Enfin ! Après 18 mois de « planche à billets » bien peu efficace et même une nette rechute de l’activité début 2016, l’économie eurolandaise semble reprendre quelques couleurs. Ce n’est pas trop tôt ! Mais que de temps perdu ! Pour autant, dans le contexte difficile actuel, ne soyons pas trop exigeants ! En effet, à la surprise générale, les indicateurs Markit des directeurs d’achat ont nettement progressé en octobre dans la zone euro. En atteignant 53,3 dans l’industrie et 53,5 dans les services, ces indicateurs avancés de la croissance eurolandaise montre que cette dernière pourrait s’améliorer au quatrième trimestre, après un nouvel à-coup au troisième. Il ne faut cependant pas rêver. Comme le montre les graphiques ci-après, le glissement annuel du PIB eurolandais continuera d’osciller entre 1 et 1,5 %.
Enfin quelques lueurs d’espoir pour la zone euro.
Une semaine chargée mi-figue mi-raisin.
A suivre du 31 octobre au 4 novembre : – Lundi 31, 11h (heure de Paris) : croissance de 0,2 % du PIB eurolandais au troisième trimestre. – Lundi 31, 13h30 : faible augmentation des revenus et de la consommation des ménages aux Etats-Unis. – Mardi 1er, 1h30 : l’indice Markit Nikkei PMI dans l’industrie manufacturière japonaise à 51,5. – Mardi 1er, 2h : l’indice Markit Caixin PMI dans l’industrie manufacturière chinoise se stabilise légèrement au-dessus de la barre des 50. – Mardi 1er, 4h : nouveau statu quo des taux de la Banque du Japon. – Mardi 1er, 10h30 : l’indice Markit PMI dans l’industrie manufacturière britannique se stabilise autour de 55. – Mardi 1er, 15h : l’indice ISM dans le secteur manufacturier stagne à 51,5 aux Etats-Unis. – Mercredi 2, 9h50 : l’indice Markit PMI dans l’industrie est révisé en légère baisse dans l’Hexagone. – Mercredi 2, 9h55 : stabilisation du taux de chômage allemand à 6,1 %. – Mercredi 2, 9h55 : révision légèrement baissière de l’indice Markit PMI dans l’industrie manufacturière allemande. – Mercredi 2, 10h : l’indice Markit PMI dans l’industrie manufacturière de la zone euro est également modérément revu à la baisse. – Mercredi 2, 13h15 : nouveau ralentissement des créations d’emploi dans le secteur privé américain. – Mercredi 2, 19h : la Fed maintient inchangé son taux objectif des federal funds. – Jeudi 3, 2h45 : l’indice Markit Caixin PMI dans les services chinois se stabilise à 52. – Jeudi 3, 10h30 : quasi-stabilisation de l’indice Markit PMI dans les services au Royaume-Uni. – Jeudi 3, 11h : le taux de chômage de la zone euro stagne à 10,1 %. – Jeudi 3, 13h : statu quo du taux de base de la BoE. – Jeudi 3, 13h30 : petite hausse de la productivité américaine au troisième trimestre. – Jeudi 3, 15h : l’indice ISM dans le secteur non-manufacturier recule légèrement outre-Atlantique. – Jeudi 3, 15h : hausse modérée des commandes industrielles aux Etats-Unis. – Vendredi 4, 2h35 : L’indice Markit Nikkei PMI dans les services reste sous la barre des 50 au Japon. – Vendredi 4, de 9h50 à 10h : révision baissière des indices Markit PMI dans les services et composites en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Vendredi 4, 13h30 : faiblesse des créations d’emploi et stabilisation du taux de chômage aux Etats-Unis. – Vendredi 4, 13h30 : encore 41 milliards de dollars de déficit commercial américain.
Croissance et chômage en France : arrêtons le déni de réalité.
On m’accuse parfois d’excès de pessimisme. En fait, bien loin de ce vrai défaut, je suis un optimiste acharné. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, en dépit des déboires de l’économie française et du manque de courage des dirigeants hexagonaux depuis des années, je continue de préconiser, notamment dans mon dernier livre « La fin d’un monde », des recettes pour sortir notre « douce France » de l’ornière économique et sociétale. Pour autant, si je refuse de céder au pessimisme maladif et au « déclinisme », je me dois et nous nous devons collectivement d’être réalistes. C’est dans ce cadre que je m’impose de dire la vérité et d’analyser les chiffres de l’économie française avec honnêteté et impartialité. Et ce quel que soit la couleur du parti de gouvernement.Voilà pourquoi, tout en excluant de devenir un pessimiste invétéré, je continue et continuerai de dire la vérité. Dans ce cadre, je suis contraint de souligner que la forte baisse du chômage de septembre est artificielle et que la croissance de 0,2 % du PIB français au troisième trimestre est « magique ». C’est ce que je vais vous expliquer dans ma chronique ci-après. Croyez-moi, j’aimerais vraiment annoncer de bonnes nouvelles pour l’économie française, mais je ne suis pas magicien. Je me contente simplement de dire la vérité et d’établir mes prévisions sur la base de la réalité économique. Si les dirigeants politiques en faisaient autant, ils seraient peut-être un peu plus crédibles et mieux armés pour lutter contre la montée des partis extrémistes.
