Aux commandes de l'économie et de la finance

La France, plus beau pays du monde ?

La France, plus beau pays du monde ?

Ah ! Qu’il parait loin le temps où lorsque les Français partait à l’étranger, on les accueillait le sourire aux lèvres, en disant avec une pointe d’envie « Ah, la France quel pays formidable ! Vous en avez de la chance ! » Aujourd’hui, en fait depuis quelques trimestres, et a fortiori depuis le drame de Nice, les sourires ont été remplacés par des mines tristes et inquiètes : « Oh, you are French, we are so sad for you ! ». Et très vite, la compassion est remplacée par une forme d’inquiétude teintée de colère : « mais qu’attendez-vous pour réagir ? Que font les dirigeants du pays pour assurer votre sécurité ? » Que ce soit, en Asie, en Afrique, en Amérique latine ou aux Etats-Unis et bien sûr en Europe, telles sont les remarques régulières que les Français, et votre serviteur par la même occasion, peuvent essuyer en ce moment. Certes, comme je ne cesse de le répéter : de par ses paysages, son positionnement géographique, ses infrastructures routières, ses monuments, sa capitale et l’ensemble de ses villes et villages, la France est certainement l’un des plus beaux pays du monde ». Mais, malheureusement, ces atouts sont devenus des pièges. En effet, persuadés que grâce à ses avantages naturels et à son Histoire, la France ne pourra jamais tomber de son piédestal, de nombreux Français et quasiment tous leurs gouvernants ont refusé de voir la réalité en face et ont interdit la moindre réforme de fond. Que ce soit d’un point de vue économique, sociale, sociétale et sécuritaire. Résultat : la croissance structurelle est tombée de 2,5 % en 1980 à 0,8 % aujourd’hui. Encore plus grave, la France est touchée par une vague d’attentats sans précédents : 217 personnes assassinées et 740 blessées en seulement neuf mois… Le pire est que malgré ces horreurs (qui s’ajoutent à celles des attentats perpétrés de 2012 à 2015), aucune mesure de grande ampleur capable de stopper ce déchaînement de violences n’a été prise. Ce qui signifie que la France reste en danger et que son activité économique va encore reculer…

Perspectives de croissance mondiale : un peu de chaud, beaucoup de froid.

Perspectives de croissance mondiale : un peu de chaud, beaucoup de froid.

Comme chaque début de mois, les enquêtes Markit des directeurs d’achat sont attendues avec impatience, mais aussi avec inquiétude. En particulier depuis quelques mois et le retour de la récession industrielle dans de nombreux pays. Le bilan des enquêtes de juillet est particulièrement mitigé. En effet, si certains pays semblent s’éloigner du recul de l’activité industrielle, notamment les Etats-Unis, l’Inde, mais aussi la Chine, d’autres y restent englués. Citons par exemple le Brésil (avec néanmoins une moindre baisse de l’activité), la Turquie, la Malaisie ou encore la France. Parallèlement, certains pays, qui paraissaient dernièrement loin de la récession industrielle ou en rémission, plongent ou rechutent dangereusement, subissant une nette baisse de leur activité en juillet. Il s’agit principalement du Royaume-Uni, de l’Indonésie, de la République Tchèque, de la Grèce et de la Russie. Enfin, s’ils n’ont pas encore les stigmates de la récession, d’autres pays ont enregistré une forte baisse de leur indice Markit, se rapprochant dangereusement de la barre des 50. En l’occurrence, l’Irlande, la Pologne, le Mexique et Singapour…

Le Royaume-Uni peut-il réussir là où la zone euro a échoué ?

Le Royaume-Uni peut-il réussir là où la zone euro a échoué ?

