L’humeur de la semaine

Le Royaume-Uni peut-il réussir là où la zone euro a échoué ?

Le Royaume-Uni peut-il réussir là où la zone euro a échoué ?

Depuis le coup de Trafalgar du vote des Britanniques en faveur du Brexit, de (trop) nombreux analystes s’emploient à démontrer que ce choix douloureux sera très coûteux pour le Royaume-Uni, tandis qu’il devrait s’avérer bénéfique pour la zone euro. Comme nous l’avons déjà expliqué dans ces mêmes colonnes (cf. notamment nos « Humeurs » du 17 juin et du 1er juillet), ce raisonnement nous paraît amplement erroné. Certes, le Royaume-Uni va souffrir, notamment à cause de l’incertitude engendrée par le Brexit. Les dernières enquêtes Markit des directeurs d’achat dans l’industrie et les services montrent ainsi que l’activité a nettement reculé outre-Manche au cours du dernier mois. Cependant, compte tenu d’une croissance structurelle vigoureuse (environ 2,5 %), des effets bénéfiques de la dépréciation de la livre sterling et d’un « policy mix » (c’est-à-dire les politiques budgétaire et monétaire) efficace, l’économie britannique devrait finalement bien résister dans la tempête. Bien loin de cette résilience, l’économie de la zone euro continuera de pâtir de trois handicaps majeurs : une croissance structurelle moribonde (environ 0,8 %), un euro qui reste trop fort, notamment vis-à-vis de la livre sterling et, dans une moindre mesure, du dollar, sans oublier un policy mix faiblement efficace et un manque dramatique de cohésion politique. En plus d’ébranler l’Union européenne et la construction européenne dans ses propres fondements, le Brexit pourrait donc bien rappeler que la zone euro en l’état est vouée à l’échec. C’est en cela que la décision de la Banque d’Angleterre d’abaisser son taux de base de 0,25 point à 0,25 % le 4 août dernier constitue un enjeu majeur pour le Royaume-Uni, mais aussi pour la zone euro. Car, au contraire de la BCE qui n’a pas réussi à sortir la zone euro de sa léthargie économique, la BoE pourrait bien permettre au Royaume-Uni d’éviter le funeste destin qui lui est régulièrement promis, retrouvant progressivement la voie de la croissance soutenue…

Croissance française : zéro pointé.

En ces temps dramatiquement troublés pour la société française, nous aurions préféré annoncer de bonnes nouvelles économiques, qui auraient éventuellement pu apaiser la situation de notre « douce France ». Malheureusement, s’il ne faut évidemment pas céder aux sirènes dévastatrices du pessimisme et du défaitisme, il demeure indispensable de rester réaliste et de dire la vérité. Ainsi, comme nous l’avions annoncé la semaine dernière dans nos prévisions hebdomadaires, le PIB français a connu une croissance zéro au cours du deuxième trimestre 2016. En fait, pour être exact, celui-ci a même baissé de 0,04 %. Après avoir exceptionnellement progressé de 0,7 % au premier trimestre 2016, le PIB national reprend donc son petit bonhomme de chemin, en l’occurrence celui de l’atonie. Le plus inquiétant est que cette contre-performance a été réalisée en dépit de la tenue de l’Euro 2016 dans l’Hexagone, évènement qui a mécaniquement soutenu les dépenses touristiques et les dépenses de consommation dans leur ensemble. Autrement dit, sans ce soutien artificiel et exceptionnel, le PIB français aurait nettement baissé. D’ailleurs, le détail des comptes nationaux montre combien l’économie hexagonale reste fragile. Pire, le PIB français devrait reculer d’environ 0,2 % au troisième trimestre 2016. Cela signifie donc qu’il reculera pendant deux trimestres consécutifs. En d’autres termes, comme nous l’annonçons depuis déjà quelques mois, la France est bien sur le point de retomber en récession…

Foot et croissance : depuis 2000, la France reste bredouille.

Foot et croissance : depuis 2000, la France reste bredouille.