L’invité du Grand Soir sur RTL
Sur RTL, Marc Touati était l’invité du Grand Soir pour commenter et expliquer les derniers chiffres du chômage en France. Interviewé par Bénédicte Tassart et Sylvain Charley, il a notamment souligné que la baisse de septembre est très relative. D’ailleurs, sur un an, le chômage toutes catégories a progressé de 124 700 personnes, soit un total de 6,57 millions de chômeurs. La réalité est donc beaucoup moins rose que certains voudraient le laisser croire…
Chômage en France : 19h Ruth Elkrief sur BFM TV
Le nombre de demandeurs d’emploi a diminué de 1,9%, en septembre, soit 66.300 chômeurs de catégorie A en moins. Il s’agit de la plus forte baisse depuis le début du quinquennat de François Hollande. Il faut même remonter à novembre 2000 pour observer une baisse, en pourcentage, d’une telle intensité sur un seul mois. La France compte désormais 3.490.500 personnes à la recherche d’un travail, soit une baisse de 1,7% sur un an. Mais ce recul est-il suffisant pour y voir la fameuse inversion de la courbe du chômage ? – On en débat avec: François Rebsamen, maire PS de Dijon et ancien ministre du Travail et de l’Emploi. Et Marc Touati, économiste et président du cabinet ACDEFI, auteur du livre “La fin d’un monde” (Editions Hugo&Cie). – 19h Ruth Elkrief, du mardi 25 octobre 2016, sur BFMTV.
La France en récession.
A suivre du 24 au 28 octobre : – Mardi 25, 8h45 : les indices INSEE du climat des affaires dans l’industrie et dans l’ensemble des secteurs régressent légèrement dans l’Hexagone. – Mardi 25, 10h : l’indice IFO du climat des affaires repart à la baisse outre-Rhin. – Mardi 25, 16h : repli notable de l’indice du Conference Board de confiance des ménages américains. – Mardi 25, 18h : léger recul correctif du chômage français. – Mercredi 26, 8h : léger repli de l’indice GfK de confiance des consommateurs en Allemagne. – Mercredi 26, 8h45 : l’indice INSEE de confiance des ménages en France perd un point. – Mercredi 26, 14h30 : quasi-stabilisation du déficit de la balance des marchandises aux Etats-Unis. – Mercredi 26, 15h45 : baisse modérée des indices Markit « services » et composite outre-Atlantique. – Jeudi 27, 8h : stabilisation du taux de chômage allemand à 6,1 %. – Jeudi 27, 10h30 : vers une croissance britannique de 0,4 % au troisième trimestre 2016. – Jeudi 27, 14h30 : petit rebond des commandes de biens durables aux Etats-Unis. – Vendredi 28, 1h30 : la déflation se poursuit au Japon. – Vendredi 28, 1h30 : le taux de chômage japonais se stabilise à 3,1 %. – Vendredi 28, 7h30 : nouveau recul du PIB au troisième trimestre en France, qui retombe ainsi en récession. – Vendredi 28, 8h45 : la consommation des ménages français repart à la baisse. – Vendredi 28, 8h45 : l’inflation reste faible en France. – Vendredi 28, 14h : stabilisation de l’inflation allemande à 0,7 %. – Vendredi 29, 14h30 : nouveau ralentissement de la croissance américaine au troisième trimestre 2016. – Vendredi 27, 16h : confirmation de la baisse de l’indice Reuters/Université du Michigan de confiance des consommateurs.
Croissance chinoise : arrête-moi si tu peux !
Une fois encore, l’économie chinoise a surpris par sa résistance. En effet, le PIB de l’Empire du milieu a progressé de 1,8 % au cours du troisième trimestre 2016, soit le même niveau qu’au trimestre précédent. Ainsi, pour le troisième trimestre consécutif, il affiche un glissement annuel de 6,7 %. Si nous restons évidemment bien loin des 8 à 10 % qui prévalaient au début de la décennie, ce rythme de croissance demeure très appréciable et montre que la Chine refuse toujours le « hard landing ». Encore mieux, les derniers indicateurs avancés de cette dernière ont indiqué qu’elle devrait s’améliorer au cours des prochains trimestres. Si bien que nous sommes contraints de réviser à la hausse notre prévision de croissance annuelle du PIB chinois, qui devrait atteindre 6,7 % en 2016 et au moins 6,5 % en 2017 (contre des précédentes prévisions de respectivement 6,5 % et 6 %). Dans ce cadre, la contribution de la Chine à la croissance mondiale dépassera légèrement 1,1 point tant cette année que l’an prochain, soit environ 45 % de la croissance planétaire.
L’Uberté ou l’Uberné ?
