Quasiment sans surprise, les enquêtes des directeurs d’achat de mars à travers le monde ont été catastrophiques.
De mémoire d’économiste, ce tableau des indices PMI dans l’industrie, que nous réalisons presque chaque mois depuis des années, n’a jamais été aussi teinté de rouge.
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Récession généralisée pour l’industrie mondiale.
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Sources : Markit, ACDEFI
Seul un pays a surpris positivement, en l’occurrence la Chine, dont l’indice Caixin PMI dans l’industrie a miraculeusement rebondi au-dessus de la barre des 50 en mars (à 50,1 précisément), après être tombé dans les abysses en février. Quant à son homologue dans les services, il a aussi augmenté nettement, tout en restant cependant en zone de récession à 43,0, après 26,5 en février. Mais peut-on encore croire les statistiques en provenance de la dictature chinoise ?
Chine : les indices Caixin rebondissent miraculeusement, mais la récession reste de mise.
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Sources : NBSC, Caixin, ACDEFI
D’ailleurs, quand bien même un rebond correctif a pu avoir lieu en mars, l’effondrement de la demande mondiale adressée à la Chine à la suite du confinement d’une grande partie de l’économie planétaire va peser durablement sur l’activité chinoise.
En attendant, la quasi-totalité des pays de la planète sont tombés dans une récession dramatique. Et ce tant dans l’industrie que dans les services. Malheureusement pour nous, la zone euro apparaît comme la plus affectée de la planète. Et au sein de celle-ci, trois pays se démarquent par la gravité de leur récession industrielle : l’Italie, la Grèce (qui avait pourtant retrouvé le chemin de la croissance soutenue depuis quelques mois) et la France. Dans ces trois pays, les indices Markit tombent sous la barre des 44, à respectivement 40,3, 42,5 et 43,2.
L’industrie de la zone euro plonge, plombée principalement par l’Italie, la Grèce et la France.
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Sources : Markit, ACDEFI
Déjà gravissime dans l’industrie, la récession est encore plus importante dans les services. Dans quasiment tous les pays de la zone euro, les indices Markit des directeurs d’achat dans les services atteignent des plus bas historiques. Seul l’indice irlandais affiche un plus bas depuis avril 2009.
Les pays les plus affectés sont aussi ceux qui sont le plus frappés par la pandémie, notamment en termes de mortalité, en l’occurrence l’Italie, l’Espagne et la France. Leurs indices Markit « services » sont ainsi tombés à des niveaux incroyablement bas de respectivement 17,4, 23,0 et 27,4.
Les indices Markit « services » s’effondrent sur des plus bas historiques.
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Sources : Markit, ACDEFI
Une situation analogue s’observe pour les indices « composites », c’est-à-dire tous secteurs confondus. Déjà annoncé à 31,4 en première estimation, l’indice Markit composite de l’ensemble de la zone euro a été révisé à la baisse, tombant finalement à 29,7, là aussi un plancher historique.
Les indices Markit « composites » chutent aussi dramatiquement.
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Sources : Markit, ACDEFI
Ces tristes évolutions laissent malheureusement anticiper un plongeon historique du PIB de la zone euro et de ses pays membres pour le premier semestre 2020.
Après 2008-2009 et 2012-2013, l’UEM est donc bien tombée dans sa troisième récession en douze ans. Elle sera certainement la plus grave depuis la seconde guerre mondiale.
Car, même si, espérons-le, un rebond se produit le plus rapidement possible, il est clair que cet effondrement laissera des traces durables sur les entreprises et les particuliers de l’ensemble de la zone euro.
La zone euro est tombée dans sa troisième récession en douze ans, mais aussi la plus grave depuis la seconde guerre mondiale.
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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Pour l’Italie, la situation est encore plus épouvantable. Il s’agira effectivement de sa quatrième récession depuis 2008. Une véritable catastrophe qui pourrait bien entraîner notre voisin transalpin dans une faillite retentissante et lourde de conséquences pour l’ensemble de la zone euro.
L’Italie subit sa quatrième récession depuis 2008.
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Sources : Markit, Eurostat, ACDEFI
Une situation analogue pourrait aussi se produire dans d’autres pays de l’UEM. A commencer par l’Espagne, qui, après quelques années de répit, est en train de rechuter, sombrant dans sa troisième récession depuis 2008. Comme pour l’ensemble de ses partenaires européens, celle-ci sera aussi la plus grave depuis la seconde guerre mondiale.
L’Espagne s’effondre dans sa troisième récession depuis 2008.
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Sources : Markit, Eurostat, ACDEFI
Plus que jamais, il est donc urgent que les membres de la zone euro se serrent les coudes et agissent de concert. Bien entendu, il faudra ensuite faire les comptes et beaucoup y laisseront des plumes.
Mais, pour le moment, il s’agit d’éteindre l’incendie au plus vite. Car plus la pandémie et le confinement dureront longtemps, plus la récession sera grave et plus les risques d’explosion de la zone euro seront élevés.
Marc Touati