Triste hasard ou malheureuse coïncidence : que ce soit en matière de football ou de croissance, la France n’a plus rien gagné depuis 2000. De là à imaginer qu’une victoire à l’Euro 2016 aurait changé la donne de l’économie française, il y a néanmoins un fossé à ne pas traverser. Certes, en 1998-2000, tout paraissait formidable puisqu’en plus de ses exploits footballistiques, l’Hexagone retrouvait enfin le chemin de la croissance forte, après huit ans d’errance dans l’atonie économique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors qu’il n’avait progressé en moyenne que de 1,4 % par an de 1991 à 1997, le PIB français a brusquement bondi de 3,6 % en 1998, puis de 3,3 % en 1999 et enfin de 4,0 % en 2000. A l’évidence, nous ne sommes pas près de retrouver de telles performances. C’est d’ailleurs ce qui a amené certains esprits étriqués à laisser croire que si la France a connu une vigueur économique si impressionnante, c’est grâce à sa victoire au Mondial 1998, puis à celle de l’Euro 2000. Dans ce cadre, certains, notamment du côté de Matignon et de l’Elysée (mais pas seulement), se sont mis à rêver à un nouveau triomphe français à l’Euro 2016, qui aurait pu faire oublier tous les échecs économiques et politiques récents, puis relancer la confiance, donc la croissance et, enfin, faire baisser fortement et durablement le chômage. Malheureusement, les Bleus ont perdu en finale, mais, n’ayons aucun regret, car si cette corrélation foot-économie peut apparaître plaisante, elle est pourtant complètement erronée. Certes, l’Euro 2016 de foot est bien tombé à pic pour occuper les esprits et monopoliser la scène médiatique pendant quelques semaines. Les buts, les cartons jaunes, les « ola » et autres coups francs ont donc pu remplacer les vicissitudes de la « Loi Travail », les blocages sociaux, ou encore la piètre crédibilité des dirigeants français en matière de restauration de la croissance et d’assainissement des comptes publics. Seulement voilà, la fête est déjà finie : et si l’arrivée des Bleus en finale reste une belle réussite, elle n’a évidemment pas effacé les réalités économiques hexagonales qui ont d’ailleurs déjà repris le dessus : croissance molle, chômage toujours élevé, déficits publics plus lourds qu’annoncé par le gouvernement, tensions sociales exacerbées,… Bref, bravo et merci les Bleus et dommage que les dirigeants politiques français restent toujours loin de vos performances…

Le Brexit : meilleur moyen d’éviter le Fraxit ?

Le Brexit : meilleur moyen d’éviter le Fraxit ?

C’est bien connu : le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ainsi, depuis le triste vote des Britanniques en faveur du Brexit, de plus en plus de voix s’élèvent pour soutenir que cette mauvaise nouvelle pour le Royaume-Uni et pour l’Europe sera finalement une véritable aubaine pour certains pays européens et en particulier pour la France. Selon eux, l’exit du Royaume-Uni permettrait d’attirer de nombreux investisseurs, entreprises et particuliers actuellement installés outre-Manche sur les terres françaises. Parachevant ce miroir aux alouettes, les dirigeants politiques français, qui avaient pourtant érigé la finance comme leur grand ennemi, souhaitent désormais tout faire pour inciter cette dernière à délocaliser la City à la Cité… Nous nageons donc en pleine schizophrénie. Mais peu importe, puisque ces délocalisations en tous genres devraient relancer massivement la croissance française et permettre ainsi à la France de repasser devant le Royaume-Uni en tant que cinquième puissance économique mondiale. En un mot : magnifique ! Evidemment, nous aimerions adhérer à cette prévision. Pour autant, il nous faut avant tout rester réaliste. Or, en dépit des petits cadeaux fiscaux promis aux futurs investisseurs, entreprises et particuliers étrangers qui viendraient s’installer dans notre douce France, il ne faut pas oublier que l’économie hexagonale reste l’une des plus rigides du monde, avec l’une des fiscalités les plus prohibitives, des coûts du travail parmi les plus élevés, sans oublier une croissance parmi les plus faibles du globe. Les dernières enquêtes de conjoncture l’ont encore dernièrement montré : la France est le seul pays de la zone euro dans lequel les indicateurs des directeurs d’achat indiquent une baisse de l’activité, et ce, tant dans l’industrie que dans les services. Aussi, plutôt que de laisser croire que la croissance française va sortir grandie du Brexit, il serait plus opportun de rappeler que si le Royaume-Uni pourra sortir sans trop de dégâts de l’Union européenne, il n’en sera absolument pas de même pour la France. Explications…

