L’humeur de la semaine

Crise européenne : Les dieux sont tombés sur la dette…

Crise européenne : Les dieux sont tombés sur la dette…

Face à la débandade que subit aujourd’hui la zone euro, deux questions s’imposent : comment en est-on arrivé là ? Et comment va-t-on en sortir ? Dans les deux cas, la réponse est malheureusement simple : tout est lié à l’incompétence ou non des dirigeants de la zone euro. Ainsi, au-delà du cas grec, la crise actuelle n’est que la conséquence des multiples et répétitives erreurs de gouvernance de la zone euro. Dans ce cadre, la seule solution à cette crise réside dans l’inversion de toutes ces erreurs. Pour ce faire, les dirigeants eurolandais doivent monter au créneau de façon concertée en déclarant au monde que la zone euro est inaliénable. Ils doivent également s’engager à restaurer la croissance et à utiliser tous les moyens possibles pour y parvenir. La politique budgétaire doit donc réduire ses nombreuses poches d’inefficacité, notamment en diminuant les dépenses de fonctionnement. La BCE doit aussi arrêter de jouer contre l’activité économique, en consacrant un taux refi adapté à la croissance, ce qui imposerait par exemple aujourd’hui que ce dernier soit descendu à 0,5 %. Enfin, la baisse de l’euro, qui a déjà commencé, doit se prolonger jusqu’à 1,20 dollar pour un euro, ce qui permettra de relancer la croissance vers les 2,5 % d’ici le début 2011. Dès lors, la Grèce et l’ensemble de ses partenaires eurolandais pourront sortir par le haut de cette crise et la zone euro sera sauvée. A moins que…

Zone euro : la fin d’un rêve ?

Lorsqu’il y a un an dans ces mêmes colonnes ou dans le livre « Krach, boom et demain ? », nous évoquions que la Grèce pourrait être incitée ou contrainte de sortir de la zone euro, nous étions loin d’imaginer qu’un tel cas de figure deviendrait envisageable en si peu de temps. Certes, nous n’en sommes pas encore là et nous espérons que nous réussirons à éviter une telle issue. Pourtant, il ne faut pas être dupe. Les tensions actuelles ne se cantonnent pas à la Grèce, ni même aux PIIGS (Portugal, Ireland, Italy, Greece, Spain), mais elles reflètent une crise beaucoup plus profonde et plus générale : celle de la zone euro. Evidemment, certains n’hésitent pas à avancer que cette crise est uniquement le fruit des attaques de méchants spéculateurs. Si cet argument du bouc-émissaire est évidemment facile, elle n’en est pas moins erronée. En effet, si un mouvement spéculatif sur la dette grecque existe, il n’est pas tombé du ciel du jour au lendemain. Bien au contraire, il est simplement la conséquence des erreurs de gouvernance économique et monétaire de la zone euro tant au cours des derniers trimestres que depuis une dizaine d’années. C’est pourquoi, il faut très vite reprendre les choses en main. Sinon, la crise grecque ne sera que la première d’une longue série qui finira forcément par faire exploser la zone euro…

Et pendant ce temps, le volcan grec bouillonne…

Et pendant ce temps, le volcan grec bouillonne…

Alors que l’opinion publique européenne s’est focalisée pendant une semaine sur le volcan islandais et sur son nuage de cendres qui a bloqué le ciel d’Europe au nom du sacro-saint principe de précaution, un autre volcan, peut-être encore beaucoup plus dangereux, a continué de monter en puissance. Il s’agit bien entendu du volcan grec qui, en dépit de l’aide annoncée des pays de la zone euro, semble avoir désormais atteint un point de non retour. Ainsi, le taux dix ans des obligations de l’Etat grec a continué de flamber, jusqu’à dépasser les 8,8 % le 22 avril. Un niveau qui devient à la fois surréaliste et extrêmement dangereux. Et plus le temps passe, plus les taux d’intérêt augmentent, plus la récession s’aggrave et plus les déficits deviennent explosifs. Si bien que la situation grecque est devenue inextricable. Si la sortie de la Grèce de la zone euro paraissait inimaginable au plus grand nombre il y a encore quelques mois, voire quelques semaines, sa probabilité va croissante et sa crédibilité se répand encore plus rapidement qu’un nuage de cendres à travers l’Europe…

La retraite en France : plus fort que Madoff !

La retraite en France : plus fort que Madoff !

