Aux commandes de l'économie et de la finance

Bush + Trichet : les « Bushet » de l’année.

Bush + Trichet : les « Bushet » de l’année.

Comme chaque fin d’année, les rédactions des grands journaux de la planète phosphorent pour décerner le titre d’homme de l’année. Ce dernier n’est pas forcément un bienfaiteur de l’humanité mais est généralement celui qui a le plus marqué les esprits de par ses actions. Ainsi, en 2001, les deux hommes qui reçurent ce « prix » furent George Bush et Ben Laden, pour les tristes raisons que nous savons. L’an passé, le Financial Times décerna ce titre à Jean-Claude Trichet pour avoir refusé de baisser ses taux d’intérêt et avoir annoncé avant tout le monde que l’hyperinflation était à nos portes et allait déferler sur l’Euroland en 2008. Pour cette année, nous leur conseillons de nommer un nouveau duo, en l’occurrence le charismatique George W. Bush et le formidable Jean-Claude Trichet. En effet, par leur clairvoyance et leur professionnalisme, ces deux personnalités ont permis à l’année 2008 d’être l’une des plus exceptionnelles en matière de catastrophe économique et financière. Et si George Bush va rejoindre son ranch en janvier prochain et ne nous gratifiera plus de sa maestria, le mandat de l’ami Jean-Claude ne se termine qu’en 2011. Il aura donc encore le loisir de nous dispenser ses bienfaits et peut-être même de devenir pour une troisième fois l’homme de l’année…

France : la magie opère sur le PIB, mais pas sur l’emploi

France : la magie opère sur le PIB, mais pas sur l’emploi

Alors que l’ensemble de l’Europe sombre dans la récession, la France reste ce village d’Astérix qui résiste à la déprime. Formidable ! En effet, les magiciens, oh pardon les statisticiens de l’INSEE viennent de revenir sur leurs estimations d’il y a à peine un mois qui faisaient état d’une baisse de 0,1 % du PIB français au troisième trimestre pour la remplacer par une augmentation de 0,1 %. Grâce à ce coup de baguette magique, Madame Lagarde va donc pouvoir surfer sur la vague de la morosité en annonçant que, techniquement, la France n’est pas entrée en récession, puisqu’elle n’a pas enregistré deux trimestres consécutifs de baisse de son PIB. Bien entendu, pour nous qui faisons partie des plus optimistes sur la croissance française pour cette année et 2009, cette surprise reste une bonne nouvelle. Néanmoins, elle doit être largement relativisée.

France : encore des chiffres de mauvais augure, mais…

France : encore des chiffres de mauvais augure, mais…

Ca aurait pu être pire. Malheureusement, tel est l’état d’esprit auquel nous sommes réduits depuis déjà l’été dernier pour commenter les statistiques françaises. Ainsi, après le nouveau record historique atteint par le déficit extérieur français en septembre, nous étions préparés à devoir affronter une nouvelle mauvaise nouvelle sur le front de l’activité industrielle. Finalement, les meubles ont été sauvés. En effet, en reculant de « seulement » 0,5 % en septembre, la production industrielle limite les dégâts.

Obama Superstar

Obama Superstar

La scène politique internationale avait une star en la personne de Nicolas Sarkozy. Depuis son élection à la tête de l’Union Européenne, il avait en effet relégué les principaux leaders politiques internationaux au second plan, occupant quasiment à lui seul tout l’espace politique, médiatique et économique dont il pouvait disposer. Mais l’élection historique de Barack Obama lui a définitivement volé la vedette …