Brexit : quatre divorces et un enterrement.

Brexit : quatre divorces et un enterrement.

C’est bien connu, l’humour anglais est très particulier et pas toujours très drôle. Il a néanmoins engendré quelques comédies cinématographiques sympathiques telles que celles des Monty Pithon, Good Morning England, Johnny English, ou encore trois mariages et un enterrement. Les ingrédients sont généralement les mêmes : scénario improbable, humour décalé, héros schizophréniques et suicidaires, le tout dans un environnement plutôt glauque. Avec le Brexit, les Britanniques ont donc décidé de nous faire le même coup, mais cette fois-ci dans la vie réelle et avec des conséquences qui risquent d’être bien plus dramatiques qu’au cinéma. Le Brexit consacre effectivement quatre divorces et un enterrement. Le premier coule de source ou plutôt des urnes, puisqu’il s’agit du divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Deuxième divorce, celui qui s’observe au sein même du Royaume-Uni. Car si l’Angleterre et le Pays de Galles ont massivement voté pour le « Leave », l’Ecosse et l’Irlande du Nord se sont largement exprimées pour le Remain. Troisième divorce, celui qui s’observe entre les « jeunes » et leurs ainés. Quatrième divorce, qui s’observe lui aussi dans la plupart des pays européens, celui entre les « élites » et le « peuple ». Dès lors, en l’absence d’un vrai projet européen pour la croissance et l’emploi, les populations sont évidemment tentées de revenir en arrière, de se replier sur elles-mêmes et de dire « non » à l’Europe. D’où le triste épilogue très probable de cette comédie dramatique à l’anglaise, en l’occurrence l’enterrement de l’Union européenne. Espérons donc que, pour une fois, les dirigeants européens seront à la hauteur de la situation, sinon la comédie à l’anglaise sera certainement remplacée par un drame à la française du type « La haine »…

La chute de Londres…

La chute de Londres…

C’est tout simplement incroyable : en dépit des mises en garde, de l’émotion suscitée par le meurtre de la députée Jo Cox et surtout du bon sens économique, les Britanniques ont finalement choisi le Brexit. C’est une triste journée pour le Royaume-Uni et pour l’Union européenne qui vont fortement souffrir au cours des prochains trimestres. Les conséquences à court terme vont être dramatiques. Nous allons tout d’abord assister à un krach boursier massif au Royaume-Uni et en Europe, mais aussi aux Etats-Unis et sur l’ensemble des places internationales. Si, dans un premier temps, ce krach suscitera un « flight to quality » vers les marchés obligataires, notamment allemands, l’incertitude suscitée par ce choc ne manquera pas d’engendrer des inquiétudes sur les comptes publics des Etats européens, suscitant progressivement une remontée des taux d’intérêt à long terme et in fine un krach obligataire dans de nombreux pays, y compris en France. Alors, en route vers le krach boursier, puis le krach obligataire et surtout la récession et la montée du chômage. Une vraie horreur économique. Bon courage à tous !

Un Brexit coûterait plus cher à l’Europe qu’au Royaume-Uni.

Un Brexit coûterait plus cher à l’Europe qu’au Royaume-Uni.

