Aux commandes de l'économie et de la finance

France : la production industrielle recule de 2,5 % sur trois mois.

France : la production industrielle recule de 2,5 % sur trois mois.

Au regard de la baisse de 1,8 % de la production industrielle allemande en juillet, l’augmentation de 1,2 % de son homologue française sur le même mois pourrait apparaître comme une excellente performance. Malheureusement, il n’en est rien. En effet, après le plongeon de 3 % enregistré en mai et la baisse de 0,6 % en juin, la progression de juillet constitue avant tout une modeste correction de la faiblesse passée. D’ailleurs, en dépit de la hausse de juillet, la production industrielle française affiche encore une baisse de 2,5 % sur les trois derniers mois. Autrement dit, l’augmentation de juillet constitue l’arbre qui cache la forêt d’une déprime industrielle massive et durable. Une analyse similaire peut être menée quant à l’évolution du déficit extérieur français. En effet, après le sommet historique de 5,4 milliards d’euros atteint en juin, celui-ci devait forcément enregistrer une évolution corrective en juillet. C’est donc bien ce qui s’est produit, puisque le déficit français a atteint 4,8 milliards d’euros. Pour autant, ce résultat est loin d’être une performance honorable dans la mesure où, après les 5,4 milliards de juin, il s’agit du deuxième record historique de déficit extérieur mensuel…

Bull et Bear sont dans un bateau…

Bull et Bear sont dans un bateau…

Chaque jour sur les marchés, les ours (bears) et les taureaux (bulls) s’affrontent, les premiers défendant violemment le pessimisme et la déprime boursière, les seconds tentant de démontrer le contraire et de croire en l’avenir. Cette sémantique animalière ne fait finalement que refléter les animal spirits (instincts animaux) explicités par Keynes dans les années 1920 pour expliquer le mimétisme qui prévaut structurellement sur les marchés financiers. En effet, il arrive très régulièrement et de manière structurelle que le combat entre les bulls et les bears soit perdu ou gagné d’avance. Il s’agit alors de périodes de bulle au cours desquelles le pessimisme est oublié ou du moins galvaudé, et de l’autre côté du prisme des possibles, des situations de krach brutal ou rampant, pendant lesquelles la moindre lueur d’espoir est honnie. C’est d’ailleurs ce que nous venons de vivre depuis environ un an. Pis, après le retour de l’espoir, le bear market a repris du poil de la bête cette semaine. Pour autant, le plus important réside dans le fait qu’à l’inverse de ce qui s’observe depuis un an, les bearish ne sont plus dominateurs. Ils sont certes encore majoritaires, mais insuffisamment pour empêcher l’espoir de renaître. Autrement dit, le combat entre les bulls et les bears peut désormais reprendre. L’issue du match est évidemment loin d’être acquise, mais les investisseurs ne sont désormais plus obligés de regarder dans un seul et même sens. Après encore deux à trois mois de forte volatilité avec régulièrement des poussées de fièvre baissière, l’horizon boursier devrait donc progressivement se dégager pour la fin 2008 et surtout en 2009. Mais chut, il ne faut pas trop le crier sur les toits, cela pourrait irriter les nombreux bearish qui sévissent encore sur les marchés. Et chacun sait qu’un ours énervé peut devenir très méchant…

La BCE droite dans ses bottes.

A l’instar de Margaret Thatcher en son temps ou d’Alain Juppé un peu plus tard (avec les résultats que l’on sait dans ce dernier cas), la Banque Centrale Européenne est droite dans ses bottes. Ainsi, la boue de la récession a beau s’épaissir, la BCE a beau le reconnaître, rien n’y fait : plus la zone euro s’enlise, plus la BCE semble satisfaite. Il faudrait même se réjouir que Jean-Claude Trichet n’ait pas eu envie de rééditer son coup de juin dernier en annonçant une hausse prochaine du taux refi. En d’autres termes, en écoutant les déclarations du Président de la BCE, il y a vraiment de quoi déprimer : la récession est là, elle va s’intensifier, des entreprises vont faire faillite, le chômage va augmenter, des citoyens vont s’appauvrir. Mais qu’importe : pour la BCE, ces drames humains et sociétaux sont les prix à payer pour permettre à l’inflation de revenir à 2 %… en 2010, selon les propres termes de Jean-Claude Trichet. Une question s’impose alors : jusqu’à quand allons nous supporter cet aveuglement et ce mépris à l’égard des acteurs économiques de la zone euro ?