Depuis le coup de Trafalgar du vote des Britanniques en faveur du Brexit, de (trop) nombreux analystes s’emploient à démontrer que ce choix douloureux sera très coûteux pour le Royaume-Uni, tandis qu’il devrait s’avérer bénéfique pour la zone euro. Comme nous l’avons déjà expliqué dans ces mêmes colonnes (cf. notamment nos « Humeurs » du 17 juin et du 1er juillet), ce raisonnement nous paraît amplement erroné. Certes, le Royaume-Uni va souffrir, notamment à cause de l’incertitude engendrée par le Brexit. Les dernières enquêtes Markit des directeurs d’achat dans l’industrie et les services montrent ainsi que l’activité a nettement reculé outre-Manche au cours du dernier mois. Cependant, compte tenu d’une croissance structurelle vigoureuse (environ 2,5 %), des effets bénéfiques de la dépréciation de la livre sterling et d’un « policy mix » (c’est-à-dire les politiques budgétaire et monétaire) efficace, l’économie britannique devrait finalement bien résister dans la tempête. Bien loin de cette résilience, l’économie de la zone euro continuera de pâtir de trois handicaps majeurs : une croissance structurelle moribonde (environ 0,8 %), un euro qui reste trop fort, notamment vis-à-vis de la livre sterling et, dans une moindre mesure, du dollar, sans oublier un policy mix faiblement efficace et un manque dramatique de cohésion politique. En plus d’ébranler l’Union européenne et la construction européenne dans ses propres fondements, le Brexit pourrait donc bien rappeler que la zone euro en l’état est vouée à l’échec. C’est en cela que la décision de la Banque d’Angleterre d’abaisser son taux de base de 0,25 point à 0,25 % le 4 août dernier constitue un enjeu majeur pour le Royaume-Uni, mais aussi pour la zone euro. Car, au contraire de la BCE qui n’a pas réussi à sortir la zone euro de sa léthargie économique, la BoE pourrait bien permettre au Royaume-Uni d’éviter le funeste destin qui lui est régulièrement promis, retrouvant progressivement la voie de la croissance soutenue…

Encore une semaine mi-figue mi-raisin.

A suivre du 8 au 12 août : – Lundi 8, 8h (heure de Paris) : léger rebond correctif de la production industrielle allemande. – Lundi 8, 11h : l’indice Sentix de confiance des investisseurs continue de régresser. – Mardi 9, 3h30 : quasi-stabilisation de l’inflation chinoise à 1,8 %. – Mardi 9, 8h : l’excédent commercial allemand baisse légèrement autour des 21,5 milliards d’euros. – Mardi 9, 14h30 : quasi-stagnation de la productivité américaine au deuxième trimestre 2016. – Mercredi 10, 8h45 : la production industrielle française fait du surplace et recule de 0,5 % en glissement annuel. – Jeudi 11, 8h45 : confirmation de la faible inflation à 0,2 % en France. – Vendredi 12, 4h : les ventes au détail continuent de bien résister en Chine. – Vendredi 12, 4h : le glissement annuel de la production industrielle chinoise avoisine les 6,3 %. – Vendredi 12, 8h : confirmation d’une inflation allemande de 0,4 %. – Vendredi 12, 8h : vers une augmentation de 0,4 % du PIB allemand au deuxième trimestre 2016. – Vendredi 12, 8h45 : l’emploi salarié fait du surplace dans l’Hexagone au deuxième trimestre 2016. – Vendredi 12, 11h : comme annoncé en première estimation, le glissement annuel du PIB de la zone euro recule à 1,6 % au deuxième trimestre 2016. – Vendredi 12, 11h : rebond modeste de la production industrielle eurolandaise. – Vendredi 12, 14h30 : les ventes au détail augmentent légèrement aux Etats-Unis. – Vendredi 12, 14h30 : l’inflation des prix à la production reste modérée outre-Atlantique. – Vendredi 12, 16h : l’indice Reuters / Université du Michigan de confiance des consommateurs américains recule encore.

Croissance : 0 % en France, 0,3 % dans la zone euro et aux Etats-Unis.

Croissance : 0 % en France, 0,3 % dans la zone euro et aux Etats-Unis.

Que ce soit en France, dans la zone euro ou aux Etats-Unis, les premières estimations des comptes nationaux s’avèrent en ligne avec nos prévisions, mais en-deçà des prévisions consensuelles. Une fois encore, la majorité a donc eu tort, ce qui devrait insuffler un vent de déception sur les marchés pour les semaines et les mois à venir. Comme nous l’avons évoqué dans notre « humeur », le PIB français est ainsi reparti à la baisse au deuxième trimestre 2016 : – 0,04 %. Grâce à une baisse légèrement plus forte au deuxième trimestre 2015, son glissement annuel a néanmoins bénéficié d’un effet de base favorable. Il est ainsi passé d’un gros + 1,3 % à un petit + 1,4 %. Il n’y a évidemment pas de quoi pavoiser. D’autant que le détail des comptes nationaux est déplorable. Le ralentissement est aussi à l’œuvre dans la zone euro, mais dans une moindre ampleur qu’en France. En effet, après avoir augmenté de 0,6 % au premier trimestre 2016, le PIB eurolandais n’a progressé que de 0,3 % au cours du trimestre suivant. Son glissement annuel passe ainsi de 1,7 % à 1,6 %. De quoi néanmoins dépasser l’Oncle Sam puisque, conformément à nos anticipations et bien en deçà des prévisions consensuelles, le PIB américain n’a progressé que de 0,3 % au deuxième trimestre 2016 (1,2 % en rythme annualisé). Son glissement annuel n’est plus que de 1,2 %, contre 1,6 % au trimestre précédent et 2,9 % il y a un an…

Croissance française : zéro pointé.

