La France plus dangereuse que la Grèce ?

Ce qui est tristement facile avec la crise grecque c’est que, comme nous l’écrivons depuis 2010, tous les ans, elle renaît de ses cendres, qui restent d’ailleurs incandescentes même lorsqu’on les cache sous le tapis. Et pour cause : quel que soit son gouvernement, et a fortiori depuis l’arrivée de Tsipras en janvier 2015, la Grèce reste incapable de réformer réellement son économie, et notamment de collecter convenablement l’impôt. Encore plus grave, elle ne parvient pas à retrouver le chemin d’une croissance forte et durable, comme en témoigne la nouvelle baisse du PIB grec au quatrième trimestre 2016, après seulement deux petits trimestres de léger rebond. Ainsi, à la fin de l’année 2016, la richesse grecque réelle (c’est-à-dire hors inflation) accuse encore une baisse de 27 % par rapport à son niveau d’avant-crise, c’est-à-dire du deuxième trimestre 2007. Cela signifie qu’en faisant l’hypothèse très optimiste que le PIB grec réalise une progression trimestrielle moyenne de 0,5 % à partir du premier trimestre 2017, il ne retrouvera son niveau d’avant-crise qu’à partir du troisième trimestre… 2032 ! Pour éviter d’attendre si longtemps, il n’y a qu’une seule solution : l’annulation de la dette grecque, qui s’accompagnera forcément d’une sortie de la zone euro. Mais, avant d’en arriver là, la zone euro devra passer une épreuve de taille : les élections présidentielles françaises. Car, bien plus dangereux que la situation chaotique de la Grèce, qui, rappelons-le, ne représente que 1,8 % du PIB de l’UEM, la France (21 % du PIB eurolandais) risque de tout casser dès 2017…