Zone euro, Allemagne, France, Royaume-Uni : La récession industrielle se prolonge et les services peinent à résister.

Après les relatives bonnes surprises des enquêtes ZEW et Sentix de la semaine dernière, certains s’étaient mis à croire que la récession industrielle était terminée dans la zone euro et que le retour de la croissance forte était imminent.

Malheureusement et conformément à nos prévisions, il n’en est rien. En effet, les dernières enquêtes Markit des directeurs d’achat ont confirmé que la récession industrielle se prolongeait dans l’ensemble de l’Europe et que la résistance dans les services ne permettrait pas d’éviter le retour d’une croissance globale nulle.

Ainsi, dans la zone euro, l’indice Markit PMI « industrie » a baissé d’un point sur le seul mois de décembre, retombant à 45,9 et confirmant par là même la poursuite de la plus grave récession que la zone euro ait connue depuis celle de 2009.

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Zone euro : les services résistent mais la récession industrielle s’aggrave.

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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

Dès lors, l’augmentation de l’indice Markit « services » de 0,5 point à 52,4 n’a pas permis de contrecarrer l’impact du marasme industriel sur l’ensemble de l’économie.

Et pour cause : l’indice Markit « composite » de la zone euro a perdu 0,4 point en décembre, à 50,2, tout juste 0,1 point de plus que le niveau de septembre dernier, qui était un plancher depuis juin 2013, c’est-à-dire la dernière récession en date observée dans la zone euro.

Le graphique ci-dessous montre d’ailleurs que le niveau actuel de cet indicateur avancé du glissement annuel du PIB eurolandais indique que ce dernier va tomber sous la barre du 0 % d’ici le début 2020.

L’indice Markit « composite » confirme une chute imminente de la croissance de la zone euro.

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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

La sanction est encore plus cinglante pour l’économie allemande. En effet, en décembre, les indices Markit PMI des directeurs d’achat allemands ont atteint 43,4 dans l’industrie, 52,0 dans les services et 49,4 pour l’indice « composite ».

La récession industrielle continue de plomber l’économie allemande.

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Sources : Destatis, Markit, ACDEFI

Autrement dit, après avoir évité de justesse la récession au troisième trimestre 2019, l’économie allemande reste toujours menacée par ce funeste scénario.

Certes, l’indice IFO du climat des affaires a surpris par sa progression de 1,2 point en décembre. Pour autant, comme le montre le graphique ci-dessous, avec un niveau de 96,3, il reste très en-deçà de sa moyenne de long terme (en l’occurrence 100) et confirme que le glissement annuel du PIB allemand devrait bien devenir négatif d’ici le début 2020.

L’indice IFO du climat des affaires remonte mais reste très bas.

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Sources : Destatis, Markit, ACDEFI

En France, si l’évolution des indices Markit PMI des trois derniers mois avait pu laisser entrevoir une éclaircie, cette dernière n’est malheureusement plus d’actualité.

France : les indices Markit annoncent une nette baisse de la croissance pour les prochains trimestres.

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Sources : INSEE, Markit, ACDEFI

En effet, l’indice PMI « industrie » a chuté de 1,4 point sur le seul mois de décembre, à désormais 50,3. Dans le même temps, les indices « services » et « composite » ont atteint 52,4 et 52,0.

Parallèlement, l’indice INSEE du climat des affaires a stagné en décembre, montrant qu’avant même les blocages engendrés par les grèves, l’activité française était déjà en phase de ralentissement.

Stagnation de l’indice INSEE du climat des affaires en décembre, avant même la prise en compte des grèves.

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Sources : INSEE, ACDEFI

Certes, ces évolutions ne sont pas dramatiques pour le moment. Mais, malheureusement, la poursuite des grèves ne va pas manquer d’aggraver la décélération de l’activité nationale, qui pourrait même subir une baisse sur l’ensemble du quatrième trimestre.

Piètre consolation, la situation est encore plus grave au Royaume-Uni. L’indice Markit des directeurs d’achat dans l’industrie a effectivement perdu 1,5 point sur le seul mois de décembre, tombant à 47,4, c’est-à-dire le même niveau qu’en août 2019, qui était lui-même un plus bas depuis juillet 2012.

Dans les services, l’indice Markit est a également régressé à 49, un plancher depuis juillet 2016. Conséquence logique de ces tristes évolutions, l’indice « composite » s’est affaissé à 48,5, un point bas depuis juillet 2016 également.

Un peu comme en Allemagne, l’économie britannique devrait donc bien subir une nouvelle baisse du PIB pendant un ou deux trimestres.

L’économie britannique reste menacée par la récession.

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Sources : ONS, Markit, ACDEFI

En fait, comme en novembre, seule l’économie américaine a tiré son épingle du jeu, avec des indices Markit PMI à 52,5 dans l’industrie et 52,2 tant dans les services que pour l’indice « composite ».

L’économie américaine continue de surprendre par sa résistance.

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Sources : BEA, Markit, ACDEFI

De quoi confirmer qu’en dépit d’un inévitable ralentissement, la croissance américaine devrait se stabiliser durablement entre 1,5 % et 2 %.

Marc Touati