Attention l’Etat gère

Même si elle n’est pas encore terminée, la crise récente aura au moins permis à trois personnalités de tirer leur épingle du jeu. En l’occurrence Gordon Brown, Nicolas Sarkozy et Barak Obama. Du moins pour le moment, car l’environnement est tellement changeant que les premiers d’aujourd’hui, qui étaient les derniers d’hier, pourraient très bien le redevenir demain. Mais au-delà des hommes, qui finalement ne font que passer et saisir ou non les opportunités qui se présentent, cette crise financière a surtout remis en selle l’interventionnisme massif de l’Etat dans l’économie. Certes, pourrait-on penser, il ne s’agit là que d’une répétition de l’histoire, puisque l’invention d’un Etat interventionniste en matière d’économie s’est produite au lendemain de la crise de 1929 au travers de l’essor du keynésianisme. Pour autant, au contraire de ce que l’on pense souvent, Keynes n’était absolument pas un émule caché du marxisme ou un tenant d’un Etat surpuissant dans l’économie. Bien au contraire. Malheureusement, il semble que la France et de nombreux pays européens soient en train de tomber dans le piège de “l’Etat gère”.

Méthode forte, Sarkomence

Le jeudi 30 octobre fut l’occasion d’une grande messe Elyséenne à laquelle Nicolas Sarkozy avait convié le Premier Ministre, les principaux membres du gouvernement et de son cabinet , mais surtout les dirigeants de tous les grands établissements de crédit, les préfets, et les trésoriers généraux . Par un grand discours moralisateur et menaçant, Nicolas Sarkozy a mis les banquiers face à leurs responsabilités en les exhortant de respecter le « pacte moral » passé avec les Français en échange du plan de sauvetage de 360 milliards d’Euros…

L’Europe entre officiellement en récession.

A suivre du 10 au 14 novembre : – Lundi 10, 8h45 (heure de Paris) : la production industrielle recule encore en septembre. – Mardi 11, 11h : l’indice ZEW chute à un plus bas historique. – Jeudi 13 : le PIB allemand encore en baisse au 3ème trimestre. – Jeudi 13, 14h30 : le déficit commercial américain se réduit. – Vendredi 14, 8h45 et 11h : le PIB recule en France et dans la zone euro. – Vendredi 14, 14h30 : les ventes au détail américaines encore en baisse.

BCE et BoE : Adieu le monétarisme.

BCE et BoE : Adieu le monétarisme.

Sans surprise, la BCE a donc abaissé son taux refi de 0,5 point. Avec un niveau de 3,25 %, celui-ci retrouve donc un niveau relativement accommodant. Il aura donc fallu attendre la baisse du PIB eurolandais au deuxième trimestre, une crise financière sans précédent et la confirmation que la zone euro est engagée dans sa plus grave récession depuis 1993 pour que la BCE comprenne la gravité de la situation. Mieux vaut tard que jamais, pourrait-on dire. Si ce n’est que, compte tenu d’un délai de six à neuf mois entre la baisse des taux et son impact sur l’activité, la zone euro est déjà condamnée à vivre dans la récession jusqu’à l’été 2009. Cela constituera donc une récession de plus d’un an, du jamais vu depuis le second choc pétrolier. En outre, si certains pensent encore que la baisse des taux directeurs de la BCE va permettre de relancer le crédit à tout va et, avec lui, les excès de la bulle immobilière, il faut bien leur signaler qu’actuellement, la BCE n’a plus le choix : si elle ne continue pas de baisser le taux refi, elle engagera la zone euro dans une déflation, qui est, rappelons-le, le pire des maux en économie. Espérons donc simplement que la BCE ne retrouvera pas ses vieux démons monétaristes et qu’elle fera bien tout pour sortir l’Euroland de la léthargie. Si tel est le cas, alors peut-être qu’après avoir lancé stoptrichet.com en juin dernier, nous lancerons yestrichet.com. C’est tout le mal que nous pouvons souhaiter à notre pauvre zone euro qui s’apprête à vivre une période bien difficile.

Japon : Les marges de manœuvre s’épuisent

Japon : Les marges de manœuvre s’épuisent

Si l’Archipel avait pour l’heure échappé à la tempête financière, le tsunami de la récession économique ne devrait pas manquer de balayer ses côtes. Au Japon, les clignotants virent les uns après les autres au rouge. PIB en chute libre, appréciation du yen, production industrielle en berne, baisse des exportations, explosion des défaillances d’entreprises, remontée du fléau du chômage, stagnation du pouvoir d’achat, reprise de l’inflation, recul de la consommation… le cocktail est explosif.