Aux commandes de l'économie et de la finance

La croissance molle perdure.

A suivre du 5 au 9 septembre : – Lundi 5, 2h30 (heure de Paris) : quasi-stabilisation de l’indice Markit Nikkei dans les services au Japon. – Lundi 5, 3h45 : légère baisse de l’indice Markit Caixin dans les services en Chine. – Lundi 5, de 9h50 à 10h : révision baissière des indices Markit PMI « services » et « composites » en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Lundi 5, 10h30 : l’indice Sentix de confiance des investisseurs dans la zone euro recule légèrement. – Mardi 6, 11h : confirmation du ralentissement de la croissance au deuxième trimestre dans la zone euro. – Mardi 6, 15h45 : les indices Markit PMI « services » et « composites » sont également revus en légère baisse aux Etats-Unis. – Mardi 6, 16h : l’indicateur ISM des directeurs d’achat dans le secteur non-manufacturier recule sensiblement outre-Atlantique. – Mercredi 7, 8h : faible hausse de la production industrielle allemande. – Mercredi 7, 8h45 : le déficit extérieur français avoisine encore les 3,7 milliards d’euros. – Mercredi 7, 20h : le Beige Book devrait confirmer le désarroi de la Fed. – Jeudi 8, 1h50 : confirmation de la croissance zéro du deuxième trimestre au Japon. – Jeudi 8, 4h : l’excédent commercial chinois avoisine encore les 50 milliards de dollars. – Jeudi 8, 7h30 : l’augmentation de 0,2 % de l’emploi au deuxième trimestre en France est confirmée. – Jeudi 8, 13h45 : la BCE n’a d’autre choix que de maintenir le statu quo monétaire. – Vendredi 9, 3h30 : l’inflation chinoise baisse encore légèrement. – Vendredi 9, 8h : l’excédent commercial allemand avoisine les 21 milliards d’euros. – Vendredi 9, 8h45 : la production industrielle française continue de souffrir.

Economie et marchés : les risques restent élevés.

Economie et marchés : les risques restent élevés.

S’il portait en lui les potentialités d’un Armageddon économico-financier, force est de constater que le vote des Britanniques en faveur du Brexit n’a pas produit les effets dévastateurs escomptés. Il faut dire que, comme à l’accoutumée, la perfide Albion a été à la hauteur de sa réputation et a su transformer un mal pour un bien. En effet, grâce à la dépréciation de la livre sterling mais aussi à un fort degré de flexibilité et de réactivité, l’économie britannique a non seulement évité la récession, mais, est, en plus, en train de redémarrer de façon impressionnante. A côté de de cette résistance à toute épreuve, les marchés ont également pu bénéficier du maintien d’une politique monétaire extrêmement accommodante des deux côtés de l’Atlantique, avec en cadeau bonus permanent, des « planches à billets » de la BCE et de la BoE qui défient l’entendement. Seulement voilà, comme nous l’annonçons depuis trois ans, les marchés boursiers sont entrés dans une phase durable de montagnes russes. Autrement dit, les bonnes performances post-Brexit susciteront forcément un mouvement de correction baissière. Et ce d’autant que les risques à venir sont pléthore. A commencer, malheureusement, par les risques géopolitiques et terroristes. D’autres dangers pourraient également aggraver la situation de l’économie mondiale et des places financières internationales : instabilité politique au Brésil, élections présidentielles américaines du 8 novembre, suites du Brexit, référendum sur la constitution en Italie en novembre, probables nouvelles élections législatives en Espagne avant la fin 2016, mais aussi les élections présidentielles françaises de mai 2017… Que les tenants du « bear market » soient donc rassurés, les risques qui pèsent sur l’avenir économico-financier de l’Union européenne et de la planète dans son ensemble sont tellement élevés que des mouvements de forte correction baissière sur les marchés obligataires et boursiers sont inévitables. Nous sommes donc contraints de prolonger notre prévision, d’ailleurs réalisée en permanence depuis trois ans, de la poursuite d’un fort yo-yo boursier. Et ce au moins jusqu’à la fin 2017. Amusez-vous bien…

Perspectives 2016-2017 dans Ecorama

Perspectives 2016-2017 dans Ecorama

Bilan d’Emmanuel Macron à Bercy après son départ du gouvernement, croissance française en panne au 2ème trimestre, rebond des marchés cet été malgré le Brexit, programmes économiques des candidats à la primaire à droite : Marc Touati, économiste, président du cabinet ACDEFI, réagit à l’actualité économique dans “Ecorama” du 1er septembre 2016, présenté par David Jacquot, sur Boursorama.com

Zone euro, Allemagne, France : convergence vers le bas.

