Sans véritable surprise, le glissement annuel du PIB chinois s’est stabilisé à 6,8 % au quatrième trimestre 2017. Sur l’ensemble de l’année, la croissance moyenne de la Chine a été de 6,85 %, contre 6,73 % en 2016 et 6,93 % en 2015, mais 10,4 % en 2010 et 8,7 % en moyenne de 2000 à 2017.
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La croissance chinoise se stabilise à 6,8 % au quatrième trimestre 2017.
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Sources : NBSC, ACDEFI
Si la croissance chinoise reste donc toujours très appréciable, elle connaît un ralentissement mesuré, qui est d’ailleurs à la fois logique et salutaire. Et pour cause : de 1980 à 2017, le PIB chinois hors inflation a progressé de 2 860 %.
PIB réel de 1980 à 2017 : + 2 860 % en Chine, + 870 % en Inde et + 260 % pour le monde…
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Sources : FMI, Calculs ACDEFI
A titre de comparaison, l’augmentation du PIB réel sur la même période atteint 870 % en Inde, 260 % pour la planète, 165 % aux Etats-Unis et 91 % en France. C’est dire l’ampleur du « miracle » chinois.
PIB réel de 1980 à 2017 : + 165 % aux Etats-Unis, + 121 % au Brésil et + 91 % en France.
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Sources : FMI, Calculs ACDEFI
Certes, en 1980, la Chine était un pays sous-développé, ce qui explique en partie l’ampleur du rattrapage et les écarts de croissance avec les autres pays.
Pour autant, une telle croissance en si peu de temps est tout simplement du jamais vu dans l’Histoire économique. Ainsi, le PIB américain hors inflation a aussi connu une progression de 2 900 %, mais de 1913 à 2017. Autrement dit, ce que les Etats-Unis ont réalisé en 104 ans, la Chine l’a fait en 34 ans ! A titre d’illustration, notons d’ailleurs que de 1913 à 2017, le PIB français a augmenté de 1 360 %.
Conséquence logique de ce rattrapage chinois détonant, la part de la Chine dans le PIB mondial (mesuré en parités de pouvoir d’achat) est passée de 2,3 % en 1980 à 18,5 % aujourd’hui. Celle de l’Inde de 3 % à 7,5 %, celle des Etats-Unis de 22,1 % à 15,5 % et celle de la France de 4,5 % à 2 %.
Mais ce n’est pas tout, puisque, de 1980 à 2017, le PIB par habitant à prix constants a augmenté de 2 000 % en Chine, contre une hausse de 404 % en Inde, 85 % aux Etats-Unis et 58 % en France.
Bien sûr, il n’est encore que de 8 583 dollars en Chine aujourd’hui, contre 59 500 dollars aux Etats-Unis, 39 670 dollars en France, mais 1 852 dollars en Inde. En termes de PIB par habitant, la Chine est actuellement au 75ème rang mondial, mais elle était 134ème en 1990 (avec 348 dollars annuels par habitant). Sur la même période, notons que la France est passée de la onzième place à la 23ème position…
Autrement dit, si elle est encore loin du niveau de richesse par habitant du monde développé, la Chine est aussi en la matière sur la voie du rattrapage rapide.
PIB par habitant en Chine de 1980 à 2017 : + 2 000 % hors inflation et + 2 674 % à dollars courants.
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Sources : FMI, Calculs ACDEFI
Seulement voilà, les arbres ne montent pas au ciel, quand bien même s’agirait-il de sequoias. Autrement dit, depuis une dizaine d’années, les Chinois savent qu’une crise financière et une crise de croissance sont inévitables.
Voilà pourquoi, ils s’emploient à ralentir la machine de manière contrôlée, plutôt que de devoir subir une trop forte décélération. Ainsi, le rythme de progression annuelle de la production industrielle a reculé autour des 6 % depuis 2015. Celui des ventes au détail se stabilise autour des 10 %. En décembre 2017, il est même tombé à 9,4 %, un plus bas depuis juin 2003.
Le glissement annuel des ventes au détail en Chine est au plus bas depuis juin 2003.
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Sources : NBSC, ACDEFI
Parallèlement, en dépit d’une augmentation corrective en décembre, à 54,69 milliards de dollars, l’excédent commercial chinois sur douze mois reste relativement contenu à 438,2 milliards de dollars.
L’excédent commercial chinois rebondit, mais…
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Sources : NBSC, ACDEFI
La réappréciation du yuan depuis le début 2017 montre d’ailleurs que les excédents commerciaux chinois ne retrouveront pas de sitôt leur niveau pléthorique de 600 milliards de dollars des années 2015 et 2016.
… l’appréciation du yuan limitera sa progression.
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Sources : NBSC, ACDEFI
En conclusion, nous sommes confortés dans notre prévision d’une croissance chinoise d’environ 6,3 % en 2018. Cela restera évidemment très favorable, mais insuffisant pour permettre à la croissance mondiale de dépasser les 3,2 %.
Marc Touati