Aux commandes de l'économie et de la finance

La mode va-t-elle passer de la crise à la reprise ?

La mode va-t-elle passer de la crise à la reprise ?

Tout a commencé il y a une vingtaine de jours avec quelques déclarations de Barack Obama faisant état du proche redémarrage de l’économie américaine. Ainsi, après avoir noirci volontairement le tableau pour faire voter sans tarder son plan de relance par le Congrès, le nouveau Président des Etats-Unis a vite retrouvé son rôle de tribun de grand talent pour appeler à la reprise, conscient que cette dernière ne pourra se produire qu’en sortant de la crise de confiance qui s’est installée outre-Atlantique depuis la calamiteuse faillite de Lehman Brothers. Ensuite, il y a eu les premières questions de certains clients et journalistes qui, après n’avoir juré que par la crise et le « bear market », commencent à en avoir assez de ces funestes desseins et préfèrent nous demander « et la reprise c’est pour quand ? ». Nous devons avouer que, les premières fois, nous avons eu un choc et avons dû nous pincer pour vérifier que nous ne rêvions pas. Mais surtout, les dernières statistiques économiques publiées aux Etats-Unis (réduction du déficit extérieur, de l’augmentation des ventes au détail, ou encore du rebond des mises en chantier et des permis de construire en février) ont confirmé que le plus dur était bien derrière nous. Autrement dit, avant même que le plan de relance n’ait été lancé et de facto ne produise ses effets, l’économie américaine est déjà sur la voie du redressement. Bien entendu, celle-ci ne sera pas rectiligne. Des efforts devront encore être réalisés pour restaurer la confiance. Cette dernière est effectivement une alchimie extrêmement difficile à réaliser mais indispensable à la bonne marche de nos économies. Pour autant, au fur et à mesure des bonnes nouvelles, la mode pourrait bien changer et passer du noir absolu au rose pâle puis incandescent. De quoi rappeler que nous sommes tous des “fashion victims”…

France : les profits baissent.

France : les profits baissent.

Sans surprise, la version détaillée des comptes nationaux français du quatrième trimestre a confirmé à 0,1 point près la chute du PIB hexagonal. Ainsi, ce dernier a reculé de 1,1 % contre une baisse de 1,2 % annoncée initialement. Cette petite révision n’empêche cependant pas la croissance annuelle d’atteindre 0,7 % sur l’ensemble de l’année 2008 et de commencer l’année 2009 avec un « acquis » de – 0,8 %. Mais, au-delà de ces chiffres du passé et même si le premier trimestre risque d’être presque aussi mauvais (confirmant que la baisse du PIB français devrait avoisiner les 1 % sur l’ensemble de l’année 2009), la véritable nouveauté de ces comptes nationaux réside dans le compte des entreprises non-financières. En effet, focalisée sur les entreprises du Cac 40, l’opinion publique s’applique à s’offusquer des profits encore élevés des entreprises. Les chiffres publiés aujourd’hui nous rappellent que ces profits proviennent surtout des activités réalisées à l’étranger. Ainsi, dans l’Hexagone, l’excédent brut d’exploitation (dit EBE, c’est-à-dire les profits en langage simple) des sociétés non-financières a baissé de 1,9 % au deuxième trimestre, puis stagné au troisième et enfin chuté de 4,5 % au quatrième. Sur l’ensemble de l’année, ces profits faits en France n’ont ainsi progressé que de 0,7 % A l’évidence, nous sommes loin des entreprises multinationales du Cac 40.

Fabius sort ses griffes

La jeunesse de Laurent Fabius fut digne de celle d’un personnage de roman. Le jeune dandy qui s’était illustré par sa prestation à l’émission télévisée « la tête et les jambes » eut un parcours scolaire brillant. Normalien agrégé de lettres, celui qui arrivait en voiture de sport à science po s’est également singularisé à l’ENA où il s’afficha en veste en jean lors de la traditionnelle photo de l’école au milieu de ses condisciples en costume strict…

La finance “comportementale” : une révolution dans la théorie financière ?

La crise actuelle va certainement accélérer la remise en cause de certains modèles de la théorie financière. En effet, la théorie classique s’intéresse avant tout à la l’équilibre des marchés. L’analyse en terme de risque-rentabilité, développée par Markowitz et Sharp s’est concrétisée par la mise en place d’un modèle d’Equilibre des Actifs Financiers » (MEDAF) ou en anglais, CAPM (« Capital Asset Pricing Model »)…

Mondialisation : Mauvais rattrapage

Au moins, la crise aura suscité quelques éclats de rire – nerveux. Le dernier date de ma lecture, sensée être très austère, d’une note du Fonds Monétaire International informant du changement de cap pris par l’institution pour mieux servir ses fonctions. Si l’objectif est louable, les moyens alloués prêtent à sourire. Petite lecture commentée.

France : une consommation en dents de scie.

France : une consommation en dents de scie.

Le printemps n’a malheureusement duré qu’un mois sur le front de la consommation française. En effet, après la bonne performance de janvier liée aux soldes qui permettait à la France d’être le seul pays développés où la consommation augmentait sur un an, le mois de février a sonné le glas de la résistance française. Ainsi, en reculant de 2 % en février, la consommation en produits manufacturés affiche un glissement annuel de – 2 %. L’exception française n’aura donc duré que quelques mois, la consommation rentrant désormais dans le rang de la morosité internationale. Pour autant, deux facteurs de relativisation de cette contre-performance doivent être mis en avant. Premièrement, la baisse de la consommation de février est surtout le produit d’un effet de correction de la « fièvre acheteuse » de janvier. Deuxièmement, un secteur tire son épingle du jeu, à savoir l’automobile. De quoi confirmer la baisse des prix proposée par certains constructeurs, la prime de l’Etat et la baisse des taux d’intérêt produisent bien des effets positifs.

Etats-Unis, Fed, Euro/dollar : la reprise arrive (E&S n°78)

Etats-Unis, Fed, Euro/dollar : la reprise arrive (E&S n°78)

Au sommaire cette semaine : – Humeur : Peut-on encore faire des prévisions ? – Economie : Sortie de crise aux Etats-Unis : slowly, slowly. – La météo économique de la semaine écoulée. – Les marchés : L’euro/dollar toujours au service de l’Oncle Sam. – Les évènements à suivre du 23 au 27 mars : Toujours difficile, mais de moins en moins. – Rappel de nos prévisions macro-économiques et financières pour 2009

Toujours difficile, mais de moins en moins.

A suivre du 23 au 27 mars : – Mardi 24, 08h45 (heure de Paris) : la consommation française retrouve le chemin de la baisse en février. – Mardi 24, 10h : l’indice PMI des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière de la zone euro demeurera faible mais se stabilisera en mars. – Mercredi 25, 10h : l’indice IFO du climat des affaires en Allemagne qui semble avoir touché le fond devrait se stabiliser en mars. – Mercredi 25, 13h30 : les commandes de biens durables reculerons encore aux Etats-Unis en février. – Jeudi 26, 13h30 : la forte chute du PIB américain se confirme. – Vendredi 27, 13h30 : les revenus des ménages américains stagnent mais leurs dépenses augmentent en février.