Zone euro, Allemagne, France : convergence vers le bas.

Comme cela était prévisible, les indicateurs avancés de l’activité économique dans la zone euro, en Allemagne et en France persistent et signent : la croissance a été, est et restera molle. Dans l’UEM, les niveaux ne sont certes pas catastrophiques, mais indiquent que, dans le meilleur des cas, la croissance eurolandaise restera coincée entre 1 et 1,5 % jusqu’à la fin 2016. En fait, une fois n’est pas coutume, les principales mauvaises surprises sont venues d’Allemagne. Avec notamment la dégringolade des indices IFO. Encore plus préoccupant, l’indice INSEE des perspectives personnelles de production dans l’industrie a poursuivi sa descente aux enfers, retombant même en territoire négatif, ce qui augure d’un glissement annuel du PIB proche de 0 %. Dans ce cadre, en dépit de tous les artifices comptables et autres pour faire baisser le chômage, ce dernier va malheureusement rapidement reprendre le chemin de la hausse. Toutes catégories confondues (de A à E) et pour l’ensemble du territoire français, il faut d’ailleurs savoir qu’un nouveau record historique a été atteint en août, à 6,513 millions de personnes. Ce qui se traduit par un taux de chômage effectif de 22,7 %…

L’économie française replonge, mais en burkini…

L’économie française replonge, mais en burkini…

La sphère médiatico-politique française est décidément impressionnante : alors que la France est touchée par une vague terroriste meurtrière sans précédent, que son secteur du tourisme s’effondre comme jamais et que son économie au sens large est sur le point de retomber en récession, les médias, les politiques et une (trop) grande partie de la société française n’ont qu’un mot à la bouche : burkini. A croire qu’il s’agira là de la clé des prochaines élections présidentielles. De quoi rappeler la veille blague qui apparaît malheureusement de plus en plus vraie : « Pourquoi les Français ont-ils choisi le coq comme emblème ? C’est le seul animal capable de chanter les pieds dans la m…. » En fait, l’engouement pour ce type de vêtement ne s’arrête pas aux plages hexagonales. Il est effectivement ancré jusqu’au plus profond des discours et du comportement des dirigeants politiques français depuis de nombreuses années. Et pour cause : ces derniers adorent se voiler la face et utiliser tous types de voiles pour masquer la réalité à leurs concitoyens. Les chiffres du chômage de juillet, publiés le 24 août, nous en ont encore donné un exemple : le nombre de chômeurs de catégorie A a baissé de 20 000 personnes en France, mais celui des chômeurs toutes catégories a progressé de 10 900 personnes. Au total, la réalité demeure malheureusement dramatique, puisque sur l’ensemble du territoire français, on recense 3,761 millions de chômeurs de catégorie A et 6,513 millions de chômeurs toutes catégories, un nouveau record historique ! Le pire est que ce drame humain qu’est le chômage de masse est loin d’être terminé. Car, si les arrangements statistiques vont perdurer jusqu’au début 2017, les indicateurs avancés de l’activité économique française montrent que cette dernière est de nouveau en train de plonger. Et cela, même un burkini ne pourrait le cacher. Alors, comme je le défends dans mon nouveau livre « La fin d’un monde » (qui sortira le 22 septembre aux éditions « Hugo & Cie »), arrêtons de nous voiler la face. Employons-nous à faire les bons choix et à devenir des bâtisseurs qui ont compris que la fin d’un monde est avant tout le début de toutes les opportunités. Bonne rentrée à toutes à tous !