Avec le Brexit c’est un peu comme avec Donald Trump. En effet, il y a environ un an, selon la plupart des sondages, la probabilité que ce dernier emporte les primaires des Républicains était d’environ 1 %. Et pourtant ! De même, il y a encore quelques semaines, la quasi-totalité des sondages annonçaient une victoire facile du Bremain. Or, depuis quelques jours et si les jeux ne sont évidemment pas encore faits, le Brexit est donné victorieux par de plus en plus d’enquêtes d’opinion. Il faut dire que la campagne de Cameron et des pro-Europe contre le « Leave » a été catastrophique. Et pour cause : plutôt que de montrer ce que le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne pouvait lui apporter, ceux-ci ont basé leur campagne sur un catastrophisme autant excessif qu’erroné. Les mêmes élucubrations étaient pléthore lors du refus des Britanniques d’entrer dans l’euro et il n’en a rien été. Mieux, ou plutôt pire pour les partisans de l’Euro à tous prix, le Royaume-Uni est sorti renforcé de sa non-participation à la monnaie unique. Il a par exemple pu bénéficier d’une politique monétaire extrêmement réactive et accommodante. En fait, le Brexit effectif sera certainement beaucoup plus coûteux à l’Union européenne qu’au Royaume-Uni. En effet, un tel scénario ouvrira la boîte de Pandore de l’Exit et cassera définitivement la construction européenne telle que nous la connaissons depuis l’après-guerre. Un mouvement de défiance internationale à l’égard de l’Union s’engagera alors, produisant une tempête financière particulièrement dangereuse. C’est peut-être bien là que réside le vrai enjeu du référendum britannique. A savoir, faire comprendre aux dirigeants européens que l’Europe ne fait plus rêver. Plutôt que de faire peur aux Anglais, il serait donc beaucoup plus opportun de modifier les structures économiques et politiques de l’Union et aussi de la zone euro, de manière à en faire des terres de croissance forte et de chômage faible, tout en assurant la sécurité de leurs citoyens. Sinon, quelle que soit l’issue du référendum du 23 juin, l’Union européenne et la zone euro finiront forcément par exploser.

Un Brexit coûterait plus cher à l’Europe qu’au Royaume-Uni.

Un Brexit coûterait plus cher à l’Europe qu’au Royaume-Uni.

Avec le Brexit c’est un peu comme avec Donald Trump. En effet, il y a environ un an, selon la plupart des sondages, la probabilité que ce dernier emporte les primaires des Républicains était d’environ 1 %. Et pourtant ! De même, il y a encore quelques semaines, la quasi-totalité des sondages annonçaient une victoire facile du Bremain. Or, depuis quelques jours et si les jeux ne sont évidemment pas encore faits, le Brexit est donné victorieux par de plus en plus d’enquêtes d’opinion. Il faut dire que la campagne de Cameron et des pro-Europe contre le « Leave » a été catastrophique. Et pour cause : plutôt que de montrer ce que le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne pouvait lui apporter, ceux-ci ont basé leur campagne sur un catastrophisme autant excessif qu’erroné. Les mêmes élucubrations étaient pléthore lors du refus des Britanniques d’entrer dans l’euro et il n’en a rien été. Mieux, ou plutôt pire pour les partisans de l’Euro à tous prix, le Royaume-Uni est sorti renforcé de sa non-participation à la monnaie unique. Il a par exemple pu bénéficier d’une politique monétaire extrêmement réactive et accommodante. En fait, le Brexit effectif sera certainement beaucoup plus coûteux à l’Union européenne qu’au Royaume-Uni. En effet, un tel scénario ouvrira la boîte de Pandore de l’Exit et cassera définitivement la construction européenne telle que nous la connaissons depuis l’après-guerre. Un mouvement de défiance internationale à l’égard de l’Union s’engagera alors, produisant une tempête financière particulièrement dangereuse. C’est peut-être bien là que réside le vrai enjeu du référendum britannique. A savoir, faire comprendre aux dirigeants européens que l’Europe ne fait plus rêver. Plutôt que de faire peur aux Anglais, il serait donc beaucoup plus opportun de modifier les structures économiques et politiques de l’Union et aussi de la zone euro, de manière à en faire des terres de croissance forte et de chômage faible, tout en assurant la sécurité de leurs citoyens. Sinon, quelle que soit l’issue du référendum du 23 juin, l’Union européenne et la zone euro finiront forcément par exploser.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, sauf si…

