L’humeur de la semaine

2021, l’Odyssée de l’économie.

2021, l’Odyssée de l’économie.

Où serons-nous en 2021 ? Vaste question. Et pour cause : s’il est déjà difficile de prévoir la situation économico-financière internationale à un an, établir des anticipations à dix ans relève de la gageure. Tel est pourtant l’exercice périlleux auquel on nous demande régulièrement de nous livrer. Seul réconfort : compte tenu du caractère particulièrement éloigné de l’horizon prévisionnel, il est peu probable que l’on nous tiendra rigueur de nos erreurs potentielles. A ce sujet, il est clair que si, à court terme, le consensus a très souvent tort, son risque d’erreur augmente avec le temps. Ainsi, au gré d’un rapide retour sur les prévisions émises en janvier 2001 pour les dix années à venir, il est clair que la grand majorité d’entre elles se sont avérées vaines. Cependant, en dépit des embuches et de l’adversité, l’économie mondiale résiste et continue de produire des success stories. Certes, elles ne sont pas pléthores. Cependant, elles montrent que les crises et les péripéties peuvent aussi constituer des opportunités pour ceux qui ne se laissent pas abattre par le pessimisme qu’elles génèrent. Dans ce cadre, même s’il est impossible de savoir avec exactitude quelles seront les catastrophes qui jalonneront la prochaine décennie, il est d’ores et déjà certain qu’elles engendreront également des opportunités déterminantes pour ceux qui ne baisseront pas les bras face aux dangers mais au contraire, oser investir…

2011 : l’année des bonnes surprises ?

2011 : l’année des bonnes surprises ?

Après une année 2010 de reprise mondiale à plusieurs vitesses, tous les espoirs, mais aussi tous les doutes, se portent sur 2011. Cette nouvelle année va-t-elle se traduire par une homogénéisation de la croissance internationale, par une rechute de certains pays, par un retour massif de l’inflation ou encore par la poursuite de la crise de la dette publique ? Autant de questions auxquelles nous devons apporter nos réponses. Comme tous les ans, ces dernières ne seront pas le fruit du consensus, ni de la pensée unique et encore moins de la spéculation. Non, nos prévisions resteront construites sur la base des fondamentaux économiques et dans la plus grande objectivité possible. Pour commencer, nous estimons ainsi que la croissance mondiale devrait continuer sur sa lancée et se stabiliser autour du niveau déjà atteint en 2010, à savoir 4 %. Comme l’an passé, voire comme cela s’observe depuis une dizaine d’années, la locomotive de cette dynamique sera la Chine, dont le PIB devrait encore croître d’environ 9,5 %. Plus globalement et en dépit d’un inévitable ralentissement après la forte vigueur de l’an passé, le monde « émergent » demeurera une terre de croissance forte. Les Etats-Unis devraient également connaître une année favorable, avec au moins 3 % de croissance. Une fois encore, c’est l’Europe et plus précisément la zone euro qui font l’objet de toutes les inquiétudes…

De 2010 à 2011 : prévoir reste notre devoir…

De 2010 à 2011 : prévoir reste notre devoir…

Comme chaque début d’année, revoici la période des vœux. Chacun y va de ses souhaits enjoués, presque mécaniquement, sans se soucier vraiment de leur réalisation. De très nombreux économistes adoptent régulièrement (et pas seulement en début d’année) un comportement similaire. En effet, ils formulent des prévisions à hue et à dia sans vraiment se soucier de leur occurrence et surtout sans revenir sur leurs erreurs de prévisions. Ainsi, après avoir unanimement échoué à anticiper l’ampleur de la crise de 2008-2009, ils ont tout aussi massivement refusé d’imaginer que la planète économico-financière pourrait retrouver le chemin de la croissance dès 2009. Face à cette nouvelle erreur, ils n’ont cependant pas baissé les bras et ont persisté dans leur pessimisme tant au second semestre 2009 qu’en 2010. Ainsi, il y a tout juste un an, rares étaient encore ceux qui osaient imaginer une croissance mondiale à 4 %. Et pourtant ! Malheureusement, le scénario du pire a la vie longue, si bien qu’en dépit d’un consensus mou autour d’une reprise lente et poussive, nombreux sont encore ceux qui prévoient une forte rechute de l’activité mondiale en 2011. Comme dirait malencontreusement Brice Hortefeux dans un autre registre, quand il y en a une (erreur de prévision), ça va, c’est quand il y en a plusieurs que cela pose problème… Voilà pourquoi depuis plus de dix ans, dans un souci de transparence et de respect à l’égard de nos lecteurs et sans tomber dans l’autosatisfaction ni l’auto-flagellation, nous réalisons chaque début janvier, le bilan de nos prévisions. Cette année encore, nous en sommes globalement satisfaits…

2010 : une lente sortie de crise.

2010 : une lente sortie de crise.

