembre, tandis que la zone euro est très souvent présentée comme un havre de stabilité, de croissance forte et d’inflation limitée. Le résultat est le même qu’en 1995 : l’économie américaine repart dès 2002 et retrouve le chemin d’une croissance supérieure à 3 % à partir de 2003. Et ce n’est malheureusement pas terminé. Car, l’histoire se répète une troisième fois. La réponse à cette triste situation est malheureusement simple : aux Etats-Unis, tout est fait pour la croissance et l’emploi, tout en sachant que dès que ceux-ci sont de retour, la politique économique cesse d’être accommodante. Dans la zone euro, il n’en est rien : le dogmatisme ne cesse de primer sur le pragmatisme, tant en matière de politique monétaire que de politique budgétaire, de stratégie de change ou encore de vision du monde. En d’autres termes, nous préférons mourir guéris plutôt que de vivre avec une ou deux cicatrices sur le dos. Quel dommage !

Etats-Unis : une croissance de 3,8 % hors stocks.

Etats-Unis : une croissance de 3,8 % hors stocks.

Certes, la progression annualisée du PIB américain au deuxième trimestre est moins forte que prévu, en l’occurrence 1,9 % contre 2,3 % attendu par les marchés. Néanmoins, s’il y a encore deux mois et a fortiori début 2008, on avait annoncé à ces mêmes marchés que la croissance américaine atteindrait un tel niveau, ils auraient signés tout de suite. D’ailleurs, souvenons-nous qu’il y a encore quelques mois également, une grande majorité des économistes annonçait une baisse durable du PIB américain pour 2008. Non seulement, celle-ci n’a pas eu lieu mais, au surplus, la croissance américaine a fait mieux que résister. Ainsi, mesurée hors stocks, ces derniers constituant une variable d’ajustement, la progression annualisée du PIB américain a été de 3,8 % au cours du deuxième trimestre. Aussi, nous maintenons notre prévision d’une augmentation annuelle du PIB américain de 1,9 % cette année, sachant que ce niveau pourrait être aisément amélioré si la formation de stocks se reprend.

Mondialisation : de BRIC et de broc…

Mondialisation : de BRIC et de broc…

« BRIC » : Brésil, Russie, Inde, Chine. L’acronyme imaginé au début de la décennie pour désigner les pays à fort potentiel ne pensait pas trouver une si forte acuité. Aujourd’hui, le monde ne se comprend plus sans ces quatre grandes puissances économiques, politiques, démographiques et même culturelles. Quatre géants qui sont devenus des acteurs de premier plan de la révolution économique que le monde traverse. Quatre reflets de la mondialisation dans tous ses états. Petite étude de cas…

Jackpot pour Bernard Tapie

Jackpot pour Bernard Tapie

Depuis le 7 juillet, date à laquelle le tribunal arbitral a accordé à Bernard Tapie 285 millions d’Euros dans le litige qui l’opposait au Crédit Lyonnais sur la revente d’Adidas, la polémique fait rage… On a donc assisté à la montée au créneau de François Bayrou, du Parti Socialiste, d’Eva Joly et de Jean Peyrelevade. Tous dénoncent l’illégitimité du tribunal arbitral. Le dossier prend donc une tournure politique, on parle même d’affaire d’Etat. Bigre !! Face à cette agitation collective, une mise en perspective s’impose.

France : descente aux enfers.

France : descente aux enfers.

Décidemment, juillet 2008 constituera certainement l’un des plus mauvais mois que l’économie française ait connu depuis la récession de 1993. En effet, après la baisse de la production industrielle, la flambée du déficit extérieur, l’augmentation du déficit public, le repli de la consommation des ménages malgré les soldes, la chute du climat des affaires dans l’industrie, les services, le bâtiment et même le commerce de gros, c’est au tour de la confiance des ménages et des mises en chantier d’atteindre de nouveaux planchers. Il faut reconnaître que, depuis le début 2008, l’évolution de l’indice de confiance des Français calculé par l’INSEE est devenue monotone : chaque mois, un nouveau plancher historique est atteint. Dès lors, chaque mois également, de nombreux observateurs économiques annoncent que le fond a été touché et qu’on ne pourra pas aller plus bas. Mais non, le fond a bien été atteint, mais désormais, on creuse… Pis, ces fortes inquiétudes sont corroborées par l’enquête trimestrielle de l’INSEE dans l’industrie, également publiée aujourd’hui. En effet, celle-ci montre tout d’abord que les carnets de commandes tant étrangers que globaux et tant passés que futurs s’effondrent littéralement. Conséquence logique de cette forte baisse de régime, les entreprises industrielles françaises annoncent une réduction massive des effectifs pour les trimestres à venir…

Etats-Unis : la croissance résiste mais l’emploi souffre.

A suivre du 28 juillet au 1er août : – Mardi 29, 8h45 (heure de Paris) : la confiance des consommateurs français continue de baisser. – Mardi 29, 16h00 : la confiance des ménages américains se stabilise sur des plus bas. – Mercredi 30, 11h : le sentiment économique poursuit chute encore dans la zone euro. – Jeudi 31, 11h : l’inflation eurolandaise se tend encore. – Jeudi 31, 14h30 : vers une croissance américaine de 2,3 % au deuxième trimestre 2008. – Vendredi 1er, 14h30 : les destructions d’emplois restent fortes outre-Atlantique. – Vendredi 1er, 16h : l’indice ISM dans l’industrie américaine continue de résister.