Mou c’est mou… En dépit du rebond de la croissance mondiale et d’un inévitable effet de rattrapage après la forte baisse de ces dernières années, la production industrielle française reste molle. Ainsi, après avoir augmenté de 1,3 % en mars, cette dernière enregistre une baisse de 0,3 % en avril…
Etats-Unis : 982 000 créations d’emplois nettes depuis le début 2010.
Lorsqu’il y a quelques mois, nous écrivions dans ces mêmes colonnes que les créations d’emplois aux Etats-Unis dépasseraient les 150 000 par mois à partir du printemps, cela paraissait parfois excessif. Or, après avoir déjà créé 208 000 emplois en mars, puis 290 000 en avril, la job machine américaine en a encore généré 431 000 en mai. Le problème est que, bien loin de leur pessimisme habituel sur l’emploi outre-Atlantique, les marchés s’étaient mis à rêver d’un chiffre mirobolant de plus de 530 000, voire 600 000 selon une grande banque américaine. Dès lors, avec une performance de « seulement » 431 000, ils apparaissent déçus et font grise mine…
La zone euro est sauvée, ou presque…
Enfin ! Après onze ans de dogmatisme et de sacrifice de la croissance sur l’autel de l’inflation ; après deux ans de crise et de récession historique ; et, enfin, après quatre mois de massacre à la grecque, les dirigeants de la zone euro ont enfin décidé de prendre leurs responsabilités et d’être à la hauteur. Il était temps, car au rythme des erreurs accumulées en particulier depuis quelques mois, la survie même de la zone euro commençait à être menacée. Comme souvent dans la construction européenne, il aura donc fallu passer par une grave crise et attendre d’être dos au mur pour réagir et avancer. Ainsi, au-delà de l’ampleur exceptionnelle du plan de sauvetage, le plus important réside dans le fait que la zone euro soit enfin redevenue une zone de solidarité, mue par un jeu coopératif. Mais si si la zone euro a bel et bien été sauvée le jour des soixante ans de la déclaration Schuman, elle doit maintenant transformer l’essai en restaurant la croissance…
Crise européenne : Who’s next ?
Tout un symbole ! Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, qui n’a cessé de vanter les mérites de la zone euro et de sa soi-disant supériorité sur l’économie américaine, vient de réaliser un virage à 180° en déclarant que la fin de l’euro était devenue possible. Une telle perspective, qui paraissait inimaginable au plus grand nombre il y a encore quelques semaines, est donc bien en train de s’installer. La raison en est malheureusement simple : en laissant la zone euro s’enliser dans la récession dès 2008, puis en l’empêchant de redémarrer fortement fin 2009 et enfin en laissant la crise grecque dégénérer, les autorités eurolandaises ont atteint un point de non-retour. Et, de la même façon que l’annonce du plan de sauvetage de la Grèce il y a presque un mois n’avait pas été prise au sérieux, sa concrétisation il y a deux jours est loin d’avoir convaincu les marchés. Pis, ces derniers en ont déduit que non seulement la crise grecque était loin d’être finie, mais surtout qu’elle pourrait bientôt entraîner des dérapages similaires dans d’autres pays de la zone euro…
Nuage islandais : beaucoup de fumée sans feu ?
Plus fort que Lehman Brothers, plus coûteux que la pandémie H1N1, plus dangereux que la soi-disant faillite de Dubaï, c’est au tour du nuage islandais de faire frémir la planète. Il faut dire qu’avec la reprise de la croissance mondiale et l’éloignement du spectre de la crise de 1929, les Cassandre commençaient à s’ennuyer. Bien entendu, il serait farfelu de se livrer aujourd’hui à un chiffrage précis des conséquences économiques du blocage aérien décidé par les autorités européennes. Si ce dernier ne dure que quelques jours, son coût sera d’ailleurs particulièrement faible. En revanche, si ce blocage devait encore durer une semaine, il est clair que les coûts économiques commenceraient à devenir conséquents…
Etats-Unis : la croissance accélère et l’inflation reste sage.
C’est bien un scénario idéal que connaît aujourd’hui l’économie américaine : la croissance s’intensifie mais l’inflation ne dérape pas. Cette situation tranche avec les prévisions consensuelles qui se sont succédé depuis plus d’un an. Les résultats de l’économie américaine pour 2010 devraient finalement être les suivants : une croissance économique supérieure à 3 %, une inflation inférieure à 2,5 % et un taux de chômage sous les 9 % à partir de l’automne prochain. Pas mal pour une économie en déclin…
France : la consommation n’est plus ce qu’elle était.
A force de tirer sur la corde, elle finit par casser. Telle pourrait être la leçon à tirer de la nouvelle baisse de la consommation des ménages en février 2010. En effet, après avoir soutenu à bout de bras la croissance française pendant la crise et plus globalement depuis plus de dix ans, la consommation commence à lâcher prise. Quelles sont les perspectives pour 2010 ?
France : l’inflation se tend mais reste toujours faible.
En février 2010, les prix à la consommation ont augmenté de 0,6 %, soit leur plus forte progression mensuelle depuis mars 2008. Compte tenu d’une augmentation de « seulement » 0,4 % en février 2009, leur glissement annuel se tend mécaniquement de 0,2 point, atteignant un niveau de 1,3 %, un plus haut depuis novembre 2008. Présentée ainsi, l’inflation de février 2010 pourrait amener certains observateurs hâtifs à déclarer que la forte inflation est de retour dans l’Hexagone et qu’il faut donc se préparer à des lendemains difficiles en matières de pouvoir d’achat et de taux directeurs de la BCE. Mais en fait, il n’en est rien. Explications…
Industrie française : en hausse mais toujours fragile…
C’est certainement la meilleure nouvelle statistique depuis le début 2010 dans l’Hexagone. En effet, après l’écroulement de la consommation en janvier, puis la baisse du climat des affaires dans l’industrie et les services, l’INSEE fait état d’une augmentation de 1,6 % de la production industrielle en janvier. Mais, malheureusement, cette bonne nouvelle doit être relativisée…
France : un chômage qui fait peur…
10 %. Une bien piètre performance pour le taux de chômage français qui atteint désormais un sommet depuis le quatrième trimestre 1999. Au-delà de ce triste résultat, c’est surtout la rapidité de la hausse du chômage qui a de quoi inquiéter. Ainsi, il y a tout juste deux ans, ce dernier ne représentait que 7,5% de la population active. Une telle dégradation en si peu de temps est donc exceptionnelle.