Etats-Unis / Zone euro : les écarts de croissance s’amplifient.

L’économie américaine continue de défier l’entendement. En effet, alors qu’elle connaît d’ores et déjà le cycle de croissance le plus long de son histoire contemporaine, elle continue de surprendre par la vigueur de sa croissance.

Ainsi, après avoir atteint 4 % en rythme annualisé et quasiment 3 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2018, celle-ci a continué sur sa lancée au troisième trimestre.

Avant même de disposer des comptes nationaux de ce dernier, les chiffres de la production industrielle et des ventes au détail ont déjà annoncé la couleur.

Ainsi, après avoir déjà progressé de 0,6 % en juin, puis de 0,4 % en juillet, la production industrielle américaine a encore augmenté de 0,4 % en août.

Son glissement annuel atteint désormais 4,9 %, un plus haut depuis décembre 2010 !

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Etats-Unis : le glissement annuel de la production industrielle au plus haut depuis décembre 2010.

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Sources : BEA, Federal Reserve, ACDEFI

Cette nouvelle envolée confirme que le glissement annuel devrait dépasser les 3 % au troisième trimestre. Et ce d’autant que l’ensemble des indicateurs avancés de l’activité outre-Atlantique demeurent très bien orientés.

Une évolution qui tranche grandement avec l’effondrement du glissement annuel de la production industrielle de la zone euro, qui a atteint – 0,1 % en juillet.

Un tel décalage ne s’est plus observé depuis la triste période 2011-2012, au cours de laquelle la croissance américaine s’est maintenue autour des 2 %, tandis que la zone euro replongeait dans la récession.

Production industrielle : l’Oncle Sam flambe, tandis que la zone euro s’effondre.

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Sources : BEA, Eurostat, ACDEFI

Ce grand écart n’est pas seulement observable en matière de production industrielle. Il est aussi de mise sur le front des dépenses et de la confiance des ménages.

Ainsi, tandis que la consommation est la peine dans la zone euro, les ventes au détail continuent de croître fortement aux Etats-Unis. En août, leur glissement annuel s’est quasiment stabilisé à 6,64 % (après 6,69 % en juillet), des sommets depuis février 2012.

Les ventes au détail demeurent très vigoureuses outre-Atlantique.

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Sources : BEA, Census Bureau, ACDEFI

Parallèlement, tandis que les indicateurs de confiance des ménages (tant celui du Conference Board que celui de l’Université du Michigan) atteignent des sommets aux Etats-Unis, celui de la zone euro s’effondre à un plus bas depuis mai 2017.

Les consommateurs sont euphoriques aux Etats-Unis et déprimés dans la zone euro.

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Sources : Conference Board, Eurostat, ACDEFI

Ces écarts s’expliquent principalement par les différences de taux de chômage (3,9 % outre-Atlantique contre 8,2 % dans l’UEM), mais aussi de pression fiscale, les Etats-Unis ayant fortement réduite cette dernière alors que de trop nombreux pays eurolandais (et en particulier la France) l’ont soit augmentée soit maintenue sur des niveaux très élevés.

Taux de chômage : toujours 4,3 points d’écart entre les deux côtés de l’Atlantique.

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Sources : BLS, Eurostat, ACDEFI

Pour ne rien arranger, les dernières enquêtes des directeurs d’achats ont confirmé que la croissance eurolandaise allait encore baisser.

Ainsi, en septembre l’indice Markit PMI « composite » a reculé de 0,3 point à 54,2, confirmant que le glissement annuel du PIB de la zone euro devrait passer sous 1,5 % d’ici la fin 2018.

Vers une croissance eurolandaise inférieure à 1,5 % au cours des prochains trimestres.

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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

Et, malheureusement, une fois encore, la France a décroché la palme du ralentissement, avec une forte baisse de tous ses indicateurs PMI : – 1 point dans l’industrie à 52,5, – 1,1 point dans les services à 54,3 et – 1,3 point pour l’indice composite à 53,6.

Vers une croissance française de 1 % d’ici la fin 2018.

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Sources : INSEE, Markit, ACDEFI

Autant d’évolutions qui confirment qu’après avoir nettement baissé depuis le début 2018, le glissement annuel du PIB français devait tomber vers 1 % d’ici la fin d’année.

Marc Touati