Comme chaque fin décembre, il est d’usage de faire le bilan de l’année écoulée. Cet exercice a notamment le mérite de rappeler les bons et les moins bons moments des douze derniers mois. Mieux, il permet de prendre du recul, de manière à recharger les batteries pour l’année à venir. Et cela est particulièrement nécessaire aujourd’hui, car, depuis bientôt quatre ans, la planète économico-financière fait l’objet de toutes les craintes. Chaque année a ainsi apporté son lot de crises, de chômage et de peurs en tous genres. Depuis 2008, les Cassandres, pessimistes et autres Bearish n’ont cessé d’annoncer que le pire était inévitable. En 2009, ils avaient ainsi prédit que le PIB mondial chuterait d’au moins 5 %. Pourtant, il ne recula que de 0,7 %. Qu’à cela ne tienne, il y a un an, ces mêmes « adeptes de la fin du monde imminente » balayaient d’un revers de main leur erreur de prévision, en soulignant que si la crise de 1929 avait pu être évitée en 2009, elle ne le serait pas en 2010. Mais, une fois encore, ils avaient tort. Ainsi, la progression du PIB mondial sera d’au moins 4 % cette année. Si elle n’a certes pas renoué avec ses sommets des années 2005-2007 (autour des 5 %), elle réalise une performance supérieure à celle des 30 dernières années, au cours desquelles elle atteignait une moyenne annuelle de 3,5 %. Toutefois, à la différence des années 1990, cette croissance n’a pas été homogène…

Et si l’Allemagne sortait de la zone euro ?

Et si l’Allemagne sortait de la zone euro ?

A force d’imaginer que la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, voire la France pourraient sortir de la zone euro, on a fini par oublier que le pays le plus enclin à claquer la porte de cette dernière pourrait bien être l’Allemagne. Les récentes déclarations des dirigeants allemands ont d’ailleurs de quoi inquiéter. Ainsi, que ce soit les Ministres de l’économie, des Finances ou encore Angela Merkel en personne, tous ne cessent de souligner que la zone euro est bien en crise existentielle, tout en s’interrogeant sur la place de l’Allemagne dans l’Union Economique et Monétaire (UEM). Pis, ces questions et ces inquiétudes ne sont pas le simple fait des dirigeants politiques, mais elles s’imposent de plus en plus au sein de la population. Un dernier sondage indique même que 57 % des Allemands pensent qu’ils auraient dû conserver le mark. Tout un programme ! Autrement dit, si depuis l’après-guerre, les Allemands ont constamment avalé des couleuvres et volé au secours de leurs partenaires européens, aujourd’hui, ils ne semblent plus disposés à le faire aussi facilement. Ou du moins à une condition : que les pays eurolandais engagent les même réformes qu’ils ont réussi à mener depuis dix ans. Sinon, à l’image de son comportement à l’égard de la Grèce, voire, dans une moindre mesure, de l’Irlande, l’Allemagne retrouvera le pouvoir de dire « Nein ! ».

Pas de sortie de crise sans inflation…

Pas de sortie de crise sans inflation…

Depuis près de quarante ans, la plupart des manuels d’économie vendus à travers l’Europe, ainsi que la grande majorité des écrits et déclarations des dirigeants, professeurs et autres élites européens sont formels : l’inflation est le principal danger qui menace l’économie et il convient donc de la combattre à tous prix. Le rabâchage ou encore le lavage de cerveau a si bien fonctionné que rares sont ceux qui osent, encore aujourd’hui, soutenir qu’il y a encore plus grave que l’inflation, en l’occurrence la déflation. Malheureusement, cette erreur de diagnostic n’est pas restée cantonnée au stade de l’Université ou des cercles bien pensants. Elle a aussi engendré des conséquences concrètes sur les évolutions économiques et sociales de l’Europe et plus particulièrement de la zone euro. En effet, à force d’avoir voulu lutter contre une inflation imaginaire, les dirigeants eurolandais ont fini par casser la croissance structurelle de la zone euro, déjà affectée par la faible efficacité de la puissance publique et par la montée de la pression fiscale. Et c’est bien cela qu’il faut faire comprendre à nos élites tout aussi bien pensantes que fatigantes : une inflation de 3 % n’a jamais tué personne. Les Américains, les Chinois, les Anglais… l’ont fait, reste à savoir si les Eurolandais auront l’intelligence d’y arriver. Il en va de leur existence, car, sans le retour de la croissance et de l’inflation, la zone euro finira par disparaître dans les trois années à venir…

La haine des classes…

La haine des classes…

A en croire certains, la France serait l’un des derniers pays communistes de la planète, à côté de Cuba et de la Corée du Nord ; la Chine n’ayant de communiste que le nom et constituant certainement l’un des pays au monde où la recherche du profit est la plus forte. Si cette analyse excessive peut susciter le rire, force est malheureusement de constater qu’elle n’est pas dénuée d’une certaine part de vérité. En effet, la France est un pays dans lequel le poids des dépenses publiques et de la pression fiscale dans le PIB figure parmi les plus élevés du globe. Ainsi, elle se paie le luxe d’entretenir des dépenses publiques pharaoniques avec pour seuls résultats : une croissance molle, un chômage élevé, un accroissement des inégalités sociales et de la pauvreté. Certains diront alors que, justement, si ces dépenses n’étaient pas là, la situation serait encore plus dramatique. Et c’est justement là que la France commence à sombrer dans le communisme. Car, si pratiquer un laxisme budgétaire depuis trente ans sans résultats positifs peut, à la rigueur, se comprendre pour des raisons bassement politiciennes liées à la volonté des dirigeants politiques d’être élus ou réélus, vouloir encore augmenter la facture devient grotesque et surtout dangereux. Or, à quelques exceptions près, peu de personnes en France osent demander la transformation de notre modèle étatiste hypertrophié en un système libéré avec moins de pressions fiscales, budgétaires et réglementaires. Attention, le risque de crise sociale ne cesse de grandir…

