Aux commandes de l'économie et de la finance

Les actionnaires “nouveaux boucs émissaires de la crise”

L’idée se répand qu’il faut « punir » les actionnaires des banques françaises et des entreprises auxquelles l’Etat va prêter de l’argent, car ils seraient responsables des dérives qui ont marqué ces dernières années, en laissant faire les dirigeants. Cette conception s’appuient sur deux principes, qui comme nous le verrons sont erronés : les actionnaires bénéficient d’une rentabilité « excessive », d’une part, et ils exercent un contrôle déterminant sur la marche des entreprises (donc, « ils sont responsables » des dysfonctionnements observés), d’autre part…

Mondialisation : la foire d’empoigne

Le monde est devenu une foire… d’empoigne. Bonus versus TARP. Subprime versus Livret A. « Bad bank » versus « good bank », si tant est que l’on puisse faire la différence. Des batailles d’euros et de dollars à coup de milliards, de « trilliards ». Des cohortes de devises prêtes à en découdre avec l’ennemi toxique. Quant à la confiance, elle termine ce round en lambeaux…

France : une récession industrielle historique.

Bérézina ! C’est malheureusement, la situation dans laquelle se trouve l’industrie française. En effet, pour le cinquième mois consécutif, la production industrielle a enregistré une baisse majeure en décembre (- 1,8 %). Sur l’ensemble de l’année 2008, le nombre de mois de hausse se compte sur les doigts d’une main, puisqu’il n’y en a eu que quatre. Du jamais vu. Depuis avril dernier, la production a ainsi chuté de 11,5 %. D’un point de vue trimestrielle, la déconvenue est tout aussi forte, puisque qu’on recense, non pas un, ni deux, mais trois trimestres consécutifs de baisse de la production. Au quatrième trimestre, le plongeon atteint même 6,7 %, encore un niveau sans précédent. Ce n’est donc plus une récession mais une dépression que traverse l’industrie française. Deux questions s’imposent alors : cette dépression va-t-elle durer et, le cas échéant, combien de temps ?

Faut- il nationaliser les banques françaises ?

Récemment, nos principaux partenaires ont procédé à des nationalisations totales ou partielles de certaines de leurs banques, les plus touchées par la crise financière. Ainsi les Etats – Unis ont nationalisé Freddie Mac et Fannie Mae, les deux organismes de financement hypothécaire ; les britanniques ont pris une participation majoritaire dans Royal bank of Scotland, Lloyds TSB et HBOS (ces deux derniers étant condamnés à se marier) après avoir nationalisé Northern Rock ; les allemands sont venus au secours d’HypoRealestate. Quant à Dexia, ce sont les Etats français et belges qui sont venus à son chevet. Faut- il aller plus loin et nationaliser nos grandes banques, comme l’avaient fait les Suédois en 1992, lors de la crise financière qui les avait frappés ?

Le PIB eurolandais accentue sa chute.

A suivre du 9 au 13 février : – Mercredi 11, 14h30 (heure de Paris) : le déficit commercial américain se réduit au mois de décembre. – Jeudi 12, 14h30 : les ventes au détail américaines se stabilisent au mois de janvier Vendredi 13, 8h : le PIB allemand s’effondre. – Vendredi 13, 8h50 : la France entre officiellement en récession. – Vendredi 13, 11h : La zone euro s’enfonce dans la récession.

V.

Les images sont souvent plus fortes que les mots et a fortiori bien plus explicites que les longs discours. Ainsi, sur les marchés boursiers, plutôt que de tergiverser sur la nature du climat ambiant, on parlera de bull (taureau) market pour représenter la hausse vigoureuse, tandis que le bear (ours) market sera utilisé pour évoquer la baisse et le pessimisme massif. En économie, l’imagerie animalière laisse la place à une imagerie des lettres. Ainsi, pour caractériser l’évolution de la croissance, on distinguera quatre types de mouvements : des courbes en L, en U, en V ou en W. La première de ces représentations est évidemment la plus sombre, c’est celle qui s’impose aujourd’hui au sein des consensus. Mais, il reste encore quelques irréductibles optimistes, donc marginaux, qui osent anticiper un scénario en W ou en V, le premier représentant une reprise molle en 2009 avant une reprise plus marquée l’an prochain et le second caractérisant une reprise soutenue dès 2009. Il s’agit d’ailleurs des perspectives que nous dressons, le V s’appliquant aux Etats-Unis et le W s’appliquant à l’Europe…

Le déficit extérieur français se réduit, mais…

Le déficit extérieur français se réduit, mais…

Enfin ! Pour la première fois depuis janvier 2007, le déficit extérieur de la France passe sous la barre des 2,5 milliards d’euros. Après avoir atteint un record absolu de 6,9 milliards en octobre pour légèrement reculer à 6,02 milliards en novembre, celui-ci a finalement atteint 2,45 milliards d’euros en décembre. Malheureusement, cette forte réduction ne constitue pas forcément la bonne nouvelle qu’elle semble représenter. Et ce pour au moins trois raisons. Primo, en dépit de ce recul, le déficit extérieur atteint 55,66 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2008, un record historique. Secundo, la réduction du déficit de décembre s’explique principalement par le plongeon des importations. Tertio, la petite hausse des exportations est due à des facteurs exceptionnels…

FMI : Le monde marche sur la tête

FMI : Le monde marche sur la tête

Décidément, à Davos, rien n’allait plus. Le lustre de la réunion de l’intelligentsia politique et économique a cédé la place à un parterre de mines renfrognées, minées par un an et demi de crise économique et Dieu sait encore combien devant nous. La jet-set endimanchée avait déserté les hôtels de la petite cité helvète, signe que l’humeur n’est plus au show-biz mais au business. Et le représentant du Fonds monétaire international, John Lipsky, a failli provoquer quelques crises cardiaques supplémentaires en annonçant que le prêteur en dernier ressort de la planète voulait renflouer son petit cochon.

FMI : Le monde marche sur la tête

Décidément, à Davos, rien n’allait plus. Le lustre de la réunion de l’intelligentsia politique et économique a cédé la place à un parterre de mines renfrognées, minées par un an et demi de crise économique et Dieu sait encore combien devant nous. La jet-set endimanchée avait déserté les hôtels de la petite cité helvète, signe que l’humeur n’est plus au show-biz mais au business. Et le représentant du Fonds monétaire international, John Lipsky, a failli provoquer quelques crises cardiaques supplémentaires en annonçant que le prêteur en dernier ressort de la planète voulait renflouer son petit cochon.