En ces temps dramatiquement troublés pour la société française, nous aurions préféré annoncer de bonnes nouvelles économiques, qui auraient éventuellement pu apaiser la situation de notre « douce France ». Malheureusement, s’il ne faut évidemment pas céder aux sirènes dévastatrices du pessimisme et du défaitisme, il demeure indispensable de rester réaliste et de dire la vérité. Ainsi, comme nous l’avions annoncé la semaine dernière dans nos prévisions hebdomadaires, le PIB français a connu une croissance zéro au cours du deuxième trimestre 2016. En fait, pour être exact, celui-ci a même baissé de 0,04 %. Après avoir exceptionnellement progressé de 0,7 % au premier trimestre 2016, le PIB national reprend donc son petit bonhomme de chemin, en l’occurrence celui de l’atonie. Le plus inquiétant est que cette contre-performance a été réalisée en dépit de la tenue de l’Euro 2016 dans l’Hexagone, évènement qui a mécaniquement soutenu les dépenses touristiques et les dépenses de consommation dans leur ensemble. Autrement dit, sans ce soutien artificiel et exceptionnel, le PIB français aurait nettement baissé. D’ailleurs, le détail des comptes nationaux montre combien l’économie hexagonale reste fragile. Pire, le PIB français devrait reculer d’environ 0,2 % au troisième trimestre 2016. Cela signifie donc qu’il reculera pendant deux trimestres consécutifs. En d’autres termes, comme nous l’annonçons depuis déjà quelques mois, la France est bien sur le point de retomber en récession…

Le ralentissement se poursuit.

A suivre du 1er au 5 août : – Lundi 1er, 3h45 (heure de Paris) : légère hausse de l’indice Markit/Caixin des directeurs d’achat dans l’industrie chinoise en juillet. – Lundi 1er, 3h : révision baissière de l’indice Markit/Nikkei dans l’industrie japonaise en juillet. – Lundi 1er, de 9h50 à 10h : les indices Markit PMI dans l’industrie de juillet sont revus à la baisse en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Lundi 1er, 10h30 : idem pour l’indice Markit PMI dans l’industrie britannique de juillet. – Lundi 1er, 16h : légère baisse de l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière américaine en juillet. – Mardi 2, 14h30 : augmentation modérée des revenus et de la consommation des ménages américains en juin. – Mercredi 3, 3h45 : petit repli de l’indice Markit/Caixin juste au-dessus des 52 dans les services en Chine en juillet. – Mercredi 3, 3h45 : diminution à 49,0 de l’indice Markit/Nikkei dans les services au Japon en juillet. – Mercredi 3, de 9h50 à 10h : les indices Markit PMI de juillet sont également revus en baisse dans les services en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Mercredi 3, 10h30 : confirmation de la dégringolade de l’indice Markit dans les services au Royaume-Uni en juillet. – Mercredi 3, 14h15 : net ralentissement des créations d’emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis en juillet selon ADP. – Mercredi 3, 16h : baisse sensible de l’indice ISM des directeurs d’achat dans les services en juillet outre-Atlantique. – Jeudi 4, 13h : la BoE toujours condamnée au statu quo. – Jeudi 4, 16h : les commandes industrielles régressent encore aux Etats-Unis en juin. – Vendredi 5, 8h45 : le déficit extérieur français repart à la hausse à 3,5 milliards d’euros en juin. – Vendredi 5, 14h30 : les créations d’emploi décélèrent mais le taux de chômage stagne à 4,9 % aux Etats-Unis en juillet. – Vendredi 5, 14h30 : le déficit extérieur américain se creuse légèrement autour des 43 milliards de dollars en juin.

Le ralentissement se poursuit.

