Aux commandes de l'économie et de la finance

Economie et Marchés : Non, tout n’est pas si noir !

Noir c’est noir ! Qu’ils soient Français, Américains, Européens, la plupart des investisseurs, gérants, économistes, analystes et autres acteurs des marchés apparaissent unanimes : 2008 sera une année de récession, de crise bancaire, de déprime boursière, voire pour certains de dépression au moins aussi forte qu’après le krach de 1929. Bref, à les entendre, il n’y a qu’une chose à faire : prendre neuf mois de vacances et revenir en 2009 quant tout ira mieux… Ce qui est particulièrement intéressant réside dans le fait qu’il y a un peu plus d’un an, ce même consensus annonçait que tout allait bien et que nous étions proches de la surchauffe : la croissance devait rester forte, les banques étaient solidement ancrées sur le chemin des forts profits et les prix immobiliers n’avaient aucune raison de baisser… Ce qui était donc encensé hier se retrouve brûlé aujourd’hui. Pis, tout est prétexte à pessimisme et les bonnes nouvelles, certes très relatives dans le sombre contexte actuel, sont occultées. Bien entendu, il serait absurde de se voiler la face et de pas prendre la mesure des dangers qui menacent la planète économique mondiale. De là à imaginer que le système capitaliste va s’écrouler et que nous sommes à la veille d’une profonde dépression, il y a néanmoins un grand pas, que nous refusons de faire. Non par volonté d’optimisme obstiné, mais simplement par souci de réalisme et pour ne pas tomber dans le panurgisme habituel qui fait, il est vrai, le charme des marchés…

Au Royaume du bonheur…

Au Royaume du bonheur…

En ces temps de déprime, voilà qu’on nous reparle de bonheur. Mais pas n’importe lequel, de « bonheur national brut ». C’est une des dernières « trouvailles » de Nicolas Sarkozy qui a dépêché deux Prix Nobel –l’Américain Joseph Stiglitz et l’Indien Amartya Sen, rien que ça – pour plancher sur le concept de bien-être économique et sur un indicateur qui serait le mieux à même de révéler le sentiment économique du pays. Has been le PIB ? Pas si sûr. En tous cas, l’Elysée n’a rien inventé. On doit le concept de « bonheur national brut » au Bhoutan. Et à son roi Kim Jigme Singye Wangchuck en 1972 ! L’idée du monarque était fort simple : bâtir une économie qui servirait la culture du Bhoutan, fondée sur des valeurs spirituelles bouddhistes…

Serait-ce le retour de la stagflation dans l’Hexagone ?

Serait-ce le retour de la stagflation dans l’Hexagone ?

Plus les mois passent, plus l’écart se réduit entre l’inflation officielle et la perception qu’en ont les Français. Certes, de par le traditionnel effet soldes, les prix à la consommation ont baissé en janvier, mais de seulement 0,1 %, contre un repli de 0,3 % en janvier 2007. Mécaniquement, le glissement annuel des prix s’est alors tendu de 2,6 % en décembre à 2,8 % en janvier 2008, soit un plus haut depuis mai 1992. Autrement dit, les risques de baisse du pouvoir d’achat pour motif inflationniste n’ont jamais été aussi élevés depuis seize ans ! Dans ce cadre, nous sommes au regret d’annoncer que l’année 2008 sera difficile pour l’économie française et en particulier pour ses ménages qui devront affronter une croissance molle (d’au mieux 1,6 %), un pouvoir d’achat de plus en plus faible, le rationnement du crédit et le dégonflement de la bulle immobilière. Bon courage !

La vraie fausse popularité de François Fillon.

La vraie fausse popularité de François Fillon.

