Même si nous l’anticipions depuis quelques semaines, la confirmation d’une récession bien moins en forte en Allemagne et au Royaume-Uni qu’en France reste difficile à supporter.
Et pour cause : alors que le PIB français a chuté de 5,8 % au premier trimestre 2020, celui de l’Allemagne a régressé de 2,2 % et celui du Royaume-Uni de 2 %.
Les écarts de glissements annuels entre ces trois pays sont encore plus marqués : – 5,2 % en France, – 2,3 % en Allemagne et – 1,6 % au Royaume-Uni.
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La France très loin derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni.
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Sources : Destatis, INSEE, ONS, ACDEFI
Encore plus triste pour l’Hexagone : l’écart de « croissance » annuelle Allemagne-France atteint un sommet historique de 3,1 points !
Conséquence logique de cette déconvenue, l’écart cumulé de croissance annuelle Allemagne-France depuis 2006 est reparti en forte hausse, atteignant 28 points, soit seulement 0,6 point de moins que son sommet historique du troisième trimestre 2018.
Un plafond qui devrait d’ailleurs être dépassé dès le deuxième trimestre 2020, puisque, comme nous l’avons vu la semaine dernière dans ces mêmes colonnes, les derniers indicateurs avancés de l’activité (qu’il s’agisse des indices des directeurs d’achat ou de ceux de l’INSEE et de l’IFO) sont nettement plus mauvais en France qu’outre-Rhin.
De quoi malheureusement confirmer que la stratégie française face à la pandémie de Coronavirus a été bien plus destructrice que celle de l’Allemagne, et ce tant d’un point de vue sanitaire qu’économique.
L’écart de « croissance » annuelle Allemagne-France atteint un sommet historique de 3,1 points.
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Sources : Destatis, INSEE, ACDEFI
Mais il y a encore pire. En effet, comme nous l’avions également annoncé il y a quelques semaines un peu seuls contre tous, la France est malheureusement le pays de la zone euro qui affiche la plus forte baisse de son PIB au premier trimestre 2020.
Du moins, en attendant les résultats de la Grèce, qui pourrait éventuellement égaler, voire légèrement dépasser l’Hexagone dans sa triste « performance ».
La France, triste lanterne rouge de la zone euro.
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Sources : Eurostat, ACDEFI
Et ce, non seulement d’un point de vue de la variation trimestrielle que sur le front des glissements annuels.
La France, l’Italie, l’Espagne et la Belgique entraînent la zone euro dans les abysses.
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Sources : Eurostat, ACDEFI
Avec l’Italie, l’Espagne et la Belgique, la France tirent donc la zone euro vers les abysses.
A l’inverse, certains pays permettent de limiter les dégâts. La Finlande se distingue même en étant le seul pays de la zone euro à enregistrer une variation positive de son PIB, tant en matière de variation trimestrielle que de glissement annuel.
De même, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche et le Portugal ont contribué à contenir la baisse du PIB de la zone euro.
Les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche résistent dans la tempête.
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Sources : Eurostat, ACDEFI
Le Portugal devient ainsi le pays du Sud de l’Europe qui résiste le mieux à la crise, loin devant l’Italie et l’Espagne.
Le Portugal, leader de la résistance de l’Europe du Sud.
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Sources : Eurostat, ACDEFI
Cela n’est cependant pas suffisant pour éviter à la zone euro d’afficher un écart historique de variation annuelle du PIB avec les Etats-Unis : 3,6 points sur un trimestre et 90,5 points cumulés depuis 1995.
L’écart de croissance annuelle cumulée Etats-Unis/Zone euro depuis 1995 atteint un nouveau record de 90,5 points.
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Sources : BEA, Eurostat, ACDEFI
Le pire est que les indicateurs avancés montrent que cette tendance va perdurer au cours des trimestres suivants, affaiblissant encore la crédibilité de la zone euro et alimentant la dépréciation de l’euro/dollar.
Marc Touati