Craintes des marchés concernant la montée des populismes, discours de Trump devant le Congrès, programme économique d’Emmanuel Macron, risque d’accession au pouvoir de Marine Le Pen : Marc Touati, économiste et président du cabinet ACDEFI, revient sur l’actualité économique et…
Macron, avec son programme camomille, c’est du Hollande bis !
Zone euro : augmentation surprise des indicateurs avancés, mais…
C’est la surprise de la semaine. Bien plus surprenant que l’allégeance de François Bayrou à Emmanuel Macron, les indicateurs avancés de la conjoncture eurolandaise ont nettement augmenté en février. En effet, en dépit des risques qui pèsent sur la stabilité de la zone euro, les chefs d’entreprise et les directeurs d’achat eurolandais se sont déclarés très optimistes pour les prochains mois. Cette dynamique est principalement entretenue par la vigueur de l’économie allemande. En revanche, dans l’industrie, la France n’a pas surpris, puisque son indice Markit a reculé de 1,3 point en février, à 52,3. S’il s’agit toujours d’un niveau appréciable, il accuse un retard de 3,2 points par rapport à son homologue eurolandais et de 4,7 points comparativement à celui de l’Allemagne. Ce retard de la France est également confirmé par les enquêtes INSEE auprès des chefs d’entreprise. En d’autres termes, la croissance française ne fera pas de miracle dans les prochains mois. Et ce d’autant que l’attentisme pré-électoral et les craintes quant à la stabilité politique hexagonale après les Présidentielles ne manqueront pas de peser à la baisse sur l’activité. En conclusion, l’activité économique de la France et celle de la zone euro ont vraisemblablement atteint un pic en février, avant de reculer significativement au cours des mois suivants. Take care…
L’inflation augmente encore dans la zone euro.
A suivre du 27 février au 3 mars : – Lundi 27, 11h (heure de Paris) : quasi-stagnation de l’indice de sentiment économique dans la zone euro. – Lundi 27, 11h : confirmation de la nette baisse de la confiance des consommateurs eurolandais. – Lundi 27, 14h30 : petite augmentation corrective des commandes de biens durables aux Etats-Unis. – Mardi 28, 8h45 : révision baissière de la croissance du PIB français au quatrième trimestre. – Mardi 28, 8h45 : la consommation des ménages augmente modérément en France. – Mardi 28, 8h45 : augmentation de l’inflation à 1,4 % dans l’Hexagone. – Mardi 28, 14h30 : révision légèrement haussière de la croissance américaine au quatrième trimestre. – Mardi 28, 16h : nouvelle baisse corrective de l’indice du Conference Board de confiance des ménages américains. – Mercredi 1er, 1h30 : révision baissière de l’indice Nikkei PMI dans l’industrie japonaise. – Mercredi 1er, 2h45 : stabilisation de l’indice Caixin PMI dans l’industrie chinoise. – Mercredi 1er, de 9h50 à 10h : révision baissière des indices Markit des directeurs d’achat dans l’industrie en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Mercredi 1er, 9h55 : le taux de chômage allemand se maintient à 5,9 %. – Mercredi 1er, 10h30 : recul modéré de l’indice Markit dans l’industrie au Royaume-Uni. – Mercredi 1er, 14h30 : faible hausse de la consommation et des revenus des ménages américains. – Mercredi 1er, 16h : l’indice ISM dans l’industrie manufacturière américaine baisse légèrement. – Mercredi 1er, 20h : le Beige Book de la Fed prépare le terrain pour un resserrement monétaire rapide et modéré. – Jeudi 2, 11h : le taux de chômage de la zone euro stagne à 9,6 %. – Jeudi 2, 11h : l’inflation eurolandaise augmente à 1,9 %. – Vendredi 3, 0h30 : stagnation du taux de chômage à 3,1 % et de l’inflation à 0,3 % au Japon. – Vendredi 3, 1h30 : stabilisation de l’indice Nikkei des directeurs d’achat japonais dans les services. – Vendredi 3, 2h45 : léger repli de l’indice Caixin des directeurs d’achat dans les services en Chine. – Vendredi 3, de 9h50 à 10h : les indices Markit des directeurs d’achat dans les services sont revus en baisse en France, en Allemagne et dans la zone euro. – Vendredi 3, 10h30 : l’indice Markit dans les services se replie modérément au Royaume-Uni. – Vendredi 3, 16h : l’indice ISM dans le secteur non-manufacturier recule légèrement aux Etats-Unis.
La France plus dangereuse que la Grèce ?