La scène se passe il y a un peu plus d’un an dans le bureau du juge Denny Chin chargé de l’affaire Madoff : le premier demande au second : « mais tout de même Monsieur Madoff, quelle mouche vous a piqué ? Qui vous a donné l’idée de réaliser une telle carambouille : faire payer les anciens cotisants par les nouveaux arrivants ». Bernard Madoff reste calme et répond : « c’est très simple, j’ai observé le système de retraite par répartition en France et j’ai fait pareil… ». S’il s’agit évidemment d’une blague que l’on raconte sur les marchés financiers depuis un an, elle retrouve aujourd’hui une acuité cuisante dans le cadre du retour du débat sur le financement des retraites en France. Soyons clairs : les deux mots clés du sauvetage de la retraite française seront Responsabilité et Liberté. Les Allemands, les Belges, les Anglais, les Italiens et beaucoup d’autres à travers le monde l’ont compris, il n’y a pas de raison que les Français n’y parviennent pas.

France : l’impôt qui va faire déborder le vase.

France : l’impôt qui va faire déborder le vase.

Les années passent, les gouvernements changent, mais malheureusement, les erreurs restent les mêmes. Ainsi, depuis plus de trente ans, les dirigeants politiques de l’Hexagone essaient toujours de résoudre les problèmes économiques et financiers de la France par la même mesure : l’augmentation des impôts. A chaque fois, c’est la même ritournelle : on crée un impôt, souvent présenté comme temporaire, pour colmater une brèche, mais le « temporaire » devient du « permanent » et de nouvelles brèches apparaissent. Dernier exemple en date : le gouvernement français est sur le point de créer encore un nouvel impôt pour financer le « trou de la retraite par répartition ». Et ce tout en limitant une partie des niches fiscales. Le message est donc clair : Nicolas Sarkozy n’a pas été élu pour augmenter les impôts, mais le gouvernement Fillon va le faire. En vertu de l’adage historiquement vérifié du « trop d’impôt tue l’impôt », il est donc à craindre que la nouvelle hausse de la fiscalité en France réduira l’assiette fiscale et par là même les recettes de l’Etat. De ce fait, elle finira par accroître le déficit public, donc la dette, puis les taux d’intérêt, ce qui ne manquera pas d’affaiblir la croissance, donc d’aggraver encore le chômage et le déficit… et le cercle pernicieux continuera jusqu’à ce que les dirigeants français comprennent enfin que la France sera bientôt aussi menacée que la Grèce par la crise de la dette publique.

Les réformes ou la révolution ?

Les réformes ou la révolution ?

C’est bien connu : les Français ne savent pas faire des réformes, mais seulement des révolutions. C’est en défendant cet adage d’un autre temps que, depuis trois décennies, les différents gouvernements de l’Hexagone ont refusé d’engager la réforme en profondeur et la modernisation de nos structures économiques. Il est vrai que, pour les inciter à ne rien faire, ils étaient également aidés par le fameux cycle électoral et la succession infernale des diverses élections. Ainsi, que ce soient les conseillers en tout genre, les sondages ou tout simplement la volonté effrénée d’être réélus, il y avait toujours une bonne raison pour ne pas brusquer les Français et pour continuer de leur laisser croire que tout finirait par s’arranger en augmentant les dépenses publiques. Aussi, il faut être clair : si ce choix d’alourdissement de la pression fiscale est également favorisé au niveau national, les conséquences seront particulièrement lourdes : déjà fragile, la croissance sera encore diminuée, les fuites de capitaux et de cerveaux seront augmentées. D’où une augmentation des déficits publics, donc plus de dette, des taux d’intérêt en hausse, puis moins de croissance, plus de déficit…

France : une démagogie de plus en plus dangereuse…

France : une démagogie de plus en plus dangereuse…

Après la recherche de boucs-émissaires que nous explicitions la semaine dernière dans cette même rubrique, la France vient de franchir une nouvelle étape dans sa quête démagogique de déresponsabilisation. Ainsi, après les méchants spéculateurs, puis les vilains chefs d’entreprise qui n’hésitent pas à délocaliser, c’est désormais l’Allemagne qui est coupable de tous nos maux. C’est du moins ce que défend la ministre de l’économie Christine Lagarde qui, bien loin de son professionnalisme habituel, s’est lancée dans un dénigrement en règle de la stratégie économique allemande. Et ce, alors que la crise grecque et plus globalement celle de la zone euro, sont loin d’être terminées. A croire que la France a véritablement envie de mettre de l’huile sur le feu. En outre, il ne faut pas oublier deux points importants. D’une part, la faiblesse de la demande intérieure allemande est structurelle car liée à la baisse de la population. D’autre part, ce sont les Allemands qui ont démocratiquement choisi de sacrifier temporairement leur demande intérieure pour réussir à moderniser leur économie. Les critiquer pour ce choix douloureux mais salutaire constitue donc une ingérence particulièrement déplacée. Surtout en provenance de France, qui depuis plus de trente ans, a préféré le laxisme et le dogmatisme à la rigueur et au pragmatisme. Lorsque la France critique l’Allemagne pour sa stratégie c’est donc un peu comme si un aveugle conseillait un borgne sur le chemin à suivre ou comme si la cigale faisait des remontrances à la fourmi… Or, n’oublions pas que la construction européenne a principalement progressé grâce à la volonté franco-allemande. Si ce couple bas de l’aile ou si la France continue d’attaquer injustement l’Allemagne, cette dernière pourrait bien être tentée de jeter l’éponge. Et si, finalement, le premier pays à sortir de la zone euro n’était pas la Grèce, mais l’Allemagne…

