Aux commandes de l'économie et de la finance

Vivement la coupe du monde…

Vivement la coupe du monde…

Tremblement de terre à Haïti, crise grecque, volcan islandais, marée noire dans le Golfe du Mexique, crise de la zone euro, secousses sur les marchés financiers. Depuis le début 2010, les catastrophes se suivent et focalisent toutes les attentions. A tour de rôle, elles font la une des médias, inquiètent, effraient, puis finissent par se faire oublier, pour peu qu’un nouveau drame vienne prendre leur place sur le devant de la scène. Ainsi va la vie et il ne servirait à rien de s’en plaindre. Pourtant, si les crises passent et s’oublient, elles laissent toujours des traces plus ou moins douloureuses. Dans le cas des catastrophes naturelles, humanitaires ou écologiques, ces traces sont évidemment plus dramatiques que lors des crises économiques. Cependant, s’il est possible de mettre un point final géographique et temporel aux premières, les secondes sont beaucoup plus difficilement maîtrisables. Ainsi, il est clair qu’après onze ans d’erreurs de gouvernance économique et monétaire et quatre mois d’atermoiements qui ont mis le feu au chaudron eurolandais, le plan de sauvetage décidé le 9 mai est enfin venu éteindre l’incendie. Comme nous l’expliquions dans notre « Réaction » du 10 mai, il a effectivement permis de montrer au monde que les dirigeants eurolandais étaient convaincus de la nécessité de pérenniser la zone euro et surtout d’en faire une terre de croissance soutenue. Les deux maîtres-mot de ce plan sont donc bien « solidarité » et « efficacité ». Le problème est que, vu l’ampleur des dégâts, la confiance est très difficile à restaurer. Et ce, d’autant que les déclarations sans lendemain des dirigeants eurolandais depuis des années font pléthore…

La zone euro est sauvée, ou presque…

La zone euro est sauvée, ou presque…

Enfin ! Après onze ans de dogmatisme et de sacrifice de la croissance sur l’autel de l’inflation ; après deux ans de crise et de récession historique ; et, enfin, après quatre mois de massacre à la grecque, les dirigeants de la zone euro ont enfin décidé de prendre leurs responsabilités et d’être à la hauteur. Il était temps, car au rythme des erreurs accumulées en particulier depuis quelques mois, la survie même de la zone euro commençait à être menacée. Comme souvent dans la construction européenne, il aura donc fallu passer par une grave crise et attendre d’être dos au mur pour réagir et avancer. Ainsi, au-delà de l’ampleur exceptionnelle du plan de sauvetage, le plus important réside dans le fait que la zone euro soit enfin redevenue une zone de solidarité, mue par un jeu coopératif. Mais si si la zone euro a bel et bien été sauvée le jour des soixante ans de la déclaration Schuman, elle doit maintenant transformer l’essai en restaurant la croissance…

Crise européenne : Les dieux sont tombés sur la dette…

Crise européenne : Les dieux sont tombés sur la dette…

Face à la débandade que subit aujourd’hui la zone euro, deux questions s’imposent : comment en est-on arrivé là ? Et comment va-t-on en sortir ? Dans les deux cas, la réponse est malheureusement simple : tout est lié à l’incompétence ou non des dirigeants de la zone euro. Ainsi, au-delà du cas grec, la crise actuelle n’est que la conséquence des multiples et répétitives erreurs de gouvernance de la zone euro. Dans ce cadre, la seule solution à cette crise réside dans l’inversion de toutes ces erreurs. Pour ce faire, les dirigeants eurolandais doivent monter au créneau de façon concertée en déclarant au monde que la zone euro est inaliénable. Ils doivent également s’engager à restaurer la croissance et à utiliser tous les moyens possibles pour y parvenir. La politique budgétaire doit donc réduire ses nombreuses poches d’inefficacité, notamment en diminuant les dépenses de fonctionnement. La BCE doit aussi arrêter de jouer contre l’activité économique, en consacrant un taux refi adapté à la croissance, ce qui imposerait par exemple aujourd’hui que ce dernier soit descendu à 0,5 %. Enfin, la baisse de l’euro, qui a déjà commencé, doit se prolonger jusqu’à 1,20 dollar pour un euro, ce qui permettra de relancer la croissance vers les 2,5 % d’ici le début 2011. Dès lors, la Grèce et l’ensemble de ses partenaires eurolandais pourront sortir par le haut de cette crise et la zone euro sera sauvée. A moins que…

Crise européenne : Who’s next ?

Tout un symbole ! Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, qui n’a cessé de vanter les mérites de la zone euro et de sa soi-disant supériorité sur l’économie américaine, vient de réaliser un virage à 180° en déclarant que la fin de l’euro était devenue possible. Une telle perspective, qui paraissait inimaginable au plus grand nombre il y a encore quelques semaines, est donc bien en train de s’installer. La raison en est malheureusement simple : en laissant la zone euro s’enliser dans la récession dès 2008, puis en l’empêchant de redémarrer fortement fin 2009 et enfin en laissant la crise grecque dégénérer, les autorités eurolandaises ont atteint un point de non-retour. Et, de la même façon que l’annonce du plan de sauvetage de la Grèce il y a presque un mois n’avait pas été prise au sérieux, sa concrétisation il y a deux jours est loin d’avoir convaincu les marchés. Pis, ces derniers en ont déduit que non seulement la crise grecque était loin d’être finie, mais surtout qu’elle pourrait bientôt entraîner des dérapages similaires dans d’autres pays de la zone euro…

Encore de fortes créations d’emplois aux Etats-Unis.

A suivre du 3 au 7 mai : – Lundi 3, 14h30 (heure de Paris) : les revenus et les dépenses des ménages américains progressent en mars. – Lundi 3, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière se stabilise en avril. – Mercredi 5, 16h : petite hausse de l’indice ISM non-manufacturier en avril . – Jeudi 6, 12h45 : la BCE laisse son taux refi inchangé en mai. – Vendredi 7, 14h30 : le taux de chômage baisse et les créations d’emplois restent fortes en avril aux Etats-Unis.

La zone euro aux abois et la caravane américaine passe (E&S n°125)

La zone euro aux abois et la caravane américaine passe (E&S n°125)

Au sommaire cette semaine : – Humeur : Zone euro : la fin d’un rêve ? – Economie : Et la caravane américaine de la croissance avance… – Marchés : Australie, Brésil, Canada : le nouvel ABC des marchés (2ème partie). – A suivre du 3 au 7 mai : Encore de fortes créations d’emplois aux Etats-Unis. – Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2010.