Economic World

Chaud aux Etats-Unis, tiède en Europe, froid en France.

Chaud aux Etats-Unis, tiède en Europe, froid en France.

Tandis que la campagne présidentielle française se transforme en vaudeville en attendant de tourner au vinaigre, l’économie américaine continue de surprendre par son dynamisme, lui-même alimenté par un optimisme impressionnant. Ainsi, en décembre 2016, lorsque l’indice du Conference Board de confiance des ménages américains faisait un bon de 4,3 points sur un mois et atteignait un plus haut depuis août 2001, il était alors possible de s’interroger sur la véracité et la durabilité de cet optimisme. Des doutes renforcés en janvier 2017, lorsque ce même indice reculait de 1,9 point. Pourtant, balayant ces interrogations, cet indice a encore progressé de 3 points en février. Avec un niveau de 114,8, il atteint désormais un sommet depuis juillet 2001. Même son de cloche du côté des entreprises et de leurs directeurs d’achat, dont l’optimisme ne se dément pas. Fort heureusement, la zone euro profite également de cette embellie américaine, mais toujours sans euphorie. Une fois encore, la France est malheureusement restée en retrait de ce mouvement. Dans l’industrie, elle réalise par exemple la moins bonne performance des principaux pays de la zone euro. Elle n’est en fait « dépassée » que par la Grèce qui demeure en récession en février. L’évolution du taux de chômage est tout aussi triste pour notre « douce France ». En effet, les révisions statistiques d’Eurostat ont entraîné une nette hausse du taux de chômage français, qui a atteint 10 % en décembre et janvier (contre 9,6 % annoncé précédemment). Ce niveau doit évidemment être comparé aux 9,6 % de la zone euro, aux 4,7 % du Royaume-Uni et aux 3,8 % de l’Allemagne…

Zone euro : augmentation surprise des indicateurs avancés, mais…

Zone euro : augmentation surprise des indicateurs avancés, mais…

C’est la surprise de la semaine. Bien plus surprenant que l’allégeance de François Bayrou à Emmanuel Macron, les indicateurs avancés de la conjoncture eurolandaise ont nettement augmenté en février. En effet, en dépit des risques qui pèsent sur la stabilité de la zone euro, les chefs d’entreprise et les directeurs d’achat eurolandais se sont déclarés très optimistes pour les prochains mois. Cette dynamique est principalement entretenue par la vigueur de l’économie allemande. En revanche, dans l’industrie, la France n’a pas surpris, puisque son indice Markit a reculé de 1,3 point en février, à 52,3. S’il s’agit toujours d’un niveau appréciable, il accuse un retard de 3,2 points par rapport à son homologue eurolandais et de 4,7 points comparativement à celui de l’Allemagne. Ce retard de la France est également confirmé par les enquêtes INSEE auprès des chefs d’entreprise. En d’autres termes, la croissance française ne fera pas de miracle dans les prochains mois. Et ce d’autant que l’attentisme pré-électoral et les craintes quant à la stabilité politique hexagonale après les Présidentielles ne manqueront pas de peser à la baisse sur l’activité. En conclusion, l’activité économique de la France et celle de la zone euro ont vraisemblablement atteint un pic en février, avant de reculer significativement au cours des mois suivants. Take care…

Croissance molle et reflation des deux côtés de l’Atlantique.

Croissance molle et reflation des deux côtés de l’Atlantique.

Sans surprise, la croissance économique de la zone euro est restée molle au quatrième trimestre 2016. En effet, le PIB eurolandais n’a augmenté que de 0,4 %, contre 0,5 % tant au troisième trimestre 2016 qu’au quatrième de 2015. Conséquence logique de ces évolutions, son glissement annuel est passé de 1,8 % au troisième trimestre 2016 à désormais 1,7 %. Un résultat qui est d’ailleurs le même pour la croissance annuelle moyenne de 2016, soit 0,2 point de moins qu’en 2015. En dépit du fameux « alignement des planètes », l’économie eurolandaise a donc bien décéléré l’an passé. Et, comme l’indique la baisse de l’indice ZEW en février, ce ralentissement se poursuivra en 2017. Dès lors, après avoir atteint 9,6 % en décembre 2016, le taux de chômage devrait au mieux stagner cette année. Parallèlement, l’économie américaine n’est pas flamboyante, comme en témoigne la baisse surprise de 0,3 % de la production industrielle en janvier. Après avoir rebondi à 0,7 % en décembre, son glissement annuel est retombé à 0 % en janvier. Autrement dit, à l’instar de ce qui s’observe dans la zone euro, il existe un décalage entre la bonne orientation des données d’enquêtes et la réalité du terrain. Dès lors, il est à craindre qu’en 2017 la croissance américaine reste proche des 2 % sans pouvoir dépasser les 2,5 %. Le problème est qu’en dépit de cette croissance relativement molle, l’inflation continue d’augmenter…