L’humeur de la semaine

Obamal en point…

Obamal en point…

Ah qu’elle paraît loin l’euphorie du 4 novembre 2008 ! A l’époque, en élisant un Président métis à leur tête, les Américains montraient au monde que tout devenait possible. Après huit ans d’une présidence Bush qui a causé pas mal de dégâts tant d’un point de vue géopolitique qu’économique et quelques semaines après avoir plongé le monde dans une crise financière historique, les Etats-Unis réalisaient ainsi un virage à 180 degrés. Leur but était principalement de restaurer une image détériorée depuis plusieurs années et, dans le même temps, de retrouver leur rôle de locomotive économique, politique et morale du monde. Barack Obama devenait alors une sorte de « messie » qui allait résoudre tous les problèmes de l’Oncle Sam et, par la même occasion, une grande partie des maux de la planète. Et c’est peut-être là que réside la principale raison du caractère mi-figue mi-raisin de la politique américaine récente : le Président a véhiculé trop d’espoirs. Or, ce dernier n’était malheureusement pas à la hauteur de ces derniers… Pis, il s’est vraisemblablement trompé dans l’analyse de sa victoire. En effet, si les Américains l’ont élu c’est surtout parce qu’ils en avaient assez d’être haïs par une grande partie du globe et parce que les conséquences dramatiques de la faillite sauvage de Lehman Brothers leur avait montré l’amateurisme de l’équipe Bush. Autrement dit, ils voulaient du changement et Obama tombait à pic. En revanche, ils n’ont pas élu ce dernier pour qu’il augmente massivement les dépenses publiques et accroisse fortement l’interventionnisme de l’Etat dans l’économie. Une sanction sévère risque donc de s’observer lors des élections de mi-mandat, mais pour quelles conséquences ?

Et pendant ce temps, la Chine marque des points.

Et pendant ce temps, la Chine marque des points.

C’est certainement en voyageant à travers la planète et en particulier dans le monde dit « émergent » que l’on peut vraiment se rendre compte de l’ampleur des dégâts dans le monde dit « développé », en particulier en Europe et encore plus dans l’Hexagone. En effet, pendant que les Européens se chamaillent pour essayer de définir une nouvelle réglementation des hedge funds, pendant que les dirigeants de la BCE commencent à s’invectiver pour savoir s’il faut assouplir ou durcir la politique monétaire, pendant que la Fed essaie de rassurer les marchés en activant de nouveau la planche à billets et pendant que les Français s’étripent pour une réforme des retraites a minima, les pays émergents s’installent sur le chemin d’une croissance forte et durable. Aux commandes de cette marche vers l’avant, la Chine apparaît désormais intouchable. Et comme si cela ne suffisait pas, Pékin veut aussi ménager son taux de change. Ainsi, alors que la parité des pouvoirs d’achat fait état d’un niveau d’équilibre de 3,5 yuans pour un dollar, la Chine refuse d’apprécier fortement sa devise. Tout au plus a-t-elle accepté dernièrement de faire un petite geste en acceptant de passer de 6,80 à 6,65 yuans pour un dollar. La Chine veut ainsi montrer au monde qu’ellel fera tout pour soutenir sa croissance et qu’elle ne se laissera pas imposer quoi que ce soit par qui que ce soit. Autrement dit, en plus de sa puissance économique, financière et militaire, l’Empire du Milieu veut prouver qu’elle dispose d’une véritable puissance politique. Face à cette force et à ce volontarisme, les difficultés françaises pour faire passer une petite réforme des retraites apparaissent vraiment ridicules. Elles prouvent une fois encore que la France et plus globalement le Vieux Continent, auxquels s’associeront peut-être un jour les Etats-Unis, sont vraiment largués…

La Bourse, une valeur refuge ?

La Bourse, une valeur refuge ?

Or, matières premières, obligations d’Etat, immobilier français. A en croire de plus en plus d’analystes et de stratégiques, tel serait le carré magique des placements pour les prochains trimestres, voire les prochaines années. Leur raisonnement est simple : compte tenu de l’incertitude et des risques qui pèsent sur la planète tant d’un point de vue économico-financier que géopolitique, il serait grand temps de se focaliser sur les valeurs refuges. Malheureusement, l’homme a souvent la mémoire courte et préfère suivre le consensus plutôt que de prendre des risques tout seul. Ainsi, les placements qui ont aujourd’hui le vent en poupe présentent tous les symptômes de la bulle, c’est-à-dire d’un décalage cumulatif et auto-entretenu par rapport à leur valeur réelle. Le seul qui en est pour le moment exclu reste les actions, en particulier dans l’Occident. Et si la vraie valeur refuge résidait dans les marchés boursiers ?

France : de la grève à la Grèce ?

