Les Etats-Unis et la zone euro vont mieux mais la France reste à la traîne.

Comme nous le soulignons depuis environ trois mois, de plus en plus de statistiques économiques à travers le monde semble indiquer que la croissance mondiale se porte mieux.

Et ce, souvent contre toute attente. Ainsi, aux Etats-Unis, alors que de nombreux observateurs, qui n’avaient évidemment pas prévu la victoire de Donald Trump et qui, ce faisant, pensaient qu’une forte baisse de la confiance des entreprises et des ménages devraient s’ensuivre, c’est exactement le contraire qui s’est produit.

En effet, non seulement les indices des directeurs d’achat se redressent, et, en plus, les indices de confiance des ménages progressent fortement.

Ainsi, après la nette remontée de l’indice Reuters/Université du Michigan de confiance des ménages en novembre, c’est au tour de l’indice du Conference Board du moral des consommateurs de flamber de 8,5 points sur le seul mois de novembre. Avec un niveau de 107,1, il atteint un plus haut depuis juillet 2007.

Comme le montre le graphique ci-dessous, une telle évolution laisse imaginer une belle progression de la consommation à venir, dont le glissement annuel pourrait rapidement dépasser les 3 %.

 

Les ménages américains saluent la victoire de Donald Trump.

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Sources : BEA, Conference Board, ACDEFI

Même son de cloche du côté des directeurs d’achat. Les indices Markit sont ainsi restés très bien orientés en novembre à 54,1 dans l’industrie et 54,9 dans les services.

Quant à l’indice ISM dans l’industrie manufacturière, il a progressé de 1,3 point en novembre à 53,2, un plus haut depuis juin 2015.

Enfin, l’indice PMI de Chicago a fait un bond de 7 points sur le seul mois de novembre, atteignant un sommet depuis janvier 2015.

 

La croissance américaine pourrait repartir nettement et rapidement.

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Sources : BEA, ISM, ACDEFI

Ces évolutions sont évidemment de bon augure, notamment parce que la réussite du programme économique ambitieux de Trump repose principalement sur une adhésion rapide des entreprises et des ménages, qui permettra de relancer la croissance et de financer plus facilement la relance budgétaire.

Même si elle est encore loin du dynamisme économique américain, la zone euro commence aussi à afficher des statistiques favorables.

Ainsi, les indices Markit des directeurs d’achat et ceux de la commission européenne confirment que la croissance eurolandaise va mieux. Elle ne sera certes pas formidable, mais devrait se stabiliser entre 1,5 % et 2 %.

 

La croissance eurolandaise ne fera pas de miracle mais restera proche de 1,7 %.

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Sources : Eurostat, Commission européenne, ACDEFI

Pour y parvenir, elle bénéficie d’ailleurs d’un mouvement de légère reflation. Le glissement annuel des prix à la consommation a ainsi atteint 0,6 % en novembre, un plus haut depuis avril 2014. La « planche à billets » de la BCE semble donc enfin porter ses fruits. Mieux vaut tard que jamais…

 

L’inflation eurolandaise au plus haut depuis avril 2014.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

Parallèlement, le marché du travail de la zone euro est bien en train de connaître une embellie appréciable. En effet, le taux de chômage de la zone euro a encore baissé en octobre, atteignant 9,8 %, un plus bas depuis juillet 2009.

Evidemment, le niveau d’avant-crise (en l’occurrence 7,1 % à l’automne 2008) n’est pas encore retrouvé, mais la décrue est tout de même bien engagée, le taux de chômage ayant baissé de 2,3 points depuis le sommet de 12,1 % de mai 2013.

 

Le chômage eurolandais au plus bas depuis juillet 2009.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

Encore mieux, soulignons qu’à l’exception de Malte, de Chypre et de la Grèce (dans ce dernier cas, les chiffres d’octobre ne sont pas encore connus), le taux de chômage a baissé dans tous les pays de la zone euro en octobre.

Et, une fois n’est pas coutume, la France est l’un des pays où la baisse du taux de chômage est la plus forte. De 10,2 % en août, ce dernier est ainsi tombé à 9,9 % en septembre et 9,7 % en octobre. De quoi rappeler que les postes de formation pour les jeunes, les radiations et les mesures de « traitement social » du chômage visant à faire passer les chômeurs de la catégorie A (celle prise en compte par Eurostat) vers les autres catégories fonctionnent à merveille.

Sauf malheureusement pour les personnes concernées, qui ne sont certes plus dans les statistiques de l’INSEE et d’Eurostat, mais dont la situation reste très précaire.

 

Le taux de chômage baisse à 9,7 % en France. Un exploit très relatif…

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Sources :Eurostat, ACDEFI

D’ailleurs, en dépit de tous les moyens utilisés pour faire baisser le chômage des jeunes, ce dernier reste très élevé en France.

Il remonte même à 25,8 % en octobre, contre 20,7 % en moyenne dans la zone euro et 6,9 % en Allemagne.

 

Toujours près de 26 % de taux de chômage des jeunes en France, loin devant la zone euro et l’Allemagne.

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Sources :Eurostat, ACDEFI

Une fois encore, à l’heure où les indicateurs s’améliorent un peu partout dans le monde et dans la zone euro, la France se démarque par la fragilité de sa croissance et de son marché du travail. Vivement que cela change…

 

Marc Touati