Le 21 septembre, Marc Touati était “L’invité de l’économie” sur Radio Classique pour parler de son nouveau livre “La fin d’un monde” qui sort le 22 septembre. Économie française, programmes des candidats à la présidentielle, politiques monétaires et budgétaires, zone euro… Tels sont les principaux thèmes abordés avec Nicolas Pierron. A écouter et regarder ci-après
“La fin d’un monde” sur Radio Classique
“24 heures en questions” sur LCI
Brexit, Chômage en France, crise de l’Union européenne, risques bancaires… Tels sont les principaux thèmes de l’émission “24 heures en questions” du 20 septembre, animée par Yves Calvi sur LCI. Avec pour invités : Jean-Dominique Giuliani, Philip Turl, Stéphanie Villers et Marc Touati. A voir ou revoir ci-après.
Trump ou Clinton ? L’économie américaine est déjà dans l’œil du cyclone.
Alors que les marchés restent obnubilés par la politique monétaire américaine, ils ont oublié que le principal danger qui les menace n’est pas le niveau des taux directeurs de la Fed, mais l’ampleur du ralentissement de l’économie américaine, qui pourrait être bien plus grave qu’escompté. D’ores et déjà, les comptes nationaux du deuxième trimestre ont indiqué que l’investissement des entreprises reculait notablement, compromettant le cercle vertueux de croissance « investissement-emploi-consommation ». C’est dans ce contexte très compliqué que les Américains vont devoir choisir un(e) nouveau(elle) Président(e). Ce qui ne va évidemment pas arranger la situation de l’économie américaine, déjà fragile. A l’exception de quelques différences, évidemment notables, les deux candidats à la Maison Blanche se retrouvent sur deux points. D’une part, leur volonté d’engager un vaste programme d’investissements en infrastructures. D’autre part, un grand flou en ce qui concerne le financement de cette relance. Le problème majeur de ces deux programmes réside donc dans le fait que les Etats-Unis n’ont absolument plus de marge de manœuvre de relance, ni monétaire, et encore moins sur le front budgétaire.
Les perspectives d’activité restent moribondes des deux côtés de l’Atlantique et au Japon.
A suivre du 19 au 23 septembre : – Mardi 20, 14h30 (heure de Paris) : léger recul des mises en chantier et des permis de construire en août aux Etats-Unis. – Mercredi 21, 1h50 : nouveau statu quo de la BoJ. – Mercredi 21, 20h : la Fed ne prend pas de risque et maintient son taux objectif des federal funds à 0,5 %. – Jeudi 22, 8h45 : nouvelle baisse des indices de climat des affaires en France en septembre, tant dans l’industrie que dans l’ensemble des secteurs d’activité. – Jeudi 22, 16h : l’indice de confiance des consommateurs recule encore dans la zone euro en septembre. – Jeudi 22, 16h : faible augmentation des indicateurs avancés du Conference Board outre-Atlantique en août. – Vendredi 23, 3h : l’indice Nikkei Markit des directeurs d’achat recule vers 49,0 dans l’industrie japonaise en septembre. – Vendredi 23, 8h45 : confirmation de la croissance zéro en France au deuxième trimestre 2016. – Vendredi 23, de 9h à 10h : repli généralisé des indices Markit des directeurs d’achat en septembre dans la zone euro, en Allemagne et en France. – Vendredi 23, 15h45 : l’indice Markit dans l’industrie américaine continue également de régresser en septembre.
