Même si un mouvement de ralentissement était anticipé, les statistiques publiées la semaine écoulée en Chine et dans la zone euro ont indiqué que la décélération était plus forte que prévu.
Ainsi, après un rebond encourageant en mars, les ventes au détail et la production industrielle chinoises ont surpris par leur ajustement baissier en avril.
Et pour cause : en un mois, le glissement annuel des ventes au détail a chuté de 1,5 point. Il atteint désormais 7,2 %, un plus bas depuis mai 2003. Ce qui n’est évidemment pas de bon augure pour la consommation des ménages.
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Chine : le glissement annuel des ventes au détail tombe à un plus bas depuis mai 2003.
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Sources : NBSC, ACDEFI
Sur le front de la production industrielle, la « douche » est encore plus froide, puisqu’en avril, son glissement annuel s’est effondré de 3,1 points.
Avec un niveau de 5,4 %, il n’est qu’à 0,1 point au-dessus de celui qui prévalait en janvier-février derniers et qui était un plancher depuis février 2002.
La corrélation entre le glissement annuel de la production industrielle de l’Empire du milieu et celui de son PIB indique que ce dernier devrait tendre vers 6 % d’ici l’automne prochain, contre 6,4 % au premier trimestre 2019.
Rien de dramatique, mais néanmoins de quoi confirmer que la Chine va continuer de ralentir sur l’ensemble de l’année 2019, entraînant dans son sillage l’ensemble de la croissance mondiale.
La croissance chinoise devrait tomber à 6 % d’ici l’automne prochain.
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Sources : NBSC, ACDEFI
Et, malheureusement, ce n’est pas la zone euro qui va inverser la tendance.
Certes, au premier trimestre 2019, le PIB eurolandais a progressé de 0,4 %.
Pour autant, comme l’ont montré les derniers indicateurs avancés de l’activité, le ralentissement devrait reprendre le dessus dès le deuxième trimestre 2019.
La croissance de la zone euro tend bien vers 0 %.
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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
En avril, l’indice Markit « composite » des directeurs d’achat est ainsi retombé à 51,5, confirmant que le glissement annuel du PIB eurolandais devrait bien se rapprocher du 0 % d’ici l’automne prochain.
Encore plus préoccupant, et après trois mois de rebond correctif, l’indice ZEW de sentiment économique dans la zone euro est reparti à la baisse en mai, indiquant également que le glissement annuel du PIB eurolandais devrait rapidement tendre vers 0 %.
Zone euro : la rechute de l’indice ZEW est particulièrement inquiétante.
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Sources : Eurostat, ZEW, ACDEFI
Une analyse similaire peut être menée pour l’économie allemande. En effet, après avoir baissé de 0,2 % au troisième trimestre 2018, puis stagné au trimestre suivant, le PIB allemand a enregistré un rebond correctif de 0,4 % au premier trimestre 2019.
La croissance allemande reste molle.
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Sources : Destatis, ACDEFI
Pour autant, son glissement annuel n’a gagné que 0,1 point, à 0,7 %, ce qui reste très loin des performances de la zone euro dans son ensemble, du Royaume-Uni et évidemment des Etats-Unis pour ce même trimestre, à respectivement 1,2 %, 1,8 % et 3,2 %.
L’Allemagne loin derrière le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
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Sources : BEA, Eurostat, ONS, ACDEFI
Encore plus inquiétant, après trois mois de rebond correctif, l’indice ZEW de sentiment économique en Allemagne est reparti en nette baisse en mai, indiquant que le second trimestre sera difficile outre-Rhin, comme dans l’ensemble de la zone euro d’ailleurs.
La zone euro lestée par la France, l’Allemagne et l’Italie.
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Sources : INSEE, ACDEFI
Autrement dit, il ne faut pas rêver, le rebond du PIB du premier trimestre tant en Allemagne que dans la zone euro ou encore en France n’est que temporaire. Nous maintenons donc nos prévisions de croissance pour 2019 : 1,1 % tant en France que dans l’UEM et 0,9 % en Allemagne.
Marc Touati