Pour oublier les échecs, Hollande joue aux dames ?

C’est LE sujet du moment pour beaucoup de nos compatriotes, les révélations du magazine Closer, photos à l’appui, dévoilant une supposée relation entre François Hollande et l’actrice Julie Gayet. S’il est exact que ces informations relèvent de l’intime et de la vie privée du chef de l’Etat, les photos montrant ce dernier casqué pour se rendre au domicile de l’actrice font, et c’est le moins que l’on puisse dire, désordre…

Pendant longtemps la presse a jeté un voile pudique sur les écarts prétendus ou avérés de nos personnalités politiques et plus spécifiquement  des présidents de la République. La séparation entre la vie privée et la vie publique au regard des médias était relativement étanche jusqu’aux fameuses photos montrant François Mitterrand et sa fille Mazarine à la sortie du restaurant Le Divellec. Une étape supplémentaire a été franchie avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy.  Mettant en scène et instrumentalisant sa vie privée, il subit le retour de manivelle quand en août 2005, le magazine Paris Match dévoila les photos de son épouse Cécilia avec son amant Richard Attias. Ces photos ont d’ailleurs contraint le ministre de l’Intérieur et futur candidat à l’élection présidentielle de l’époque à s’expliquer devant des millions de téléspectateurs, une première sous la 5ème république. Si nous sommes encore très loin du niveau des Anglo-Saxons, cet épisode a fait sauter une digue importante.

Aujourd’hui, les révélations sur la liaison du premier personnage de l’Etat soulèvent plusieurs questions.

Tout d’abord celle essentielle de la sécurité du président. En effet, les escapades d’Hollande faisaient l’objet, et on peut le comprendre, d’un dispositif de sécurité plus que réduit. Il semblerait que le GSPR n’ait pas reconnu les lieux au préalable et que le président n’était accompagné que d’un unique garde du corps… Est-ce suffisant pour protéger le premier personnage de l’Etat ? Probablement pas. Si un photographe a pu observer les habitudes d’Hollande pour prendre ces photos, un individu mal intentionné aurait pu porter atteinte à la vie du Président. Ce même  « paparazzo » avait d’ailleurs « shooté » à 100 mètres François Mitterrand et sa fille Mazarine, faisant dire au chef de l’Etat à l’époque : « un fusil à lunettes aurait pu remplacer l’appareil photo ».

En s’échappant tel un collégien qui va retrouver sa petite amie, François Hollande, chef des armées et détenteur des clés de l’arme nucléaire, s’est  comporté comme un adolescent irresponsable. Tout cela contribue à la désacralisation de la fonction présidentielle, processus déjà largement entamé sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Ensuite, cela pose la question du rôle de la Première dame de France. En effet, dans l’hexagone, cette dernière n’a aucun statut particulier, mais dispose de collaborateurs payés par la République, donc par le contribuable. Même symboliquement, Valérie Trierweiler participe à l’augmentation des dépenses publiques et plus particulièrement à celle des dépenses de fonctionnement de l’Etat. Blague à part, une clarification s’impose. Soit on estime qu’il n’y a pas de Première dame, soit il lui faut un statut officiel.

Le vaudeville élyséen a d’ailleurs pris une tournure plus dramatique avec l’hospitalisation de Valérie Trierweiler qui on peut le comprendre, est sous le choc. Cette hospitalisation complique grandement la tâche de l’Elysée et du Président en termes de communication. Lors de la conférence de presse du 14 janvier, Hollande qui était « attendu au tournant » sur sa vie privée a botté en touche en signifiant qu’il clarifierait la situation du couple présidentiel avant son voyage aux Etats Unis le 11 février. Cette bien triste affaire décrédibilise encore un peu plus le chef de l’Etat. Les mauvaises langues diront aujourd’hui qu’il ne trompe pas que les Français et ne manqueront pas d’ironiser, à l’instar du chroniqueur humoriste Eldin : « Hollande, c’est le mariage pour tous et l’adultère pour moi ! ». 

Lors de cette fameuse conférence de presse où Hollande fut fidèle à lui-même, l’homme normal tant dans la gestion du pays que dans celle de sa vie privée, rappelle la fameuse chanson de Dalida : « Parole, parole, parole… Encore des mots, toujours des mots, rien que des mots… » 

 

La phrase de la semaine :

« Cette photo de Hollande sortant de chez sa maitresse avec un casque de moto, ça rend Hollande complètement ridicule. Hollande, c’est le président ridicule. » de Nicolas Sarkozy. 

 

rôme Boué