Alstom : quand l’Etat gère, ça rame…
Après la quasi-faillite de 2004, les différents soubresauts économiques et boursiers au cours des dix années qui ont suivi, puis la vente de ses activités « énergie » à General Electric en 2014, le fleuron technologique français Alstom revient sur le devant de la scène au sein d’un psychodrame économico-socialo-politique. A chaque fois, les ingrédients sont quasiment les mêmes. Des erreurs stratégiques, un carnet de commandes français trop faible et bien sûr l’intervention de l’Etat, qui, comme d’habitude, se perd en considération politicienne, met de l’huile sur le feu et finit par affaiblir sa crédibilité et la bonne marche de l’entreprise. On l’a peut-être déjà oublié mais lorsqu’en 2014, General Electric se porte acquéreur à très bon prix de la partie « énergie » d’Alstom, le gouvernement français et son ministre de l’économie de l’époque M. Montebourg sont contre. Fort heureusement, en dépit des acrobaties et des pressions gouvernementales, Alstom a choisi General Electric, ce qui lui a permis de récupérer 3 milliards d’euros de cash et de se concentrer sur sa filière « transport », la seule véritablement rentable. Seulement voilà, 80 % du chiffre d’affaires du nouvel « Alstom » est effectué à l’étranger. Or, dans le secteur ferroviaire, la production est généralement réalisée sur les sites d’exploitation. Dans ce cadre, si les commandes françaises adressées à Alstom se réduisent, l’activité de ses usines françaises en fait de même. C’est notamment le cas pour le site de Belfort, qui ne cesse d’ailleurs de faire l’objet de toutes les inquiétudes depuis plus de dix ans. Laisser croire que l’Etat français vient de découvrir le « pot aux roses » tient donc de la supercherie. Mais à l’image du patriotisme mal placé de Montebourg en 2014, les dirigeants actuels rééditent le même acte de mauvaise foi. « Hors de question que le site de Belfort ferme » a déclaré M. Valls. « Tout sera fait » pour maintenir le site de Belfort « pour de nombreuses années » a renchéri M. Hollande. A croire que des commandes publiques vont tomber du ciel pour permettre de produire des motrices et autres sur le site de Belfort. Mais avec quels moyens ? C’est dans ce type de situation que le dérapage incontrôlée de la dette publique prend toute son ampleur…
La fin d’un monde : J – 7…
Bonjour à toutes et à tous, J’ai le plaisir de vous annoncer que mon nouveau livre « La fin d’un monde » sortira le 22 septembre 2016 aux éditions Hugo&Cie. Vous trouverez ci-après sa couverture complète (première et quatrième). Merci à toutes et à tous pour votre fidélité. A très bientôt. Très cordialement. Marc Touati
La mollesse économique se généralise.
Les dernières enquêtes des directeurs d’achat ont livré leur verdict : la faiblesse de l’activité industrielle se généralise. La récession industrielle s’impose dans 15 pays et en menace six. En août, seul un pays est sorti de la « zone rouge », en l’occurrence le Royaume-Uni, qui efface déjà le choc du Brexit. Merci la dépréciation de la livre sterling ! A l’inverse, d’autres pays replongent dans la baisse de l’activité industrielle. A commencer par les Etats-Unis. L’indice ISM a ainsi chuté de 52,9 en juillet à 49,4 en août. Au total, nous sommes donc contraints de confirmer notre prévision d’une croissance mondiale de 2,4 % pour 2016. Quant à 2017, nous anticipons que celle-ci continuera de décélérer, atteignant 2,3 % (cf. le tableau détaillée de nos prévisions ci-dessous). Ce ne sera donc pas dramatique, mais néanmoins bien loin de la moyenne depuis 1980 (en l’occurrence 3,5 %) et en fort décalage avec la flambée des marchés boursiers internationaux.
Petite forme pour l’économie américaine.
A suivre du 12 au 16 septembre : – Mardi 13, 7h30 (heure de Paris) : progression modérée des ventes au détail et de la production industrielle en Chine. – Mardi 13, 8h : confirmation d’une inflation à 0,4 % en Allemagne. – Mardi 13, 11h : les indices ZEW repartent à la baisse tant en Allemagne que dans la zone euro. – Mercredi 14, 8h45 : l’inflation de 0,2 % en France est confirmée. – Mercredi 14, 10h30 : le plein-emploi perdure au Royaume-Uni. – Mercredi 14, 11h : rechute de la production industrielle dans la zone euro. – Jeudi 15, 11h : confirmation d’une l’inflation de 0,2 % dans la zone euro. – Jeudi 15, 11h : l’excédent commercial eurolandais avoisine les 22 milliards d’euros. – Jeudi 15, 13h : après l’assouplissement d’août, la BoE opte pour le statu quo monétaire. – Jeudi 15, 14h30 : augmentation modérée des ventes au détail aux Etats-Unis. – Jeudi 15, 14h30 : les prix à la production continuent de flirter avec la déflation outre-Atlantique. – Jeudi 15, 15h15 : la production industrielle américaine repart à la baisse. – Vendredi 16, 14h30 : l’inflation reste proche de 1 % aux Etats-Unis. – Vendredi 16, 16h : l’indice Reuters/Université du Michigan de confiance des consommateurs baisse légèrement outre-Atlantique.
