Et si Trump était finalement réélu grâce à l’économie ?

Selon les derniers sondages, Donald Trump serait largement battu aux élections présidentielles américaines du 3 novembre. Seulement voilà, c’était également le cas il y a quatre ans et on connaît la suite… Autrement dit, il serait malvenu de sous-estimer les capacités de rebond de l’actuel Président américain.

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D’ailleurs, depuis plusieurs décennies, celui-ci n’a cessé de déjouer les pronostics. En effet, régulièrement annoncé au bord de la ruine dans les années 1990 et 2000, il a réussi à surmonter sept faillites et dispose toujours d’un patrimoine de plusieurs milliards de dollars. Mais ceci n’était encore (presque) rien par rapport à ce qu’il a réalisé le 8 novembre 2016.

Et pour cause : en dépit de plusieurs mois de dénigrement généralisé et aussi de dérapages incontrôlés, le milliardaire extravagant a réussi à se faire élire à la tête de la première puissance mondiale. De quoi déjà faire blêmir tous les soi-disant spécialistes des Etats-Unis qui n’avaient cessé d’avancer que Donald Trump n’avait aucune chance de devenir le locataire de la Maison Blanche…

Mais la réussite de Trump ne s’arrête pas à cette victoire, elle va encore plus loin. En effet, alors que son élection faisait craindre le pire et aurait dû, selon certains, engendrer un effondrement des marchés financiers et de l’économie américaine, il n’en a rien été. Bien au contraire.

Ainsi, du premier trimestre 2016 au quatrième trimestre 2019, c’est-à-dire avant la pandémie de coronavirus, le PIB américain réel (donc hors inflation) a progressé de 7,7 %. Dans le même temps, la consommation des ménages a augmenté de 7,9 % et l’investissement des entreprises a bondi de 13,2 %.

Parallèlement, la « job machine » américaine a créé 5,648 millions d’emplois nets et le taux de chômage est passé de 4,7 % à 3,5 %.

Enfin, du 8 novembre 2016 au 12 février 2020, le Dow Jones a flambé de 61,8 %, atteignant un nouveau sommet historique de 29 551 points.

Bien entendu, la pandémie de Covid19 est venue tout chambouler. Pour autant, à quelques jours des Présidentielles, presque tous les derniers indicateurs économiques et financiers des Etats-Unis sont au vert.

Ainsi, l’indice du Conference Board de confiance des consommateurs a gagné 15,5 points en septembre, retrouvant ses niveaux d’avant-crise.De même, son homologue calculé par Reuters et l’Université du Michigan a encore progressé de 0,8 point en octobre, atteignant un point haut depuis mars 2020.

 

La confiance des ménages américains augmente fortement.

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Sources : BEA, Conference Board, ACDEFI

 

Parallèlement, après un printemps difficile et une chute de 22,1 % entre février et avril, les ventes au détail ont ensuite enregistré cinq mois consécutifs de fort rebond, en l’occurrence + 33,1 %.

En septembre, elles se situent ainsi 3,7 % au-dessus de leur niveau de janvier dernier et affichent un glissement annuel de 5,4 %, un plus haut depuis décembre 2019, qui était lui-même un sommet depuis août 2018.

Autrement dit, pour les ventes au détail américaines, la crise est déjà oubliée !

 

Les ventes au détail ont déjà effacé la crise.

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Sources : Census Bureau, BEA, ACDEFI

 

Autres évolutions positives, les indices Markit des directeurs d’achat ont retrouvé des niveaux élevés et y sont restés, contrairement à ce qui s’observe par exemple en Europe. En octobre, ils ont ainsi augmenté à 53,3 dans l’industrie, 56 dans les services et 55,5 pour l’ensemble des secteurs, des plus hauts depuis janvier 2019 dans le premier cas et depuis février 2019 dans les deux autres.

 

Les entreprises restent optimistes.

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Sources : BEA, Markit, ACDEFI

 

Autrement dit, n’en déplaise aux détracteurs de Trump (particulièrement nombreux en France), l’économie américaine a non seulement bien résisté à la crise, mais elle est d’ores et déjà en train de retrouver le chemin d’une croissance soutenue.

De quoi encore brouiller les pistes et donner une dernière chance à Donald Trump de créer la surprise. En effet, aux États-Unis, le Président en place est toujours réélu lorsque le taux de chômage est faible et/ou lorsqu’il est sur une tendance baissière.

 

Si le chômage est faible et/ou sur une tendance baissière, le Président en place est réélu.

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Sources : BLS, ACDEFI

 

Ainsi, comme le montre le tableau précédent, les seuls Présidents américains ayant échoués à être réélus depuis 1970 sont MM. Gerald Ford, Jimmy Carter et George Bush père, car ils étaient confrontés à un taux de chômage élevé et sur une tendance haussière.

A l’inverse, tous les autres ont été réélus car ils ont bénéficié d’un taux de chômage faible et/ou sur une tendance baissière. A titre d’exemple, en octobre 1984, le taux de chômage américain était élevé à 7,4 %, mais sur une tendance baissière ce qui a permis à Ronald Reagan d’être réélu. En octobre 2012, bis repetita : le taux de chômage américain était haut à 7,8 %, mais sur une pente baissière ce qui a permis à Barack Obama d’être réélu.

Aujourd’hui, l’économie américaine se retrouve dans une situation relativement analogue : le taux de chômage est certes élevé à 7,9 % mais c’est principalement à cause de la pandémie. De plus, au cours des cinq derniers mois, il a fortement baissé depuis le sommet de 14,7 % atteint au printemps dernier.

 

Elections du 3 novembre : Rien n’est joué…

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Sources : BLS, ACDEFI

 

Autrement dit, même si Trump est toujours très mal placé dans les sondages, l’économie, le chômage et les marchés financiers continuent de voter pour lui. A suivre…

 

Marc Touati