Bourses et taux obligataires : les mystères de l’été…

Bourses et taux obligataires : les mystères de l’été…

Après un été 2015 de forte tempête boursière dans le sillage de la crise chinoise, les marchés ont retrouvé le sourire au cours de l’été 2016. Pourtant, tout avait bien mal commencé avec le vote en faveur du Brexit. Sur la seule journée du 24 juin, le Cac 40 chutait ainsi de 8 %, avant de perdre encore 3 % le 27 juin. Mais ce fut finalement plus de peur que de mal, puisque dès le 8 août, le Cac 40 a dépassé son niveau du 23 juin. Notons néanmoins qu’il ne parvient plus à retrouver ses précédents sommets et demeurent coincé dans l’intervalle « 3800-4500 » que nous avions annoncé il y a environ deux ans. Si le Cac 40 apparaît certes relativement surévalué mais néanmoins sous-contrôle, d’autres indices connaissent des évolutions beaucoup plus démentielles. A commencer par le Dow Jones. Autrement dit, en dépit des dangers économiques, financiers, terroristes et géopolitiques, ou encore de la faible efficacité de la politique monétaire des deux côtés de l’Atlantique, les marchés boursiers avancent tête baissée. Moins volatils mais tout aussi incompréhensibles, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont continué leur descente historique, qui s’apparente davantage à une descente aux enfers qu’à un moteur de croissance…

Conjoncture molle en France et dans la zone euro.

A suivre du 22 au 26 août : – Mardi 23, 2h35 (heure de Paris) : quasi-stabilisation de l’indice Nikkei PMI dans l’industrie japonaise. – Mardi 23, 9h : les indices Markit PMI repartent sous les 50 dans l’industrie et les services en France. – Mardi 23, 9h30 : les indices Markit PMI reculent sensiblement dans l’industrie et les services en Allemagne. – Mardi 23, 10h : les indices Markit PMI baissent également nettement dans l’industrie et les services dans la zone euro. – Mardi 23, 14h30 : rebond correctif des commandes de biens durables aux Etats-Unis. – Mardi 23, 15h45 : l’indice Markit PMI régresse légèrement dans l’industrie américaine. – Mardi 23, 16h : l’indice de confiance des ménages recule encore dans la zone euro. – Mercredi 24, 8h : confirmation du ralentissement mesuré de la croissance allemande au deuxième trimestre 2016. – Mercredi 24, 18h : le chômage continue d’augmenter en France. – Jeudi 25, 8h45 : les indices INSEE du climat des affaires dans l’industrie et dans l’ensemble des secteurs reculent nettement dans l’Hexagone. – Jeudi 25, 10h : l’indice IFO du climat des affaires retrouve le chemin de la baisse en Allemagne. – Jeudi 25, 15h45 : les indices Markit PMI « services » et « composite » reculent légèrement aux Etats-Unis. – Vendredi 26, 1h30 : la déflation perdure au Japon. – Vendredi 26, 8h : baisse modérée de l’indice GfK de confiance des ménages allemands. – Vendredi 26, 8h45 : révision baissière de la croissance française du deuxième trimestre 2016. – Vendredi 26, 8h45 : l’indice INSEE de confiance des ménages régresse encore en France. – Vendredi 26, 10h30 : la croissance de 0,6 % du PIB britannique au deuxième trimestre 2016 est confirmée. – Vendredi 26, 14h30 : confirmation de la croissance molle aux Etats-Unis au deuxième trimestre 2016. – Vendredi 26, 16h : l’indice Reuters/Université du Michigan de confiance des consommateurs américains est révisé en légère baisse.

