Zone euro : la croissance flanche partout, surtout en France et en Italie.

Sans surprise, après avoir déjà nettement reculé au premier trimestre 2018, la croissance a encore baissé dans la zone euro au deuxième trimestre. D’un sommet de 2,85 % au troisième trimestre 2018, elle est ainsi tombée à 2,75 %, puis 2,5 % et enfin 2,16 % au cours des trois trimestres suivants.

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EconomicWorld200818

Croissance : Les Etats-Unis montent, la zone euro descend, le Japon décroche.

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Sources : BEA, BoJ, Eurostat, ACDEFI

Si le Japon fait encore pire à 1,3 %, les Etats-Unis sont nettement au-dessus à 2,85 %.

La France lanterne rouge de la zone euro pour la croissance trimestrielle.

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Sources : Eurostat, INSEE, Destatis, ACDEFI

Au sein de l’UEM, à l’exception de la Lituanie et du Portugal, tous les pays membres subissent un ralentissement plus ou moins marqué.

En matière de variation trimestrielle du PIB, comme le montre le graphique précédent, la France décroche la palme de la contre-performance, avec une progression de 0,158 %, talonnée par l’Italie, avec 0,163 %.

Comme souvent depuis quelques années, les Pays-Bas, l’Espagne et, dans une moindre mesure, l’Allemagne tirent la croissance trimestrielle vers le haut.

Sur le front des glissement annuels, le classement est légèrement différent, mais les grandes lignes sont respectées.

Glissement annuel du PIB dans l’UEM : la France, la Belgique et l’Italie ferment la marche.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

Ainsi, l’Autriche se distingue avec un glissement annuel de 3 %, suivie par les Pays-Bas et l’Espagne, avec un niveau de 2,7 %, puis le Portugal, qui connaît même une amélioration, avec un glissement annuel du PIB de 2,3 %, contre 2,1 % au trimestre précédent. De quoi confirmer que les réformes et la baisse de la fiscalité fonctionnent bien chez nos partenaires lusitaniens.

Du côté des déceptions, l’Allemagne voit le glissement annuel de son PIB tomber à 1,9 % (contre encore 2,8 % au quatrième trimestre 2017), un plus bas depuis le quatrième trimestre 2016.

En attendant de connaître les statistiques grecques, la Belgique et l’Italie ferment la marche des glissements annuels du PIB, avec des niveaux de respectivement 1,3 % et 1,1 %.

Si, avec un niveau de 1,7 %, la France sauve l’honneur tant bien que mal, elle subit néanmoins la plus forte baisse des glissements annuels sur deux trimestres, en l’occurrence, – 1,1 point.

Croissance au deuxième trimestre : 2,2 % pour la zone euro, 1,9 % en Allemagne et 1,7 % en France.

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Sources : Eurostat, Destatis, INSEE, ACDEFI

Conséquence logique, après une accalmie temporaire en 2017, l’écart de croissance Allemagne-France est reparti en nette hausse. Depuis 2006, cet écart cumulé atteint même un nouveau sommet de 27,84 points. A l’évidence, ça fait mal !

L’écart de croissance Allemagne-France atteint un nouveau sommet de quasiment 28 points.

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Sources : Destatis, INSEE, ACDEFI

Piètre consolation, tous les anciens champions de la croissance eurolandaise ont connu un premier semestre 2018 difficile.

Et ce, y compris les Pays-Bas, dont le glissement annuel du PIB est « tombé » à 2,7 %, un plus bas depuis le premier trimestre 2017. Il y a un an, il était de 3,4 %. C’est dire l’ampleur du ralentissement.

En fait, parmi les leaders habituels de la croissance eurolandaise, seule l’Autriche réussit « l’exploit » d’afficher un glissement annuel du PIB de 3 %.

Seule l’Autriche parvient à afficher un glissement annuel du PIB de 3 %.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

A l’instar des Pays-Bas, l’Espagne a également vu le glissement annuel de son PIB passer sous les 3 %, à 2,7 % précisément. Il s’agit cette fois-ci d’un plancher depuis le quatrième trimestre 2014.

L’Espagne continue aussi de ralentir nettement.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

C’est certes toujours mieux que le Portugal (2,3 %) et très au-dessus du résultat de l’Italie (1,3 %) mais cela montre que la locomotive de la croissance de la zone euro (avec l’Allemagne) commence également à souffrir.

Et malheureusement, au regard des derniers indicateurs avancés, ce mouvement ne fait que commencer.

Marc Touati