Aux commandes de l'économie et de la finance

Encore un G20, un G20 pour rien ?

Encore un G20, un G20 pour rien ?

A l’instar de leurs « ancêtres » du G7, puis du G8, les sommets du G20 apparaissent de plus en plus futiles, pour ne pas dire inutiles. En effet, à présent que le spectre de la crise de 1929 s’est éloigné, les membres de ce « club très select » n’ont plus la même pression qu’au printemps 2009 et surtout retrouvent leurs bonnes habitudes du « chacun pour soi et Dieu pour tous ». Pis, le redémarrage de la croissance mondiale ne s’est pas produit de façon homogène. Il a ainsi engendré des gagnants et des perdants. Parmi les premiers, on recense évidemment une grande partie des pays émergents à la tête desquels trône bien sûr la Chine. Quant aux seconds, il s’agit principalement des pays occidentaux, plus particulièrement de l’Europe et le Japon. Enfin, les Etats-Unis n’ont pas encore choisi leur voie, puisqu’ils apparaissent encore mi-gagnants, mi-perdants. C’est d’ailleurs la raison essentielle pour laquelle ils continuent de se battre sur tous les fronts, notamment sur celui du change. Autrement dit, bien loin de l’union et de l’harmonie (de façade) du sommet de Londres d’avril 2009, les pays du G20 se livrent de nouveau une guerre économique acharnée qui ne veut pas dire son nom. Yuan et dollars sous-évalués, aggravation des barrières non-tarifaires au Japon et dans de nombreux pays émergents, subvention publiques à peine masquées dans la plupart des pays européens et aux Etats-Unis… Tout est bon pour soutenir sa croissance, y compris au détriment des autres…

Sarkozy, l’épreuve du feu.

Alors que la loi a été adoptée au Sénat avant le vote définitif à l’Assemblée Nationale, le mouvement syndical s’opposant à la réforme du régime des retraites reste plus que jamais mobilisé puisqu’une journée d’action est prévue le 6 novembre. En dépit de certains effets d’annonce, grèves et manifestations ne sont donc pas terminées…

Etats-Unis : embellie sur le front de l’emploi.

A suivre du 1er au 5 novembre : – Lundi 1er, 13h30 (heure de Paris) : les revenus et les dépenses des ménages américains progressent encore en septembre. – Lundi 1er, 15h : l’indice ISM manufacturier se stabilise en octobre. – Mercredi 3, 14h30 : petite hausse de l’indice ISM non-manufacturier en octobre. – Mercredi 3, 19h15 : vers une hausse du taux des federal funds en 2011 . – Jeudi 4, 12h : statu quo pour les taux de la BoE en novembre. – Jeudi 4, 13h45 : la BCE laisse son taux refi inchangé en novembre. – Vendredi 5, 13h30 : les créations d’emplois sont de retour aux Etats-Unis en octobre.

Obamal en point…

Obamal en point…

Ah qu’elle paraît loin l’euphorie du 4 novembre 2008 ! A l’époque, en élisant un Président métis à leur tête, les Américains montraient au monde que tout devenait possible. Après huit ans d’une présidence Bush qui a causé pas mal de dégâts tant d’un point de vue géopolitique qu’économique et quelques semaines après avoir plongé le monde dans une crise financière historique, les Etats-Unis réalisaient ainsi un virage à 180 degrés. Leur but était principalement de restaurer une image détériorée depuis plusieurs années et, dans le même temps, de retrouver leur rôle de locomotive économique, politique et morale du monde. Barack Obama devenait alors une sorte de « messie » qui allait résoudre tous les problèmes de l’Oncle Sam et, par la même occasion, une grande partie des maux de la planète. Et c’est peut-être là que réside la principale raison du caractère mi-figue mi-raisin de la politique américaine récente : le Président a véhiculé trop d’espoirs. Or, ce dernier n’était malheureusement pas à la hauteur de ces derniers… Pis, il s’est vraisemblablement trompé dans l’analyse de sa victoire. En effet, si les Américains l’ont élu c’est surtout parce qu’ils en avaient assez d’être haïs par une grande partie du globe et parce que les conséquences dramatiques de la faillite sauvage de Lehman Brothers leur avait montré l’amateurisme de l’équipe Bush. Autrement dit, ils voulaient du changement et Obama tombait à pic. En revanche, ils n’ont pas élu ce dernier pour qu’il augmente massivement les dépenses publiques et accroisse fortement l’interventionnisme de l’Etat dans l’économie. Une sanction sévère risque donc de s’observer lors des élections de mi-mandat, mais pour quelles conséquences ?

France : la consommation fait de la résistance… pour l’instant.

