Aux commandes de l'économie et de la finance

Emploi US, matières premières, déficit public… (E&S n°99)

Emploi US, matières premières, déficit public… (E&S n°99)

Au sommaire cette semaine : – Humeur : France : la fuite en avant s’accélère. – Economie : Etats-Unis : pas de baisse du chômage avant le printemps 2010.. – Les marchés : Cours des matières premières en 2010 : vers une hausse limitée – A suivre du 5 au 9 octobre : Nouveau statu quo monétaire en Europe. – Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2009-2010.

France : la fuite en avant s’accélère.

France : la fuite en avant s’accélère.

Avant toute chose, ayons une pensée émue pour « le » François Fillon de 2007 qui vilipendait avec force le dérapage des comptes publics et qui annonçait que, compte tenu de sa dette explosive, la France était au bord de la faillite. Aujourd’hui, la donne a bien changé puisque le même homme au même poste a présenté un budget 2010 prolongeant le déficit abyssal et historique de 2009. Les chiffres sont malheureusement sans appel : le déficit public devrait atteindre 140 milliards d’euros en 2009, soit 8,5 % du PIB, puis 8,2 % en 2010, mais qui, compte soit « seulement » 116 milliards, du moins selon les dires du gouvernement. Mieux, cette stabilisation est présentée comme une grande victoire censée confirmer la volonté de la France de ne pas tomber dans le laxisme budgétaire. D’ailleurs, pour masquer la réalité, ce budget est aussi « markété » comme à la fois « en faveur de la croissance » et « vert », grâce à la fameuse taxe carbone. On croit rêver : faut-il rappeler que le budget 2009, établi il y a un an, faisait état d’un déficit prévisionnel de 52 milliards, soit presque trois fois moins que la réalité ? Comment peut-on oublier que la dette publique avoisine d’ores et déjà 80 % du PIB et qu’elle devrait largement les dépasser en 2010, alors qu’elle n’était « que » de 64 % en 2007 ? Et ce, sans intégrer le hors-bilan, c’est-à-dire le paiement des retraites des fonctionnaires, qui ferait monter la dette publique à 120 % du PIB…

Affaires Affaires

Les affaires en France ne se font malheureusement pas qu’en période de soldes. Cela fait en effet plusieurs décennies que le pays est régulièrement frappé par des scandales mettant en cause nos hommes politiques…

États-Unis : Les destruction d’emplois se réduisent encore.

A suivre du 28 sept au 2 octobre : – Mardi 29, 11h (heure de Paris) : L’indice de confiance dans l’économie augmente encore dans la zone euro. – Mercredi 30, 11h : la déflation se stabilise dans la zone euro – Mercredi 30, 14h30 : le redressement PIB américain au deuxième trimestre se confirme. – Jeudi 1er, 14h30 : les revenus et les dépenses des ménages américains augmentent en août. – Jeudi 1er, 16h : Nouvelle hausse de l’indice ISM manufacturier en septembre – Vendredi 2, 14h30 : Le taux de chômage se stabilise et les destructions d’emplois ralentissent encore aux Etats-Unis en septembre.

Reprise, G20, Bourse… (E&S n°98)

Reprise, G20, Bourse… (E&S n°98)

Au sommaire cette semaine : – Humeur : La reprise… et après ? – Economie : France-Allemagne : une reprise très fragile. – Les marchés : Qu’est-ce qui fait courir les bourses ? – A suivre du 28 septembre au 2 octobre : Etats-Unis : les destructions d’emplois se réduisent encore. – Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2009-2010.

La reprise… et après ?

La reprise… et après ?

Une personne ayant pris un congé sabbatique de huit mois sur une île déserte coupée du monde (par exemple, pour ne pas avoir à subir les affres de la catastrophe économique tant annoncée) n’en croirait pas ses yeux. Lors de son départ du « monde moderne » en mars dernier, la crise paraissait inextinguible. Les marchés boursiers s’enfonçaient dans une ampleur oubliée depuis le krach de 1929, les entreprises déstockaient, désinvestissaient et licenciaient massivement, le G20 s’apprêtait à se réunir pour essayer de sauver ce qu’il pouvait. Quant aux économistes et observateurs de la chose économique, ils étaient, dans leur écrasante majorité, formels : la reprise n’aurait pas lieu avant 2012. Huit mois plus tard, la surprise est donc de taille : non seulement le cataclysme n’a pas eu lieu, mais surtout la reprise est là, notamment en Chine et aux Etats-Unis et même en Europe. Seulement voilà c’est maintenant que les vrais problèmes commencent. En effet, compte tenu de l’écroulement excessif du PIB, lui même lié à un mouvement de peur panique, le rebond était presque inévitable. Il l’était d’autant plus que les efforts de relance déployés à travers le monde ont été pléthoriques. Désormais, il faut donc passer à l’étape suivante : transformer le rebond technique en une reprise durable. Le succès de façade du G20 de Pittsburgh (qui laisse croire que créer une usine à gaz pour limiter les bonus suffira pour relancer durablement la croissance) confirme d’ailleurs que le plus difficile n’a pas été de réagir pendant la crise (à la rigueur, nous n’avions pas le choix), mais va être de gérer la sortie de crise et de pérenniser la reprise…

France-Allemagne : une reprise très fragile.

France-Allemagne : une reprise très fragile.

Les statistiques publiées ces derniers jours des deux côtés du Rhin confirment deux évolutions : la reprise est bien là, mais elle demeure très fragile. Ainsi, en France, après une petite euphorie printanière, la consommation des ménages n’a pas résisté à l’été, reculant de 1,2 % en juillet et de 1 % en août. Histoire de rappeler que la situation des ménages reste délicate. En Allemagne, après cinq mois consécutifs de rebond, dont les trois derniers de forte hausse, l’indice du climat des affaires de l’enquête IFO a continué de progresser en septembre, mais à un rythme nettement ralenti. En d’autres termes : la reprise oui, l’euphorie non…

La nature du hasard sur les marchés financiers.

Dans une interview à BBC News le 8 septembre dernier, l’ancien président de la Fed Alan Greenspan annonce qu’il y aura d’autres crises financières quoi que l’on fasse, car elles ont une «origine fondamentale» : «il s’agit de la capacité inextinguible des êtres humains, quand ils sont dans de longues périodes de prospérité, à considérer qu’elles ne vont jamais s’arrêter». «C’est la nature humaine», nous n’y pouvons rien conclut-il…