Ce qui est tristement facile avec la crise grecque c’est que, comme nous l’écrivons depuis 2010, tous les ans, elle renaît de ses cendres, qui restent d’ailleurs incandescentes même lorsqu’on les cache sous le tapis. Et pour cause : quel que soit son gouvernement, et a fortiori depuis l’arrivée de Tsipras en janvier 2015, la Grèce reste incapable de réformer réellement son économie, et notamment de collecter convenablement l’impôt. Encore plus grave, elle ne parvient pas à retrouver le chemin d’une croissance forte et durable, comme en témoigne la nouvelle baisse du PIB grec au quatrième trimestre 2016, après seulement deux petits trimestres de léger rebond. Ainsi, à la fin de l’année 2016, la richesse grecque réelle (c’est-à-dire hors inflation) accuse encore une baisse de 27 % par rapport à son niveau d’avant-crise, c’est-à-dire du deuxième trimestre 2007. Cela signifie qu’en faisant l’hypothèse très optimiste que le PIB grec réalise une progression trimestrielle moyenne de 0,5 % à partir du premier trimestre 2017, il ne retrouvera son niveau d’avant-crise qu’à partir du troisième trimestre… 2032 ! Pour éviter d’attendre si longtemps, il n’y a qu’une seule solution : l’annulation de la dette grecque, qui s’accompagnera forcément d’une sortie de la zone euro. Mais, avant d’en arriver là, la zone euro devra passer une épreuve de taille : les élections présidentielles françaises. Car, bien plus dangereux que la situation chaotique de la Grèce, qui, rappelons-le, ne représente que 1,8 % du PIB de l’UEM, la France (21 % du PIB eurolandais) risque de tout casser dès 2017…
Votre épargne est toujours menacée.
En juin 2015, Marc Touati, président du cabinet d’analyse économique ACDEFI, avait prédit le pire aux épargnants. « Votre épargne est en danger, » prévenait alors l’économiste sur le plateau de l’œil du pro. Marc Touati, pour qui « la nouvelle crise avait déjà…
Croissance molle et reflation des deux côtés de l’Atlantique.
Sans surprise, la croissance économique de la zone euro est restée molle au quatrième trimestre 2016. En effet, le PIB eurolandais n’a augmenté que de 0,4 %, contre 0,5 % tant au troisième trimestre 2016 qu’au quatrième de 2015. Conséquence logique de ces évolutions, son glissement annuel est passé de 1,8 % au troisième trimestre 2016 à désormais 1,7 %. Un résultat qui est d’ailleurs le même pour la croissance annuelle moyenne de 2016, soit 0,2 point de moins qu’en 2015. En dépit du fameux « alignement des planètes », l’économie eurolandaise a donc bien décéléré l’an passé. Et, comme l’indique la baisse de l’indice ZEW en février, ce ralentissement se poursuivra en 2017. Dès lors, après avoir atteint 9,6 % en décembre 2016, le taux de chômage devrait au mieux stagner cette année. Parallèlement, l’économie américaine n’est pas flamboyante, comme en témoigne la baisse surprise de 0,3 % de la production industrielle en janvier. Après avoir rebondi à 0,7 % en décembre, son glissement annuel est retombé à 0 % en janvier. Autrement dit, à l’instar de ce qui s’observe dans la zone euro, il existe un décalage entre la bonne orientation des données d’enquêtes et la réalité du terrain. Dès lors, il est à craindre qu’en 2017 la croissance américaine reste proche des 2 % sans pouvoir dépasser les 2,5 %. Le problème est qu’en dépit de cette croissance relativement molle, l’inflation continue d’augmenter…
Zone euro : les indicateurs avancés repartent déjà à la baisse.
A suivre du 20 au 24 février : – Lundi 20, 11h (heure de Paris) : l’indice de confiance des consommateurs repart à la baisse dans la zone euro. – Mardi 21, 1h30 : l’indice Nikkei Markit des directeurs d’achat recule au Japon. – Mardi 21, de 9h à 10h : repli généralisé des indices Markit des directeurs d’achat en France, en Allemagne et dans la zone euro, tant dans l’industrie que dans les services. – Mardi 21, 15h45 : les indices Markit dans l’industrie manufacturière et les services reculent également aux Etats-Unis. – Mercredi 22, 10h : l’indice IFO du climat des affaires se replie outre-Rhin. – Mercredi 22, 10h30 : confirmation de la croissance soutenue du Royaume-Uni au quatrième trimestre. – Mercredi 22, 11h : l’inflation eurolandaise de 1,8 % est aussi confirmée. – Jeudi 23, 8h : la croissance de 0,4 % du PIB allemand au quatrième trimestre est validée. – Jeudi 23, 8h : légère baisse de l’indice GfK de confiance des consommateurs outre-Rhin. – Jeudi 23, 8h45 : les indices INSEE du climat des affaires dans l’industrie et dans l’ensemble des secteurs régressent nettement dans l’Hexagone. – Vendredi 24, 8h45 : l’indice INSEE de confiance des ménages repart à la baisse. – Vendredi 24, 16h : le net repli de l’indice Reuters/Université du Michigan de confiance des consommateurs est confirmé. – Vendredi 24, 18h : le chômage augmente encore en France, sauf coup de baguette magique statistique…
Brexit, Trump, Le Pen : jamais deux sans trois ?