C’est presque inconcevable. Après quinze ans de tergiversations, un an de consultation et trois journées de grèves, une loi sur la réforme des retraites a enfin été votée par l’Assemblée Nationale. Conformément à la législation française, elle doit désormais être validée par le Sénat puis définitivement entérinée par le Conseil Constitutionnel. Au terme de ce va-et-vient législatif, il est très rare qu’une loi votée par l’Assemblée soit complètement abandonnée. Pourtant, en dépit de cette réalité, une vague de fond a surgi d’on ne sait où pour spéculer sur la non-promulgation de la réforme des retraites. Dès lors, au lieu de se calmer, les mouvements sociaux sont en train de dégénérer. Si bien que les syndicats appellent à une grève illimitée dans de plus en plus de secteurs dès mardi prochain. Cette réaction est d’autant plus incompréhensible que la réforme décidée par le gouvernement est une réforme à minima, c’est-à-dire bien loin de la rigueur qui serait nécessaire pour vraiment garantir un financement pérenne de la retraite par répartition. Ainsi, il faut savoir qu’aujourd’hui dans l’Hexagone, l’âge moyen de départ à la retraite est déjà de 62 ans. Fixer l’âge légal à un tel niveau ne revient donc qu’à officialiser une situation de fait. De plus, les agences de notation ont prévenu la France que le maintien de sa bonne notation restait conditionné par la réalisation d’un minimum de réformes sur la dépense publique et principalement sur le système de retraite par répartition. Dès lors, si, à l’instar de la loi sur le CPE en 2006 qui, bien que votée par l’Assemblée Nationale, avait ensuite été retirée par la pression de la rue, la loi sur la réforme des retraites est retirée ou vidée de sa substance, il faut se préparer à une rapide dégradation de notre AAA. Avec toutes les conséquences négatives que cela suppose. De la grève à la Grèce, il n’y a donc qu’un pas que la France doit absolument éviter de franchir…

Budget de la France : encore des promesses…

Budget de la France : encore des promesses…

« Paroles, Paroles, Paroles… » Ce refrain lancinant d’une célèbre chanson des années 70 pourrait parfaitement être repris par les différents gouvernements qui se sont succédés en France depuis une trentaine d’années. En effet, au-delà des promesses électorales en tous genres rarement tenues, les nombreux premiers ministres , ministres de l’économie, du budget et autres s’époumonent chaque année pour promettre, la main sur le cœur, que le déficit public français sera fortement réduit l’année suivante, notamment grâce à des efforts draconiens en matière de réduction des dépenses et à une croissance comprise entre 2 et 2,5 %. Cet automne ne faillit évidemment pas à cette règle, avec néanmoins une différence : jamais le déficit public français n’a été aussi élevé : environ 8 % du PIB en 2010. De même, jamais la dette publique hexagonale n’a été aussi forte, en l’occurrence autour des 83 % du PIB. Face à ce triste constat, deux conséquences logiques s’imposent. D’une part, le gouvernement doit, plus que jamais, montrer à la France et au monde qu’il va enfin s’appliquer à réduire cette gabegie dangereuse. Il en va de sa crédibilité internationale, mais aussi du maintien de son rating AAA, sans lequel l’Etat français ne pourra plus financer aussi facilement ses déficits, entraînant alors l’ensemble du pays dans une situation catastrophique. D’autre part, compte tenu de l’ampleur historique du déficit de 2010, il paraît aisé, voire inévitable, de pouvoir réduire celui-ci, ne serait-ce que grâce au retour de la croissance économique…

Des marchés boursiers toujours attractifs…

Des marchés boursiers toujours attractifs…

« Etes-vous vraiment sûr que la Bourse soit un bon placement aujourd’hui ? » Telle est la question qui nous parvient régulièrement à la lecture ou à l’écoute de nos articles et prévisions sur les évolutions boursières qui, selon certains, seraient trop optimistes. Cette question n’est d’ailleurs pas nouvelle, puisqu’elle nous était déjà posée au printemps 2009 lorsque les grands indices boursiers atteignaient des planchers et faisaient dire au plus grand nombre que la baisse était loin d’être terminée. Dix-huit mois après cette tempête et comme nous l’annoncions à l’époque, la croissance mondiale est repartie en forte hausse (elle devrait dépasser les 4 % en 2010 et 2011) et les marchés actions ont retrouvé de belles couleurs. Pourtant, niant cette réalité, de nombreux investisseurs continuent d’annoncer que le meilleur est passé et qu’il faut désormais se préparer à un « W » tant économique que boursier. En dépit de ce regain de pessimisme, nous persistons et signons : malgré une volatilité inévitablement forte, les marchés actions demeureront haussiers au moins jusqu’à l’été 2011.

Deux ans déjà.

Deux ans déjà.

