Aux commandes de l'économie et de la finance

Etats-Unis : 982 000 créations d’emplois nettes depuis le début 2010.

Lorsqu’il y a quelques mois, nous écrivions dans ces mêmes colonnes que les créations d’emplois aux Etats-Unis dépasseraient les 150 000 par mois à partir du printemps, cela paraissait parfois excessif. Or, après avoir déjà créé 208 000 emplois en mars, puis 290 000 en avril, la job machine américaine en a encore généré 431 000 en mai. Le problème est que, bien loin de leur pessimisme habituel sur l’emploi outre-Atlantique, les marchés s’étaient mis à rêver d’un chiffre mirobolant de plus de 530 000, voire 600 000 selon une grande banque américaine. Dès lors, avec une performance de « seulement » 431 000, ils apparaissent déçus et font grise mine…

Crise européenne : le feu, ça brûle…

Crise européenne : le feu, ça brûle…

Dans une émission des années 1980, Jacques Martin aurait certainement dit « c’est incroyable, mais vrai ! ». En effet, après déjà dix ans de mauvaise gouvernance économique, d’erreurs en tous genres et après avoir frôlé l’explosion de la zone euro il y a à peine un mois, les dirigeants politiques et monétaires eurolandais ne parviennent toujours pas à calmer le jeu et continuent d’accumuler les bourdes et les déclarations malencontreuses. Ainsi, alors que les braise de la crise de la dette publique sont encore incandescentes, le tout nouveau Secrétaire d’Etat au Budget n’a pas hésité à déclarer que “l’objectif du maintien de la note AAA est un objectif qui est tendu”. Patatras ! Bien sûr, quelques heures tard, le cabinet de celui-ci n’a pas manqué de rectifier le tir, en soulignant que par « tendu », il fallait comprendre « exigeant, qui ne se relâche pas ». Ouf ! Pourtant, le mal est fait et notre pauvre Monsieur Baroin va devoir s’expliquer jour après jour pour essayer de faire oublier sa gaffe. Seulement voilà, en voulant se rattraper, très souvent, on s’enfonce davantage et surtout on installe le débat sur la scène médiatique. Dès lors, si le sujet paraissait hors de propos il y a encore quelques jours, de plus en plus de personnes se posent une double question : la France peut-elle perdre son triple A ? Et, le cas échéant, quelles en seraient les conséquences ?

La job machine américaine passe à la vitesse supérieure

A suivre du 31 mai au 4 juin : – Lundi 31, 11h : l’indice de confiance dans l’économie se stabilise en mai. – Lundi 31, 11h : l’inflation demeure stable dans la zone euro en mai. – Mardi 1er, 16h : petite baisse de l’indice ISM manufacturier en mai aux Etats-Unis. – Jeudi 3, 16h : l’indice ISM non-manufacturier progresse en mai aux Etats-Unis. – Vendredi 4, 14h30 : les créations d’emplois s’intensifient et le taux de chômage recule en mai aux Etats-Unis.

Ne confondons pas rigueur et assainissement.

Ne confondons pas rigueur et assainissement.

C’est donc le nouveau mot à la mode dans la zone euro : rigueur. Ainsi, après trente ans de laxisme et d’augmentation des dépenses publiques (à l’exception de quelques pays courageux qui ont su moderniser leur économie), les Etats de la zone euro ont enfin décidé de réduire leur déficit structurel. Cette décision est évidemment louable et surtout indispensable, dans la mesure où, dans l’ensemble de ces pays, la croissance économique générée chaque année ne suffit même pas pour payer les intérêts de la dette publique. Autrement dit, le simple remboursement de la dette requiert d’augmenter le déficit, donc la dette… et le cercle pernicieux n’en finit plus. Du moins jusqu’à ce que la note du pays soit dégradée, avec remontée des taux d’intérêt à la clé, donc aggravation de la charge d’intérêts de la dette et, enfin, généralisation de la crise grecque à la plupart des pays eurolandais. Bien que cette sombre perspective soit connue depuis des années, il aura fallu attendre que la zone euro soit au bord de l’explosion pour enfin réagir. « Mieux vaut tard que jamais ! » diront certains. Pour autant, on n’efface pas trente ans de mauvaise gouvernance économique en quelques jours. Pis, alors que les marchés et le monde entier ont les yeux rivés sur les choix stratégiques des dirigeants politiques eurolandais, ces derniers rééditent les mêmes erreurs que par le passé, en mettant de nouveau en péril la croissance économique. Car si l’assainissement des finances publiques est indispensable, il ne doit pas non plus « casser » l’activité, sous peine d’augmenter à nouveau les déficits, donc la dette… Plutôt que de se faire les chantres de l’austérité mal placée, les dirigeants français et eurolandais devraient donc engager un véritable assainissement de leurs dépenses…

Etats-Unis, Euroland : le découplage (E&S n°127)

Etats-Unis, Euroland : le découplage (E&S n°127)

Au sommaire cette semaine : – Humeur :Vivement la coupe du monde… – Economie : Encore une petite croissance dans la zone euro. – Marchés : Bourses : les écarts se creusent. – La météo économique de la semaine écoulée. – A suivre du 24 au 28 mai : une semaine normalement calme. – Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2010.

Un Fonds Monétaire Européen (FME) comme premier instrument d’une nouvelle gouvernance ?

L’actuelle crise grecque, avec ses prolongements vers le Portugal et l’Espagne a mis en lumière le manque d’anticipation de l’Europe en matière économique. En intervenant « à chaud », sous la pression incontournable des marchés, l’Union Européenne démontre clairement les implications lourdes d’une absence de cadre institutionnel susceptible de prévenir ce type de crise. Les bricolages réalisés ces dernières semaines pour sauver la Grèce illustre également la nécessité de mettre en place une gouvernance économique plus « globale ».