Croissance mondiale : Et si 2017 était pire que 2016 ?
L’année 2016 n’est pas encore terminée qu’il nous faut déjà penser à 2017. En effet, pour beaucoup de banques, d’entreprises et d’investisseurs au sens large, 2016 est presque du passé et tous les espoirs, mais aussi toutes les inquiétudes sont portés sur 2017. Certes, comme nous l’annoncions il y a un an et encore au début de cette année, 2016 n’a pas été catastrophique. Et pour cause : la Chine ne s’est pas effondrée, comme beaucoup le prévoyaient, les pays émergents (Brésil excepté) ont plutôt bien résisté, si bien que la croissance mondiale est restée appréciable. Pour autant, déjà amorcé en 2015, le ralentissement de la marche des affaires internationale s’est bien accentué en 2016. Ainsi, la croissance américaine oscille autour de 1,4 % (contre 2,6 % en 2015) et celle de la zone euro sera également incapable de dépasser durablement ce niveau. Au total, après avoir atteint 2,9 % l’an passé, la croissance mondiale devrait reculer à 2,4 % cette année. Elle restera donc bien loin de sa moyenne de long terme (à 3,5 %). En fait, après l’euphorie des années 2000-2007, le monde est entré dans une phase de croissance structurelle plus modérée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : De 2000 à 2007, la progression annuelle moyenne du PIB planétaire a été de 4,5 % (soit un point de plus que son niveau moyen depuis 1980). Mais de 2008 à 2015, celle-ci n’a été que de 3,2 %. Le plus inquiétant est que 2016 devait être (du moins selon les prévisionnistes adeptes de la pensée unique) l’année de la forte reprise pour la zone euro et la France. Que nenni ! En effet, en dépit des moyens colossaux déployés par la BCE, la croissance 2016 sera d’au mieux 1,4 % dans l’UEM et de 1,1 % en France. Le pire est que la situation ne va pas malheureusement pas s’arranger pour 2017. Selon nos estimations, la croissance mondiale atteindra 2,3 %, contre 2,4 % cette année. Autrement dit, n’en déplaise aux marchés boursiers qui continuent de croître grâce aux dopants des banques centrales, 2017 sera forcément bien plus difficile que 2016.
L’inquiétude revient un peu partout, sauf au Royaume-Uni, mais surtout dans la zone euro et en France.
Au lendemain du vote des Britanniques en faveur du Brexit, nous annoncions, notamment dans ces mêmes colonnes, que cette décision malheureuse serait finalement plus coûteuse dans la zone euro et en France qu’au Royaume-Uni. A l’époque, on nous riait souvent au nez, d’aucuns annonçant même que le Brexit serait une grande chance pour l’économie française et qu’il permettrait notamment de transférer la City de Londres à Paris. Que d’inepties… Ainsi, cette semaine, les indicateurs Markit des directeurs d’achat dans l’industrie du mois d’août ont confirmé notre prévision. En effet, alors que ces indices font état d’un net ralentissement dans la zone euro et même d’une récession en France, ils annoncent un fort rebond de l’activité au Royaume-Uni. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 51,7 dans la zone euro, 48,3 en France, mais 53,3 au Royaume-Uni. Qui l’eut cru ? De plus, la France se distingue par ses contre-performances en matière d’emploi, puisque son taux de chômage a augmenté de 0,2 point en juillet, repassant au-dessus de celui de la zone euro, à respectivement 10,3 %, contre 10,1 %. En fait, en juillet, on ne recense que deux pays de la zone euro dans lesquels le taux de chômage augmente : la Lituanie et la France. Après le retour probable de la récession, ce triste résultat rappelle combien le bilan de M. Macron est loin d’être formidable…