Les Etats de la périphérie européenne attirent de nouveau les investisseurs. Qui l’eut cru ? Il y a encore deux ans en effet, de nombreux observateurs anticipaient un scénario catastrophe de type « Grexit » (une combinaison des termes « Greece » et « Exit ») synonyme d’échec du projet d’union monétaire. Aujourd’hui pourtant, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et même la Grèce sont devenus les nouveaux eldorados des marchés. Ce regain d’intérêt pour les pays d’Europe du sud est-il alors véritablement justifié ? Pas sûr…
Les rouages de la mondialisation sont grippés
« 2008 sera-t-elle l’année de la prise de conscience de la mondialisation ? Sans nul doute, a-t-on compris, au cours des derniers mois, que la dépendance entre les états était plus forte que ce que nous laissaient penser les discours des grands argentiers du monde », écrivions-nous en décembre dernier. Une dépendance pour le meilleur et, aujourd’hui, pour le pire.
Mondialisation : Avec du sucre ?
« Quand le régionalisme se substitue aux vides du multilatéralisme », écrivions-nous en octobre 2007. La crise financière puis économique étant venue ébranler nombre de nos convictions, cette acception a aujourd’hui plus encore de valeur qu’il y a deux ans. C’est l’Amérique Latine qu’il faut une fois de plus remercier. La nouvelle invention : le sucre. Pas de la matière première, mais une nouvelle devise transfrontalière. Les Chinois en rêvaient, les Latino l’on fait. Ou, du moins, annoncé.
Chine : Le défi de la consommation intérieure
Par les temps qui courent, on se contente de peu. La Chine se satisfera donc de 6 %. S’il fallait un argument pour finir d’enterrer la théorie du découplage, le directeur des prévisions économiques du Centre d’information d’Etat chinois l’a donné sans sourciller la semaine dernière. Un PIB trimestriel en hausse de seulement 6 %, voilà qui serait le taux de croissance le plus faible depuis 1992, date de la création de cet indicateur. Pour l’année en cours, le PIB chinois devrait croître de 5 à 8 %, selon les estimations. Dire que le PIB chinois a augmenté en moyenne de 9,4 % par an, entre 1998 et 2007. Cette année-là, il a même bondi de 13 %.
La prose des agences de notation, vue après la crise
Mises à l’index pour le manque de professionnalisme, leurs partis pris, les agences de notation sont pourtant passées sans mal au travers des mailles du filet du G20. Le tant attendu communiqué du G20 n’y fait qu’une lointaine allusion, en énonçant le principe de « renforcement de la surveillance et de la régulation financière ».
Mondialisation : La Méditerranée reste sans union
Les anniversaires ne sont guère propices à de grandes manifestations de joie actuellement. L’An II de subprime. Les six mois de la faillite de Lehman Brothers. La deuxième bougie de feu l’UPM. UPM ou Union pour la Méditerranée. Un concept, rappelons-nous, qui a vu le jour à Toulon, lors d’un meeting de campagne présidentielle. Puis qui a revu la lumière l’année dernière, en juillet, lors d’une grande réunion, rassemblant tous les principaux leaders économiques et politiques du pourtour du Mare Nostrum. Une réunion qui, au final, comme beaucoup d’autres, a fait couler de l’encre dans les médias, puis, plus grand-chose.
Mondialisation : Mauvais rattrapage
Au moins, la crise aura suscité quelques éclats de rire – nerveux. Le dernier date de ma lecture, sensée être très austère, d’une note du Fonds Monétaire International informant du changement de cap pris par l’institution pour mieux servir ses fonctions. Si l’objectif est louable, les moyens alloués prêtent à sourire. Petite lecture commentée.
Mondialisation : Gibraltar, un paradis sur un rocher
Les paradis fiscaux se sont attirés les foudres de l’enfer. Evasion fiscale, blanchiment d’argent, opacité des transactions financières qui transitent par eux, encouragement des pratiques financières que la crise vilipende… les accusations fusent. Doivent-ils être rayés de la carte ? Le G20 a prévu de poser la question, d’ici quelques jours. De là à formuler une réponse satisfaisante, de l’eau coulera sous les ponts…
Mondialisation : Pour le meilleur et pour le pire.
Le mot a été lâché : « dé-mondialisation ». C’est un stratégiste économique, d’une banque d’investissement européenne, qui a osé énoncer le mot tant redouté. Jusqu’à présent, les Etats se cachaient bien d’étiqueter leurs nombreux efforts pour remettre l’économie en marche, de « patriotisme ». Pourtant, les milliards saupoudrés sur les banques, l’automobile, sont une manière, à peine déguisée, de procéder à des nationalisations. Patriotisme économique et nationalisations, deux mots qui ne vont en général guère avec celui qui était à la mode, jusqu’à il y a peu, la mondialisation…
La crise laisse un goût amer aux pays émergents
Quelles seront les conséquences politiques et sociales de la crise financière ? Dans les pays du Nord, le scénario semble binaire : baisse de la croissance, de l’inflation, des bonus des traders, … du moral… ; hausse des défaillances d’entreprises, du chômage, des impôts, du prix de la baguette et du sans plomb… Les comparaisons se multiplient : c’est comme en 2003, en 1994, en 1973, en 1929. Hormis la Seconde guerre mondiale, qui avait permis de sortir d’une décennie perdue, les autres crises n’ont pas bouleversé l’alpha et l’oméga de nos sociétés. Nous avons seulement appris à vivre avec la peur du chômage – et désormais, des banquiers – et abandonné nos potagers – ce qui est peut-être une mauvaise idée au demeurant.