Pendez-les haut et court…

Pendez-les haut et court…

Qu’ils soient investisseurs, spéculateurs, opérateurs de marchés ou encore chefs d’entreprise qui délocalisent, la vindicte populaire a trouvé ses nouveaux boucs-émissaires : ce sont eux les coupables ! Coupables de la crise, du chômage, de la quasi-faillite de la Grèce, de la désindustrialisation de la France, du réchauffement climatique, et pourquoi pas, tant qu’on y est, de la bêtise humaine. Car, il faut reconnaître qu’ils ont bon dos tous ces acteurs économiques de l’ombre. On ne sait pas vraiment ce qu’ils font, ni en quoi consiste vraiment leur métier, et cela tombe bien, ils constituent des coupables parfaits, qu’il faut donc punir sévèrement, de manière à assouvir les instincts revanchards de la population. A la rigueur, si cette stigmatisation était véhiculée par des partisans alter mondialistes ou néo-marxistes (ce qui revient d’ailleurs souvent au même), on pourrait comprendre ou du moins imaginer comment de telles idées aussi simplistes que dangereuses peuvent germer dans de tels esprits. Mais malheureusement, il n’en est rien. Ces différentes théories du complot de la finance mondialisée sont diffusées et formulées par des personnes et des Institutions honorables et ce, jusqu’aux instances dirigeantes de certains pays occidentaux. Au-delà des non-sens engendrés par cette analyse, il faut surtout bien comprendre que ce ne sont pas les spéculateurs qui sont à l’origine de la crise grecque, ni les entreprises françaises qui ont favorisé la désindustrialisation de l’Hexagone. Ces mouvements ne sont que des conséquences logiques des erreurs accumulées au cours des années 90 et 2000 par les dirigeants européens et français.

Les Français et l’Euro : le divorce ?

Ce n’est pas une surprise : les Français n’ont jamais été des chauds partisans de l’Euro. Dèjà, lors du référendum du 20 septembre 1992 sur la ratification du Traité de Maastricht, le « Oui à l’euro » ne l’avait emporté qu’avec 51,04 % des voix. Ensuite, certainement aveuglés par la croissance des années 1999-2000 mais surtout parce qu’ils continuaient à vivre avec des francs, les Français ont été quasiment indifférents à la création de la monnaie unique en janvier 1999. Ce n’est en fait qu’en 2002, avec l’introduction des pièces et billets en euro, puis la suppression progressive du Franc que la population hexagonale deviendra de plus en plus critique à son égard. En effet, une fois passé l’attrait des nouvelles pièces et des nouveaux billets, les Français vont très vite se plaindre de l’euro, d’abord pour des problèmes pratiques de conversion, puis pour des problèmes d’arrondis abusifs, donc d’inflation a priori excessive. Mais, aujourd’hui, après dix ans de croissance molle et une récession historique, les Français ont franchi une nouvelle étape dans leur relation avec la monnaie unique : celle des regrets et peut-être même du divorce. Ainsi, selon un récent sondage Ifop pour Paris-Match, 69 % des Français regrettent le franc. Après le poids des mots et le choc des photos, voici donc la claque des chiffres. S’il ne s’agit évidemment que d’un sondage, dont la valeur scientifique est par définition limitée, ce rejet de l’Euro atteint désormais un sommet historique et doit donc par là même être pris au sérieux. Et si la prochaine décennie était celle de la fin de la zone euro…

Marre d’être manipulés…

Marre d’être manipulés…

Combien de couleuvres et de manipulations en tous genres avons-nous dû avaler au cours des toutes dernières années ? Si l’art du mensonge et de l’illusion n’est évidemment pas nouveau et n’a cessé de diriger le monde depuis des siècles, les niveaux atteints au cours des derniers trimestres relèvent de l’excellence. Pourtant, avec le développement du savoir, l’augmentation du niveau des études, notamment dans les pays développés, ou encore grâce aux NTIC, on aurait pu imaginer que de telles manigances seraient plus difficiles. Mais c’est exactement le contraire que nous subissons : Dettes subprimes transformées en titres AAA, baril à 150 dollars, faillite sauvage de Lehman Brothers, récession soi-disant pire que 1929, grippe A, réchauffement climatique, crise de Dubaï, puis de la Grèce… La liste est longue et n’est malheureusement pas définitive. Que faire alors pour éviter de se faire arnaquer ? Voici nos réponses…