A suivre du 1er au 5 août : – Lundi 1er, 3h45 (heure de Paris) : légère hausse de l’indice Markit/Caixin des directeurs d’achat dans l’industrie chinoise en juillet. – Lundi 1er, 3h : révision baissière de l’indice Markit/Nikkei dans l’industrie japonaise en juillet. – Lundi 1er, de 9h50 à 10h : les indices Markit PMI dans l’industrie de juillet sont revus à la baisse en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Lundi 1er, 10h30 : idem pour l’indice Markit PMI dans l’industrie britannique de juillet. – Lundi 1er, 16h : légère baisse de l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière américaine en juillet. – Mardi 2, 14h30 : augmentation modérée des revenus et de la consommation des ménages américains en juin. – Mercredi 3, 3h45 : petit repli de l’indice Markit/Caixin juste au-dessus des 52 dans les services en Chine en juillet. – Mercredi 3, 3h45 : diminution à 49,0 de l’indice Markit/Nikkei dans les services au Japon en juillet. – Mercredi 3, de 9h50 à 10h : les indices Markit PMI de juillet sont également revus en baisse dans les services en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Mercredi 3, 10h30 : confirmation de la dégringolade de l’indice Markit dans les services au Royaume-Uni en juillet. – Mercredi 3, 14h15 : net ralentissement des créations d’emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis en juillet selon ADP. – Mercredi 3, 16h : baisse sensible de l’indice ISM des directeurs d’achat dans les services en juillet outre-Atlantique. – Jeudi 4, 13h : la BoE toujours condamnée au statu quo. – Jeudi 4, 16h : les commandes industrielles régressent encore aux Etats-Unis en juin. – Vendredi 5, 8h45 : le déficit extérieur français repart à la hausse à 3,5 milliards d’euros en juin. – Vendredi 5, 14h30 : les créations d’emploi décélèrent mais le taux de chômage stagne à 4,9 % aux Etats-Unis en juillet. – Vendredi 5, 14h30 : le déficit extérieur américain se creuse légèrement autour des 43 milliards de dollars en juin.

Le ralentissement se poursuit.

A suivre du 1er au 5 août : – Lundi 1er, 3h45 (heure de Paris) : légère hausse de l’indice Markit/Caixin des directeurs d’achat dans l’industrie chinoise en juillet. – Lundi 1er, 3h : révision baissière de l’indice Markit/Nikkei dans l’industrie japonaise en juillet. – Lundi 1er, de 9h50 à 10h : les indices Markit PMI dans l’industrie de juillet sont revus à la baisse en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Lundi 1er, 10h30 : idem pour l’indice Markit PMI dans l’industrie britannique de juillet. – Lundi 1er, 16h : légère baisse de l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière américaine en juillet. – Mardi 2, 14h30 : augmentation modérée des revenus et de la consommation des ménages américains en juin. – Mercredi 3, 3h45 : petit repli de l’indice Markit/Caixin juste au-dessus des 52 dans les services en Chine en juillet. – Mercredi 3, 3h45 : diminution à 49,0 de l’indice Markit/Nikkei dans les services au Japon en juillet. – Mercredi 3, de 9h50 à 10h : les indices Markit PMI de juillet sont également revus en baisse dans les services en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Mercredi 3, 10h30 : confirmation de la dégringolade de l’indice Markit dans les services au Royaume-Uni en juillet. – Mercredi 3, 14h15 : net ralentissement des créations d’emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis en juillet selon ADP. – Mercredi 3, 16h : baisse sensible de l’indice ISM des directeurs d’achat dans les services en juillet outre-Atlantique. – Jeudi 4, 13h : la BoE toujours condamnée au statu quo. – Jeudi 4, 16h : les commandes industrielles régressent encore aux Etats-Unis en juin. – Vendredi 5, 8h45 : le déficit extérieur français repart à la hausse à 3,5 milliards d’euros en juin. – Vendredi 5, 14h30 : les créations d’emploi décélèrent mais le taux de chômage stagne à 4,9 % aux Etats-Unis en juillet. – Vendredi 5, 14h30 : le déficit extérieur américain se creuse légèrement autour des 43 milliards de dollars en juin.

France et zone euro : vers des lendemains difficiles…

France et zone euro : vers des lendemains difficiles…

Après la nette chute de l’indice Sentix de confiance des investisseurs en juillet dans la zone euro, une nouvelle baisse marquée de l’indice Zew dans cette même zone euro était attendue pour juillet. Nous étions cependant loin d’imaginer qu’il ne s’agirait pas d’une baisse mais d’une véritable dégringolade. L’indice Zew a ainsi chuté de 34,9 points sur le seul mois de juillet, atteignant un niveau de – 14,7 : un plus bas depuis août 2012, à une époque où le glissement annuel du PIB eurolandais oscillait autour de – 1 %… Dans ce contexte difficile, et pour ne pas changer, la France s’est encore illustrée par sa faiblesse économique. Et ce, en dépit de l’organisation de l’Euro2016 et du beau parcours des Bleus. Ainsi, malgré ces soutiens (certes très relatifs, comme nous l’expliquions dans ces mêmes colonnes il y a une dizaine de jours) à l’activité et au moral, l’indice Markit PMI est resté nettement sous la barre des 50 dans l’industrie (à 48,6 précisément, contre 48,3 le mois précédent), se situant toujours très loin derrière ses homologues allemands et eurolandais.Et bien entendu, ces enquêtes n’intègrent pas le dramatique attentat de Nice qui va inévitablement peser à la baisse sur un moral et une activité déjà en berne.