France : la consommation fait de la résistance… pour l’instant.

Et de deux ! Après la forte augmentation du climat des affaires dans l’Hexagone en octobre, c’est au tour de la consommation des ménages en produits manufacturés de rassurer sur l’état de l’économie française, du moins à court terme. En effet, après avoir baissé de 1,6 % en août, cet agrégat a progressé de 1,5 % en septembre. Cependant, n’oublions pas que les dépenses de septembre n’ont évidemment pas intégré la dégradation récente du climat social. Au-delà des blocages engendrés, celle-ci pèsera inévitablement sur la confiance et sur les dépenses des Français…

Etats-Unis : vers une belle croissance au troisième trimestre.

A suivre du 25 au 29 octobre : – Mardi 26, 16h (heure de Paris) : petite hausse de l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board en octobre. – Mercredi 27, 8h45 : les dépenses des consommateurs français progressent en septembre. – Mercredi 27, 14h30 : les commandes de biens durables américaines retrouvent le chemin de la hausse en septembre. – Jeudi 28, 11h : l’indice de sentiment économique eurolandais se stabilise en octobre. – Vendredi 29, 11h : petite baisse de l’inflation eurolandaise en octobre. – Vendredi 29, 14h30 : belle croissance du PIB américain au troisième trimestre.

Chine, Allemagne, France, Zone euro : les uns et les autres. (E&S n°145)

Chine, Allemagne, France, Zone euro : les uns et les autres. (E&S n°145)

Au sommaire cette semaine : – Humeur : Et pendant ce temps, la Chine pavoise. – Economie : L’Allemagne accélère, la France toujours en première. – Marchés : Une politique monétaire trop accommodante partout, sauf dans la zone euro. – A suivre du 25 au 29 octobre : Etats-Unis : vers une belle croissance au troisième trimestre. – Nos prévisions économiques et financières pour 2010 et 2011.

Et pendant ce temps, la Chine marque des points.

Et pendant ce temps, la Chine marque des points.

C’est certainement en voyageant à travers la planète et en particulier dans le monde dit « émergent » que l’on peut vraiment se rendre compte de l’ampleur des dégâts dans le monde dit « développé », en particulier en Europe et encore plus dans l’Hexagone. En effet, pendant que les Européens se chamaillent pour essayer de définir une nouvelle réglementation des hedge funds, pendant que les dirigeants de la BCE commencent à s’invectiver pour savoir s’il faut assouplir ou durcir la politique monétaire, pendant que la Fed essaie de rassurer les marchés en activant de nouveau la planche à billets et pendant que les Français s’étripent pour une réforme des retraites a minima, les pays émergents s’installent sur le chemin d’une croissance forte et durable. Aux commandes de cette marche vers l’avant, la Chine apparaît désormais intouchable. Et comme si cela ne suffisait pas, Pékin veut aussi ménager son taux de change. Ainsi, alors que la parité des pouvoirs d’achat fait état d’un niveau d’équilibre de 3,5 yuans pour un dollar, la Chine refuse d’apprécier fortement sa devise. Tout au plus a-t-elle accepté dernièrement de faire un petite geste en acceptant de passer de 6,80 à 6,65 yuans pour un dollar. La Chine veut ainsi montrer au monde qu’ellel fera tout pour soutenir sa croissance et qu’elle ne se laissera pas imposer quoi que ce soit par qui que ce soit. Autrement dit, en plus de sa puissance économique, financière et militaire, l’Empire du Milieu veut prouver qu’elle dispose d’une véritable puissance politique. Face à cette force et à ce volontarisme, les difficultés françaises pour faire passer une petite réforme des retraites apparaissent vraiment ridicules. Elles prouvent une fois encore que la France et plus globalement le Vieux Continent, auxquels s’associeront peut-être un jour les Etats-Unis, sont vraiment largués…

Avant les grèves, les chefs d’entreprise français étaient sur un nuage…

Avant les grèves, les chefs d’entreprise français étaient sur un nuage…

C’est une véritable surprise : en octobre, l’indicateur du climat des affaires en France a gagné 3 points, passant de 101 à 104, contre une moyenne de long terme de 100. Cette amélioration notable s’observe dans tous les secteurs d’activité. En d’autres termes, il y a encore une dizaine de jours, lors de la réalisation de ces enquêtes, tout paraissait au mieux dans le meilleur des mondes et la France semblait enfin s’engager sur le chemin d’une reprise appréciable et durable. Malheureusement, depuis lors, deux phénomènes sont apparus et risquent de mettre à mal ce redressement. Il s’agit, d’une part, de la forte hausse de l’euro et, d’autre part, de la dégradation du climat social…