Un mouvement de grève nationale des chauffeurs de taxi s’est déroulé lundi 13 janvier. Au menu, opération escargot et traditionnel concert de klaxons. En cause, seulement trois petites lettres : VTC, pour voitures de tourisme avec chauffeur.
Les fédérations patronales de taxi voient en effet d’un très mauvais œil l’arrivée de ces nouveaux acteurs sur un marché jusque-là solidement cloisonné. De fait, elles exigent la mise en place d’une réglementation plus stricte pour les VTC : instauration d’un délai de trente minutes (au lieu des quinze déjà en vigueur) entre la réservation et la prise en charge d’un client ainsi qu’un montant minimum de soixante euros pour chaque course.
Si les exigences des chauffeurs de taxi peuvent se comprendre (notamment en raison du sacrifice pécuniaire de beaucoup d’entre eux), la violence de ces-derniers envers les chauffeurs de voitures de tourisme est en revanche inadmissible. De nombreux incidents ont en effet été signalés tels que des jets de pierres, des pneus crevés, des vitres brisées et même des clients chahutés.
En fait, ce conflit est le reflet de deux Frances qui s’opposent. La première est constituée de professionnels qui désirent conserver leur privilège sans même comprendre que le monde est en train de changer. La deuxième se compose également de professionnels qui, dans un contexte d’atonie de l’activité, souhaitent entreprendre et ainsi participer à relancer la machine à fabriquer de la croissance.
En ces temps de crise, faire du bruit et défendre coûte que coûte une situation de position dominante plutôt que d’innover et de proposer de la nouveauté apparaît être une très mauvaise stratégie. Car les français veulent de la concurrence. Ils veulent du choix. Ils souhaitent effectivement consommer au juste prix et disposer d’un pouvoir de sanction en cas de mécontentement.
Alors oui, lors de sa conférence de presse du 14 janvier, François Hollande a laissé entendre que les choses allaient changer (simplification administrative, allègement des charges etc.). Malheureusement, en ce qui concerne les sujets liés à la concurrence, peu de choses ont été dites et peu (ou pas) de questions ont été posées. Sûrement un sujet moins sexy que les sorties nocturnes du président de la République…
Anthony Benhamou
Pour visualiser le graphique de la semaine en grand format, merci de consulter le fichier pdf