C’était il y a tout juste deux ans, le 15 septembre 2008 pour être précis : en quelques heures, le monde allait basculer dans sa plus grave crise financière depuis celle de 1929. Et ce, principalement par le biais d’une erreur humaine, en l’occurrence celle d’Henri Paulson, alors secrétaire d’Etat au Trésor américain qui, par esprit de vengeance (en tant qu’ancien patron de Goldman Sachs) a décidé de laisser faire faillite la quatrième banque d’affaires américaine Lehman Brothers. Cependant, à la différence des années 1930 et tirant les leçons des erreurs de l’époque, les dirigeants de la planète ont su éviter la faillite systémique. Si bien que deux ans après la « déflagration Paulson », la croissance mondiale a déjà retrouvé les 4 % à 4,5 %, les bourses ont repris le chemin (certes encore chaotique) du rebond et de plus en plus de banques retrouvent une rentabilité très appréciable.Pourtant, deux questions principales demeurent. Premièrement, la reprise est-elle pérenne ? Deuxièmement, le monde économico-financier a-t-il changé positivement depuis le début de la crise ? A ces deux questions, nous répondons par l’affirmative, tout en apportant néanmoins quelques nuances…

Depuis quelques années, une nouvelle réalité mondiale semble s’imposer. La Chine et l’Asie sont devenues les leaders de la croissance mondiale, l’Amérique Latine est en pointe (notamment grâce au Brésil), les Etats-Unis s’accrochent à la première place du PIB planétaire et l’Europe traîne continuellement la patte depuis dix ans. Et l’Afrique dans tout ça ? En effet, habitués à se focaliser sur trois ou quatre continents, les économistes (nous y compris) font souvent l’impasse sur le continent africain. Les raisons sont multiples : manque de statistiques, donc difficulté pour établir des prévisions, faible visibilité en matière de relations économiques et financières, instabilité géopolitique… Pourtant, en dépit (ou à cause ?) de ces difficultés chroniques, l’Afrique constitue le continent où le potentiel de croissance est certainement le plus fort, car non encore exploité. Après l’Europe, l’Amérique, puis l’Asie, l’Afrique attend donc son heure. Il ne reste plus qu’à espérer que ses dirigeants sauront lui garantir un minimum de stabilité économique et sociale pour ne pas « rater le train ». En attendant, du côté de l’Occident et en particulier de la France, l’Afrique et l’ensemble du monde émergent doivent être considérés comme des terres de croissance en puissance, donc des marchés à prendre et par là même des créateurs de richesses et d’emplois. Les Chinois l’ont déjà bien intégré et mis à profit, il serait temps de nous réveiller.

France : le suicide par l’impôt.

France : le suicide par l’impôt.

Si certains Français osaient encore ne pas y croire, c’est désormais une certitude : après 2012, quelle que soit l’issue des élections présidentielles, la France se lancera dans une phase d’augmentation de sa pression fiscale. Dans la mesure où cette dernière est d’ores et déjà l’une des plus élevées du monde, il est de notre devoir, en tant qu’économistes indépendants, de souligner que cette perspective constitue un important danger pour l’avenir de notre « douce France ». En effet, depuis une vingtaine d’années, les différents gouvernements français ont apporté la même réponse à l’ensemble des problèmes économiques hexagonaux : une augmentation conjointe des dépenses publiques et de la pression fiscale. Avec pour principaux résultats : moins de croissance, moins d’emploi et plus de pauvreté. Est-ce cela que nous souhaitons proposer à nos enfants ? Alors Mesdames et Messieurs les dirigeants politiques, tous bords confondus, il serait donc grand temps d’arrêter la démagogie, l’irresponsabilité économique et le manque de courage politique. La France est proche du point de non-retour, il est indispensable de réagir avant qu’il ne soit trop tard.

Une rentrée chaude pour tout le monde.

Comme chaque année, la rentrée de septembre suscite toutes les inquiétudes. Ainsi, après le « break » de l’été, c’est traditionnellement le moment de remettre les pendules à l’heure et peut-être aussi de se remettre en question. Chacun s’interroge sur son avenir personnel et professionnel, mais aussi sur celui de l’environnement économico-financier. Face à ces inconnues, deux comportements sont possibles : soit l’enthousiasme du renouveau, soit la crainte d’un avenir difficile. Depuis trois ans et le début de la crise, il faut malheureusement reconnaître que c’est plutôt le second sentiment qui prédomine. Et ce, tant pour les Etats que pour les marchés, les entreprises ou encore les particuliers. Cette année se situe peut-être encore un degré au-dessus sur l’échelle des inquiétudes, dans la mesure où après quasiment trois années de vaches maigres, les acteurs économiques de la planète se sont mis à croire à la reprise. Dès lors, une nouvelle déception pourrait replonger le monde économico-financier dans un accès de pessimisme auto-entretenu duquel il sera particulièrement difficile de sortir. Cependant, après une rentrée chaude et difficile un peu partout à travers le monde tant sur le plan économique et financier que d’un point de vue social (notamment en France), l’automne et la fin 2010 devraient plutôt nous réserver de bonnes surprises…