Selon certains, ce serait l’un des plus grands changements de la décennie qui devrait ainsi complètement bouleverser l’économie voire la société dans son ensemble. En l’occurrence la fameuse Uberisation. À la base, cette expression, utilisée pour la première fois par Maurice Levy, le PDG de Publicis, fait référence à la start up californienne Uber qui s’est développée en proposant notamment un service de VTC (voiture de tourisme avec chauffeur), moins cher et plus flexible que le taxi traditionnel. Et ce notamment grâce à la mise en relation directe via internet des demandeurs et des offreurs de ce service. Cette mise en relation directe a été rendue possible par les nouvelles techniques numériques et en particulier la généralisation du haut débit, de l’internet mobile, des smartphones et de la géolocalisation. Elle s’est alors répandue dans de très nombreux secteurs d’activité : hôtellerie, musique, librairie, achats-ventes de tous types d’objet, rencontres, loisirs en tous genres, mais aussi banque, finance ou assurance… L’ubérisation est ainsi devenue la bannière générique de ce que l’on appelle l’économie collaborative ou participative. Mais peu importe la sémantique, car, au-delà des mutations technologiques qui l’ont rendu possible, l’une des principales origines de l’ubérisation réside dans le niveau trop élevé de la pression fiscale et des contraintes réglementaires. Ainsi, elle constitue un moyen de contourner ces obstacles qui sont autant de freins au dynamisme économique. En d’autres termes, l’Ubérisation revient à créer une sorte de « paradis fiscal miniature ». Dans ce cadre, si le niveau de fiscalité qui pèse sur les entreprises et les ménages était abaissé, il est clair qu’un moindre engouement serait observé pour ce type « d’économie grise ». Il faut le reconnaître, ces services et ces emplois ne sont pas complètement considérés comme « parallèles », ce qui signifierait du « travail au noir », mais échappent tout de même en grande partie à l’impôt, d’où l’appellation de « travail gris ». Ils suscitent donc beaucoup de difficultés : réduction des recettes fiscales pour les Etats, piètre sécurisation des services offerts aux clients, impossibilité de porter plainte en cas de non-respect du contrat, sans parler des arnaques en tous genres, également facilitées par la numérisation. Par exemple, il faut savoir qu’aujourd’hui à Paris, un grand nombre de « chauffeurs ubérisés » ne connaissent absolument pas la capitale. Pire, pour s’orienter ils se contentent de suivre un logiciel de navigation, avec, en option, le trajet le plus long… Attention donc aux vraies fausses bonnes affaires…
Le « monde émergent » émergé, les « pays développés » immergés.
Un des changements les plus marquants de ces dernières années est aussi la pierre angulaire de la fin d’un monde : depuis 2008, les pays dits « développés » représentent moins de 50 % de la richesse annuelle mondiale. Jusqu’au début des années 1990, leur poids dans le PIB planétaire était encore d’environ 64 %. Il est tombé à 46,3 % en 2010 puis à 42 % en 2015-2016, et pourrait atteindre 39 % à partir de 2020 selon les projections du FMI (en données harmonisées et mesurées en parités de pouvoir d’achat). La zone développée qui a connu la plus grosse baisse de son poids dans le PIB mondial est malheureusement la zone euro. En 1990, cette dernière représentait ainsi 21 % du PIB planétaire, contre seulement 11,9 % aujourd’hui. Sur la même période, le poids des Etats-Unis a également régressé, mais dans une moindre mesure puisqu’il est passé de 22,1 % à 15,8 %. A l’inverse, le pays qui a connu la plus forte progression de son poids dans le PIB mondial est la Chine, celui-ci passant de 4,1 % en 1990 à 17,1 % en 2015 et bientôt 20 %. L’Inde n’est certes pas en reste, mais son poids atteindra « seulement » 8,5 % du PIB mondial en 2020, contre 3,7 % en 1990. Et pourtant ! En dépit de ces évolutions imparables, les dirigeants des pays dits « riches » n’arrivent toujours pas à conceptualiser la nouvelle donne mondiale et par là même et relever les défis de demain…
Statu quo de la BCE et durcissement du discours de la Fed.
A suivre du 17 au 21 octobre : – Lundi 17, 11h (heure de Paris) : confirmation d’une inflation de 0,4 % dans la zone euro. – Lundi 17, 15h15 : léger rebond correctif de la production industrielle américaine. – Mardi 18, 14h30 : l’inflation augmente à 1,4 % aux Etats-Unis. – Mercredi 19, 4h : la croissance chinoise ralentit à 6,5 % au troisième trimestre 2016. – Mercredi 19, 4h : quasi-stabilisation de la progression annuelle des ventes au détail et de la production industrielle en Chine. – Mercredi 19, 10h30 : stabilisation du taux de chômage au Royaume-Uni. – Mercredi 19, 14h30 : légère baisse des mises en chantier et des permis de construire outre-Atlantique. – Mercredi 12, 20h : le Beige Book de la Fed devrait annoncer un prochain resserrement de la politique monétaire de la Fed. – Jeudi 20, 13h45 : statu quo du taux refi de la BCE. – Jeudi 20, 16h : petite hausse corrective des indicateurs avancés du Conference Board. – Vendredi 21, 16h : stabilisation de l’indice de confiance des consommateurs dans la zone euro.