Il y a quasiment un an, le 26 février 2016 pour être exact, j’écrivais dans cette même rubrique un article intitulé « Trump, Brexit : les Anglo-saxons vont-ils franchir le Rubicon ? » dans lequel j’expliquais pourquoi tant le Brexit que Donald Trump avaient de grandes chances de l’emporter, tout en espérant que le pire serait finalement évité. Un an plus tard, alors que ces deux évènements de politique fiction sont devenus réalités, nous nous trouvons face à une situation encore plus dangereuse, mais cette fois-ci dans notre « douce France ». En effet, pendant que François Fillon continue de se faire lyncher parce qu’il a simplement osé défendre la nécessité de baisser les dépenses publiques, pendant que François Bayrou se prépare à jouer une nouvelle fois contre son camp et pendant qu’Emmanuel Macron, toujours en panne de programme, préfère faire des vagues sur les hackers russes et la colonisation de l’Algérie (qui a pris fin en 1962 !), Marine Le Pen continue de marquer des points. Mieux, ou plutôt pire, elle n’a jamais été aussi proche de la victoire. Et ce d’autant qu’un second tour « Hamon – Le Pen » devient de plus en plus probable. La bonne nouvelle c’est que, le cas échéant, nous aurons les quinze jours de l’entre-deux tours pour sortir notre épargne et faire nos valises… Le problème est que face à ce danger, nous réagissons de la même façon que les Britanniques à quelques jours du vote en faveur du Brexit et rééditons ainsi les mêmes erreurs…
La France et la zone euro proches du krach obligataire.
Comme nous l’annonçons depuis plusieurs mois, la volatilité s’est non seulement installée sur les marchés financiers, mais ne cesse de s’intensifier. Ainsi, au gré des déclarations de Donald Trump, des sondages sur l’issue des élections présidentielles françaises, ou encore des annonces du FMI sur l’état de l’économie grecque, les marchés passent de l’euphorie à la déprime et réciproquement. Une fois encore, il est donc indispensable de garder la tête froide et de faire ses prévisions sur la base des fondamentaux économiques. Ainsi, au regard de ces derniers, il ne fait aucun doute que les marchés boursiers et obligataires sont surévalués et que des ajustements baissiers sur les cours des actions et haussiers sur les taux des obligations d’Etat vont se produire dans les prochains mois. Et ce d’autant que l’instabilité politique va rester forte. D’ores et déjà, les taux des obligations des Etats eurolandais ont fortement augmenté au cours des derniers mois, une tension qui s’intensifie depuis quelques semaines. Il n’y a donc plus de doute : le krach obligataire a bien commencé dans la zone euro et ne manquera pas de s’intensifier au cours des prochains mois. Avec un premier test majeur : les élections législatives néerlandaises du 15 mars. Si l’extrême droite l’emporte et a fortiori si elle peut former un gouvernement (ce qui n’est pour le moment pas envisagé), les marchés obligataires mais aussi boursiers devraient connaître de fortes secousses.
Croissance molle et reflation restent à l’ordre du jour.
A suivre du 13 au 17 février : – Lundi 13, 00h50 (heure de Paris) : le PIB japonais augmente légèrement au quatrième trimestre. – Mardi 14, 2h30 : l’inflation chinoise se stabilise à 2,1 %. – Mardi 14, 8h : confirmation du rebond de l’inflation allemande à 1,9 %. – Mardi 14, 8h : le PIB allemand augmente d’environ 0,6 % au quatrième trimestre. – Mardi 14, 10h30 : l’inflation se rapproche encore des 2 % au Royaume-Uni. – Mardi 14, 11h : l’augmentation de 0,5 % du PIB eurolandais au quatrième trimestre est confirmée. – Mardi 14, 11h : chute corrective de la production industrielle dans la zone euro. – Mardi 14, 11h : au quatrième trimestre, l’emploi continue de progresser modérément dans la zone euro. – Mardi 14, 14h30 : les prix à la production restent relativement sages outre-Atlantique. – Mercredi 15, 10h30 : stabilisation du chômage au Royaume-Uni. – Mercredi 15, 11h : encore 22 milliards d’euros d’excédent commercial pour la zone euro. – Mercredi 15, 14h30 : progression modérée des ventes au détail aux Etats-Unis. – Mercredi 15, 14h30 : l’inflation américaine se stabilise autour des 2 %. – Mercredi 15, 15h15 : la production industrielle américaine progresse faiblement. – Mercredi 15, 15h30 : nouveau mois de stabilisation des indicateurs avancés de l’économie britannique. – Jeudi 16, 7h30 : le taux de chômage stagne à 10 % en France au quatrième trimestre. – Jeudi 16, 14h30 : quasi-stabilisation des mises en chantier et des permis de construire aux Etats-Unis. – Vendredi 17, 16 : petite augmentation des indicateurs avancés du Conference Board aux Etats-Unis.