François Fillon confirme sa bonne cote de popularité (52 % d’opinions favorables IPSOS le Point, +7%) et dépasse une nouvelle fois Nicolas Sarkozy dans les sondages (qui lui subie une nouvelle baisse de 10%). Le Premier Ministre prend de plus en plus d’assurance comme le prouve sa décision d’annoncer l’augmentation de 5% du minimum vieillesse, devançant ainsi le Président. Par ailleurs, il s’investit pleinement dans la campagne des municipales. Fort de cette popularité auprès des Français, François Fillon est-il pour autant à l’abri du syndrome dit « de la malédiction de Matignon » ? Syndrome qui touche la plupart les Premiers Ministres lors de leur passage rue de Varenne, puisqu’ils en sortent laminés physiquement, moralement et politiquement. Rien n’est moins sûr…

L’inflation américaine reste sous contrôle.

A suivre du 18 au 22 février : – Mercredi 20, 14h30 (heure de Paris) : l’inflation américaine ne dérape plus. – Mercredi 20, 14h30 : vers une légère hausse des mises en chantier outre-Atlantique. – Jeudi 21, 8h45 : l’inflation française augmente très légèrement. – Jeudi 21, 16h : statu quo de l’indicateur avancé du Conference Board aux Etats-Unis. – Vendredi 22, 8h45 : nouvelle baisse de la consommation des ménages en France. – Vendredi 22, à 8h50 : les industriels français restent sereins mais pour combien de temps ?

Croissance mondiale, euro/dollar et France : ça bouge ! (E&S n°30)

Croissance mondiale, euro/dollar et France : ça bouge ! (E&S n°30)

Au sommaire cette semaine : – L’humeur : Croissance et emploi en France : Chut ! Tout va bien… – Economie : La zone euro en 2008 : une croissance encore plus faible mais plus homogène. Marchés : Euro/dollar : la psychologie des marchés est en train de changer. – A suivre du 18 au 22 février : Une inflation américaine toujours sous contrôle. – Les prévisions économiques et financières pour 2008.

Croissance et emploi en France : Chut ! Tout va bien…

Croissance et emploi en France : Chut ! Tout va bien…

Sans surprise et très loin des prévisions consensuelles et gouvernementales d’il y a encore quelques mois, la croissance du PIB français n’a pas dépassé ni même atteint les 2 % en 2007. Certes, avec une croissance de 0,3 % au quatrième trimestre et de 1,9 % sur l’ensemble de l’année, les apparences sont sauvées. Néanmoins, à la lecture du détail des comptes nationaux du quatrième trimestre, il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser. Ainsi, après avoir atteint péniblement 1,9 % en 2007, la croissance française devrait encore reculer en 2008. A cet égard, notons d’ailleurs que l’acquis de croissance pour 2008 au sortir de l’année 2007 n’est que de 0,7 %. Dans ce cadre, compte tenu des signaux clairs de nouveau ralentissement des dépenses des ménages, mais aussi du creusement durable du déficit extérieur, nous anticipons que la croissance française atteindra au mieux 1,6 % en 2008. Ce qui devrait se traduire par un déficit public d’environ 3 % du PIB. Au moment où la France prendra la Présidence de l’Union européenne à partir de juillet prochain avouons que cela fait un peu désordre. Et ce, d’autant qu’en 2008 en 2008, tant le PIB que l’emploi ne croîtront pas plus de 1,6 %. Mais chut ! Tout doit aller mieux, donc tout va bien…

Mondialisation : Saint-Valentin : au-delà de la fête…

Mondialisation : Saint-Valentin : au-delà de la fête…

Il y a les « pour » et les « anti ». Les premiers s’apprêtent à savourer une douce soirée avec leur moitié. Au menu : mets fins et une tripotée de cœurs roses et rouges « marketés » avec le plus grand soin. Les seconds, célibataires de gré ou par la force de choses, peaufinent leur argumentaire : la Saint-Valentin n’est qu’une fête purement commerciale, ré-inventée pour combler un vide économique. Et force est de constater que cela marche ! Si l’on daigne regarder au-delà du mot doux pailleté de petits cœurs ou de la boite de chocolats enrubannée que notre cher et tendre vient de nous offrir, on y verra la mondialisation en plein travail. Dans un sens, la fête des amoureux illustre bien le phénomène de globalisation de la culture qui élargit sans cesse notre champ intellectuel…