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, sauf si…

Nous l’avons constamment souligné depuis des années, et notamment au lendemain de la crise de 2008-2009 : les crises font partie de la vie économique. Il ne faut donc pas en avoir peur mais les appréhender comme des phases de mutations et d’opportunités. De la sorte, pour les pays, les entreprises et les particuliers qui ont réussi à les affronter comme telles, elles leur permettent d’en sortir gagnants et même renforcés. Comme disait Friedrich Nietzsche « ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Mais attention, cette réussite suppose deux conditions sine qua non. D’une part, savoir tirer les leçons des erreurs passées pour ne pas les rééditer. D’autre part, posséder une capacité d’adaptation à toute épreuve. C’est d’ailleurs là que résident les principales forces du système capitaliste depuis le XVIIème siècle et plus globalement de l’homo-economicus. A l’inverse, si le dogmatisme et le refus des réformes priment, l’échec est au bout du chemin. Par exemple, il faut savoir admettre que les stratégies économiques focalisées sur l’augmentation des dépenses publiques sont aujourd’hui vouées à l’échec. Continuer de le nier (comme trop de dirigeants politiques le font encore en France) ne produira que de l’inefficacité économique et sociale, ainsi que de graves déceptions qui ne feront qu’accroître les tensions sociétales. Les dernières tristes semaines nous l’ont malheureusement confirmé. C’est en cela que la résilience récente de l’économie française ne peut être que temporaire. En effet, le rebond de croissance de ces derniers trimestres n’est qu’un effet de correction de la faiblesse passée, associé à un alignement des planètes exceptionnel. A présent que les planètes se désalignent (notamment via l’augmentation des cours des matières premières et de l’euro), la réalité structurelle va reprendre le dessus : trop de pression fiscale, trop de rigidités, un manque criant de modernisation du modèle économique et social hexagonal. Autant de handicaps qui engendreront un net ralentissement de la croissance française d’ici la fin 2016.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, sauf si…

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, sauf si…

Nous l’avons constamment souligné depuis des années, et notamment au lendemain de la crise de 2008-2009 : les crises font partie de la vie économique. Il ne faut donc pas en avoir peur mais les appréhender comme des phases de mutations et d’opportunités. De la sorte, pour les pays, les entreprises et les particuliers qui ont réussi à les affronter comme telles, elles leur permettent d’en sortir gagnants et même renforcés. Comme disait Friedrich Nietzsche « ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Mais attention, cette réussite suppose deux conditions sine qua non. D’une part, savoir tirer les leçons des erreurs passées pour ne pas les rééditer. D’autre part, posséder une capacité d’adaptation à toute épreuve. C’est d’ailleurs là que résident les principales forces du système capitaliste depuis le XVIIème siècle et plus globalement de l’homo-economicus. A l’inverse, si le dogmatisme et le refus des réformes priment, l’échec est au bout du chemin. Par exemple, il faut savoir admettre que les stratégies économiques focalisées sur l’augmentation des dépenses publiques sont aujourd’hui vouées à l’échec. Continuer de le nier (comme trop de dirigeants politiques le font encore en France) ne produira que de l’inefficacité économique et sociale, ainsi que de graves déceptions qui ne feront qu’accroître les tensions sociétales. Les dernières tristes semaines nous l’ont malheureusement confirmé. C’est en cela que la résilience récente de l’économie française ne peut être que temporaire. En effet, le rebond de croissance de ces derniers trimestres n’est qu’un effet de correction de la faiblesse passée, associé à un alignement des planètes exceptionnel. A présent que les planètes se désalignent (notamment via l’augmentation des cours des matières premières et de l’euro), la réalité structurelle va reprendre le dessus : trop de pression fiscale, trop de rigidités, un manque criant de modernisation du modèle économique et social hexagonal. Autant de handicaps qui engendreront un net ralentissement de la croissance française d’ici la fin 2016.