Comme chaque mois, les premières estimations des indices des directeurs d’achat pour les Etats-Unis, le Japon, la zone euro, l’Allemagne et la France sont attendues avec impatience, voire anxiété.
Pour août 2019, quatre principaux enseignements peuvent être tirés des enquêtes Markit PMI.
Le premier est une véritable mauvaise surprise. En l’occurrence, la forte baisse des indices PMI aux Etats-Unis tant dans l’industrie que dans les services.
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Croissance américaine : attention aux lendemains qui déchantent.
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Sources : BEA, Markit, ACDEFI
L’indice Markit PMI « industrie » est même tombé sous la barre des 50, à précisément 49,9. Il atteint ainsi un plus bas depuis juillet 2009. C’est dire l’état difficile dans lequel se trouve actuellement ’industrie manufacturière américaine.
De plus, si jusqu’à présent, l’indice PMI « services » avait bien résisté, il a subi une chute de 2,1 points sur le seul mois d’août. Avec un niveau de 50,9, il se rapproche donc dangereusement de la barre des 50 et montre par là même que l’activité dans les services n’a plus les moyens de contrecarrer la faiblesse de l’industrie. D’ailleurs, conséquence logique de cette « double peine », l’indice Markit « composite » de l’Oncle Sam est également tombé à 50,9 en août.
Autrement dit, après avoir déjà nettement ralenti au deuxième trimestre 2019, la croissance américaine va continuer sur cette tendance, même si elle devrait demeurer supérieure à 2 % sur l’ensemble de l’année 2019, à précisément 2,2 % selon nos prévisions. Ce qui sera d’ailleurs nettement supérieur aux performances enregistrées dans la zone euro et au Japon.
Le deuxième enseignement des enquêtes PMI est justement relatif à l’économie nipponne, qui continue de décélérer. Avec un niveau de 49,5 dans l’industrie, l’indice Nikkei des directeurs d’achat indique ainsi que le glissement annuel du PIB japonais devrait rapidement revenir vers 0 %. Et ce, même si l’indice Nikkei « services » a miraculeusement rebondi en août.
Japon : retour vers la stagnation économique.
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Sources : SBJ, Nikkei, ACDEFI
Ce qui nous amène à notre troisième enseignement, à savoir, l’effondrement généralisé de l’activité dans l’industrie mondiale, qui continue de trancher avec la résistance, certes flageolante, des services.
Ainsi, après la faiblesse des indices Markit « industrie » à travers le monde en juin-juillet et à côté de celle observée aux Etats-Unis et au Japon en août, il en a été de même pour ce dernier mois pour les trois autres indicateurs PMI « industrie » qui font l’objet d’une première estimation pour le mois d’août en Europe. Il s’agit de ceux de la zone euro dans son ensemble, de l’Allemagne et de la France. Certes, dans les trois cas, une légère augmentation mensuelle a été enregistrée, mais les niveaux atteints demeurent particulièrement bas, en particulier en Allemagne (43,6) et dans l’UEM (47,0).
A la surprise générale, l’industrie française s’est néanmoins illustrée grâce à un indice PMI « industrie » qui est repassé au-dessus de la barre des 50 en août, à 51,0, contre 49,7 le mois précédent.
Activité industrielle : l’Allemagne et la zone euro restent sous l’eau, mais la France redresse légèrement la tête.
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Sources : Markit, ACDEFI
Enfin, quatrième enseignement des enquêtes Markit d’août ; en dépit de ce sursaut français et de la résistance de l’activité dans les services, la croissance va encore continuer de décélérer, bien sûr en Allemagne et dans l’ensemble de la zone euro, mais aussi en France.
L’économie allemande reste mal en point…
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Sources : Destatis, Markit, ACDEFI
Outre-Rhin, le PIB pourrait même connaître un deuxième trimestre consécutif de baisse, signifiant par là même une entrée en récession de l’économie allemande.
Zone euro : Vers une croissance proche de 0 %.
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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Dans l’ensemble de l’UEM, une croissance proche de zéro pourrait être enregistrée dès le troisième trimestre 2019.
France : les indices PMI surprennent positivement, mais la croissance reste fragile.
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Sources : INSEE, Markit, ACDEFI
Quant à la croissance française, « grâce » aux nouveaux dérapages budgétaires passés et à venir, elle pourrait se situer entre 0,5 % et 1 %. A l’évidence, rien de très flamboyant.
Marc Touati