Votre épargne est bien en danger…

La nature de l’être humain est ainsi faite (en particulier en Europe) que tant qu’il ne se retrouve pas devant le fait accompli, il ne parvient pas à admettre la réalité des menaces environnantes. Ainsi, depuis quelques années, nous n’avons cessé d’alerter sur le danger d’une ponction des comptes bancaires. Mais peu de personnes y ont cru. Et ce, en dépit des recommandations en ce sens formulées par le FMI au lendemain de la crise de 2008-2009. Des recommandations qui ont d’ailleurs été mises en pratique lors de la crise chypriote de 2013. A l’époque, en dépit de la réglementation bancaire qui interdisait la taxation unilatérale des dépôts à vue, le gouvernement chypriote, sous le haut patronage de l’Union européenne et du FMI, a tout simplement spolié une grande partie des dépôts bancaires au-delà de 100 000 euros. Plus récemment, la directive européenne relative au « redressement des banques et à la résolution de leurs défaillances » (BRRD) a enfoncé définitivement le clou. Celle-ci a d’ailleurs été transposée en France par ordonnance en toute discrétion il y a tout juste un an, le 21 août 2015, et est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Ainsi, depuis cette date, les comptes des clients dotés de plus de 100 000 euros de dépôts pourront être prélevés pour contribuer au sauvetage de leur banque. Enfin, parachevant cette démarche vers une spoliation organisée des comptes bancaires, la BCE a consacré un taux de dépôt négatif. Il était d’abord de – 0,1 % en juin 2014, – 0,2 % en septembre 2014, puis – 0,3 % en décembre 2015 et a ensuite été abaissé à – 0,4 % le 16 mars 2016. Cette semaine, prolongeant la route vers la spoliation des particuliers, la petite banque coopérative bavaroise, Raiffeisen Gmund, a décidé d’aller encore plus loin, en instaurant des taux d’intérêt négatifs sur les dépôts de plus de 100.000 euros de ses clients privés. La boîte de Pandore est donc définitivement grande ouverte. Il n’y a désormais plus aucune équivoque : lors de la prochaine crise financière, dans la mesure où les autorités monétaires et budgétaires du monde occidental, notamment en Europe et en particulier en France, n’ont plus de marge de manœuvre pour relancer la machine, la recommandation du FMI sera mise à exécution. En l’occurrence, taxer les dépôts bancaires et l’épargne sur livret au sens large, à hauteur de 10 % au-delà d’un certain seuil, par exemple 100 000 euros. Autrement dit, tous les ménages et les entreprises disposant de plus de 100 000 euros sur n’importe quel type de comptes bancaires se verront ponctionner 10 % de leur « surplus ». Et ce « overnight », c’est-à-dire du jour au lendemain et sans sommation…

Croissance eurolandaise : la France et l’Italie tirent vers le bas, l’Allemagne et l’Espagne vers le haut.

Croissance eurolandaise : la France et l’Italie tirent vers le bas, l’Allemagne et l’Espagne vers le haut.

Comme nous l’annoncions la semaine dernière dans nos prévisions hebdomadaires, au deuxième trimestre 2016, le PIB a bien augmenté de 0,4 % en Allemagne et de 0,3 % dans la zone euro. Dans le même temps, l’augmentation de 0,7 % du PIB espagnol et la baisse de 0,04 % du PIB français ont été confirmées, montrant une nouvelle fois que la France traîne la zone euro vers le bas, tandis que l’Allemagne et l’Espagne la tirent vers le haut. Piètre réconfort pour la France, la croissance zéro a également fait son grand retour en Italie, seulement un an et demi après l’avoir quittée. Conséquence logique, le glissement annuel du PIB transalpin passe de 1 % au premier trimestre à 0,7 % au deuxième. Même punition en Autriche, mais avec un glissement annuel de 1,3 %. En fait, à l’exception de l’Espagne, de Chypre, des Pays-Bas et de la Belgique (avec des progressions trimestrielles de respectivement 0,7 % pour les deux premiers, puis 0,6 % et 0,5 %), tous les pays de la zone euro enregistrent des variations du PIB inférieures à 0,5 %. Le seul pays subissant une baisse est la France, une « performance » dont elle se serait bien passée…

L’inflation et la croissance restent faibles partout.

A suivre du 15 au 19 août : – Lundi 15, 0h50 (heure de Paris) : le PIB japonais reste proche de la croissance zéro au deuxième trimestre 2016. – Mardi 16, 11h : nouvelle baisse des indices ZEW des perspectives d’activité en Allemagne et dans la zone euro. – Mardi 16, 11h : léger recul de l’excédent commercial eurolandais qui avoisine néanmoins les 23 milliards d’euros. – Mardi 16, 14h30 : légère baisse des mises en chantier et des permis de construire outre-Atlantique. – Mardi 16, 14h30 : l’inflation américaine reste proche de 1 %. – Mardi 16, 15h15 : la production industrielle américaine fait quasiment du surplace. – Mercredi 17, 10h30 : stabilisation du taux de chômage au Royaume-Uni. – Jeudi 18, 7h30 : le taux de chômage se stabilise à 10,2 % en France au deuxième trimestre. – Jeudi 18, 11h : le glissement annuel des prix à la consommation est confirmée à 0,2 % dans la zone euro. – Jeudi 18, 16h : les indicateurs avancés du Conference Board augmentent faiblement aux Etats-Unis.