Pékin 2008 : le revers de la médaille.

Pékin 2008 : le revers de la médaille.

Si l’on regarde le côté face des médailles chinoises, ces Jeux Olympiques sont une formidable réussite pour la Chine qui affirme sa toute puissance aux yeux du monde. Sur le plan sportif tout d’abord, la Chine remporte 51 médailles d’or et devance les Etats-Unis (36 médailles d’or) ainsi que la Russie (23 médailles d’or). Sur le plan de la sécurité et de l’organisation, la Chine est parvenue avec son arsenal impressionnant (100 000 personnes) à prévenir d’éventuelles attaques terroristes mais également à museler les protestations contre les atteintes aux droits de l’homme…

La zone euro s’enlise dans la récession.

La zone euro s’enlise dans la récession.

Si la baisse de 0,2 % du PIB de la zone euro au deuxième trimestre était déjà connue et vient donc d’être confirmée, le détail des comptes nationaux et la nouvelle baisse des ventes au détail en juillet ajoutent un niveau supplémentaire sur l’échelle de la récession que connaît actuellement l’Euroland. En effet, au cours du deuxième trimestre, tous les postes clés de la demande enregistrent une baisse notable. Pis, les indicateurs avancés de l’activité confirment également que l’inversion de tendance n’est pas pour demain. C’est d’ailleurs ce que vient encore de confirmer la nouvelle baisse de 0,4 % des ventes au détail en juillet. Pis, cette régression intervient après une chute de 0,9 % en juin. En fait, la seule bonne nouvelle de ces tristes évolutions réside dans l’amplification de la baisse de l’euro qui permettra à l’activité eurolandaise de redémarrer progressivement à partir du printemps 2009. Que de temps perdu !

Espagne : L’Eldorado fait grise mine

Espagne : L’Eldorado fait grise mine

Il paraît loin le temps où les grues poussaient comme des champignons aux abords des grandes villes espagnoles, où l’économie frôlait le plein-emploi et où les taux de croissance s’envolaient à près de 4 % par an en moyenne. Après une décennie de rattrapage euphorique, l’Espagne marque sérieusement le pas. Ce qui a fait le bonheur de la croissance espagnole fait aujourd’hui son malheur. La bulle immobilière, qui a « dopé » – au sens sportif du terme – le secteur de la construction, la consommation des ménages, l’activité des banques, le PIB espagnol in fine, s’est brusquement dégonflée. Et le mouvement n’en est peut-être qu’à ses débuts

Vers une rentrée chargée.

A suivre du 1er au 5 septembre : – Mardi 2, 16h (heure de Paris) : l’indice ISM dans l’industrie s’installe sur la barre des 50. – Mercredi 3, 11h : vers une révision baissière du PIB eurolandais du deuxième trimestre. – Jeudi 4, 13h : la BoE finira bien par baisser ses taux. – Jeudi 4, 13h45 : La BCE va-t-elle reconnaître ses erreurs ? – Jeudi 4, 16h : l’indice ISM dans les services retrouve la barre des 50. – Vendredi 5, 14h30 : les destructions d’emplois restent fortes outre-Atlantique.

France, euro, BCE : la rentrée sera chaude… (E&S n°52)

France, euro, BCE : la rentrée sera chaude… (E&S n°52)

En espérant que vos vacances ont été excellentes, nous avons le plaisir de vous retrouver. Aussi, comme chaque vendredi après-midi, voici le nouveau numéro d’Economie et Stratégie. Au sommaire cette semaine : – L’humeur : France : la scoumoune… – Economie : Le redressement de l’économie américaine se confirme. – Marchés : Croissance eurolandaise et euro/dollar : la dégringolade. – A suivre du 1er au 5 septembre : une rentrée chargée. – Résumé de nos prévisions économiques et financières pour 2008 et 2009.