France : Rien de nouveau jusqu’en 2012…

Nicolas Sarkozy a beau le réfuter, tous les yeux sont d’ores et déjà rivés sur les élections de 2012. Basé sur le concept « faire du neuf avec du vieux », le remaniement de la semaine dernière confirme d’ailleurs que le gouvernement est déjà en ordre de bataille pour affronter les prochaines échéances électorales. C’est là que réside le drame dans la politique de la plupart des pays occidentaux : elle prime sur les contingences économiques et ce, en particulier dans l’Hexagone où la culture économique est très faible et trop politisée. Dès lors, à l’exception des neuf mois qui suivent la victoire à une élection présidentielle, il devient quasiment impossible d’engager des réformes économiques de fond. Autrement dit, si ces dernières ne sont pas menées dès le début de son mandat, le Président en exercice est souvent contraint de revoir à la baisse ses promesses électorales. Il finit alors par se contenter de gérer au mieux les affaires courantes, sans trop de dérapages, de manière à augmenter ses chances de réélection. C’est ainsi, que depuis le début des années 70, la France s’est engoncée dans le confort de l’immobilisme et du refus des réformes massives. Et, malheureusement, tant que le cycle politique ou électoraliste l’emportera sur la réalité économique, rien ne changera. En d’autres termes, il n’y aura rien de nouveau sous le soleil français jusqu’en 2012. Mais quid de l’après 2012 ?

France : une croissance chamallow…

France : une croissance chamallow…

Et bien non, ce n’est toujours pas au troisième trimestre 2010 que la croissance française atteindra la barre psychologique des 2 %. Cela fait désormais onze trimestres qu’un tel « évènement » ne s’est pas produit. Au cours de cette funeste période le glissement annuel moyen du PIB français a même été de – 0,5 %. Et ce n’est pas tout, puisque même si l’on remonte à 2001, cette croissance annuelle moyenne n’a été que de 1,2 %. C’est dire à quel point l’économie française est condamnée à la croissance molle. Si bien qu’une progression du PIB de 0,4 % au troisième trimestre et un glissement annuel de 1,8 % sont présentés par les dirigeants du pays comme des bonnes performances. Mais, au-delà de ce marketing bien pensant, il faut avouer que l’économie française demeure engluée dans la mollesse, ce qui se traduit mécaniquement par un emploi moribond, un taux de chômage élevé et un pouvoir d’achat en berne. Et ce, en dépit des nombreuses perfusions publiques. Autrement dit, ce laxisme budgétaire n’a fait que masquer l’apathie structurelle de l’économie hexagonale. Dès lors, maintenant qu’il devient indispensable de réduire les déficits publics, toutes les carences de notre économie devraient apparaître au grand jour. Quel que soit son remaniement, le gouvernement doit donc se préparer à une année 2011 très délicate…

Encore un G20, un G20 pour rien ?

Encore un G20, un G20 pour rien ?

A l’instar de leurs « ancêtres » du G7, puis du G8, les sommets du G20 apparaissent de plus en plus futiles, pour ne pas dire inutiles. En effet, à présent que le spectre de la crise de 1929 s’est éloigné, les membres de ce « club très select » n’ont plus la même pression qu’au printemps 2009 et surtout retrouvent leurs bonnes habitudes du « chacun pour soi et Dieu pour tous ». Pis, le redémarrage de la croissance mondiale ne s’est pas produit de façon homogène. Il a ainsi engendré des gagnants et des perdants. Parmi les premiers, on recense évidemment une grande partie des pays émergents à la tête desquels trône bien sûr la Chine. Quant aux seconds, il s’agit principalement des pays occidentaux, plus particulièrement de l’Europe et le Japon. Enfin, les Etats-Unis n’ont pas encore choisi leur voie, puisqu’ils apparaissent encore mi-gagnants, mi-perdants. C’est d’ailleurs la raison essentielle pour laquelle ils continuent de se battre sur tous les fronts, notamment sur celui du change. Autrement dit, bien loin de l’union et de l’harmonie (de façade) du sommet de Londres d’avril 2009, les pays du G20 se livrent de nouveau une guerre économique acharnée qui ne veut pas dire son nom. Yuan et dollars sous-évalués, aggravation des barrières non-tarifaires au Japon et dans de nombreux pays émergents, subvention publiques à peine masquées dans la plupart des pays européens et aux Etats-Unis… Tout est bon pour soutenir sa croissance, y compris au détriment des autres…