Une Saint-Valentin difficile pour la croissance française ? Certainement.
Vendredi 14 février, l’INSEE a en effet publié les données du PIB hexagonal pour le quatrième trimestre 2013. Il s’est inscrit en hausse de 0,3% après avoir stagné aux premier et troisième trimestres, et augmenté de 0,5 % au second.
Dans le détail, une hausse de la consommation peut être relevée par rapport au trimestre précédent (+0,5%), soutenue notamment par des dépenses en produits alimentaires et en biens d’équipement. Probablement l’effet de la hausse anticipée de la TVA au premier janvier. Autre point notoire à souligner, le rebond de l’investissement à +0,6%. Une première depuis quasiment deux ans.
La France affiche donc un taux de croissance annuel 2013 de 0,3%. C’est mieux que l’année dernière où le pays avait rendu copie blanche. C’est également encourageant en ce sens que la prévision de croissance du gouvernement pour 2014 de +0,9% devient crédible. Mais pour être tout à fait honnête, c’est encore très insuffisant.
Tout d’abord, s’il est possible d’atteindre un taux de croissance de 0,9% en 2014 (il suffit de faire +0,2% à chaque trimestre), le voisin allemand table sur une hausse de son PIB de 1,8%. Outre-Manche la prévision atteint même +3,4%. Rendez-vous compte, il n’est pas question ici d’économies émergentes d’Asie ou d’Amérique Latine, mais bien de Berlin et Londres, deux villes qui se trouvent à seulement deux heures de Paris. La France est clairement à la traine.
Par ailleurs, est-il nécessaire de rappeler la situation du marché de l’emploi français ? Le taux de chômage flirte dangereusement avec les 11% de la population active et une prévision de croissance de 0,9% pour 2014 ne suffira pas pour inverser la courbe du chômage. Ce n’est pas grave puisque le gouvernement a désormais pour objectif la stabilisation…
Enfin, le comportement global d’investissement des firmes nationales sur l’exercice 2013 a de quoi inquiéter. Car si un rebond trimestriel a pu être noté, l’investissement a enregistré un repli annuel de 2,3%, traduisant le peu de confiance des entreprises françaises quant à leur environnement. Dans ce contexte, le pacte de responsabilité de François Hollande peut-il rétablir la situation ? A voir. Une chose est sûre, actuellement au plus bas dans les sondages le président de la République joue-là son dernier va-tout.
Alors on résume. Le PIB français a progressé de 0,3% en 2013, soit une création de richesse d’environ 6 milliards d’euros. En parallèle, le déficit public français devrait s’établir à 4,3% du PIB, soit à peu près 85 milliards d’euros. En 2013, la France aura donc dépensé 85 milliards d’euros pour dégager 6 milliards d’euros de richesse…
Une année 2013 à vite oublier. Se concentrer désormais sur l’exercice 2014 pour ne pas rater l’objectif de croissance de 0,9%. Car ce n’est pas encore gagné…
Anthony Benhamou