Comme nous l’annoncions la semaine dernière dans nos prévisions hebdomadaires, l’Allemagne et le Japon ont évité de justesse de retomber en récession.
En effet, après avoir déjà reculé de 0,2 % au troisième trimestre 2018, le PIB allemand a stagné au cours du trimestre suivant.
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L’Allemagne évite la récession de justesse.
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Sources : Destatis, ACDEFI
Conséquence logique de ces contre-performances, son glissement annuel est tombé à 0,6 %, un plus bas depuis le deuxième trimestre 2013.
Italie, Allemagne, France : le tiercé perdant de la croissance eurolandaise.
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Sources : Eurostat, ACDEFI
Autre dommage collatéral de ces déconvenues, l’Allemagne est devenue le parent pauvre de la croissance de la zone euro, juste derrière la France et juste avant l’Italie, qui affichent des glissements annuels de PIB de respectivement 0,9 % et 0,1 %.
L’Allemagne fait à peine mieux que l’Italie et moins bien que la France.
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Sources : Destatis, INSEE, Eurostat, ACDEFI
Parallèlement, tous les pays de la zone euro connaissent un net ralentissement de leur croissance, y compris l’Espagne, qui reste néanmoins leader de l’UEM.
L’Espagne, leader de l’UEM.
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Sources : Eurostat, ACDEFI
Habitués à tirer la croissance eurolandaise vers le haut, l’Autriche et les Pays-Bas subissent également le fort ralentissement de l’économie allemande.
L’Autriche et les Pays-Bas subissent le fort ralentissement allemand.
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Sources : Eurostat, ACDEFI
Le pire est que les indicateurs avancés de la croissance tant en Allemagne que dans la quasi-totalité des pays de la zone euro ont continué de se dégrader depuis le début 2019.
D’ores et déjà, la nouvelle baisse de la production industrielle de la zone euro en décembre fait craindre le pire. Et pour cause : son glissement annuel s’est effondré à – 3,9 %, soit seulement 0,1 point de mieux que le plancher de novembre 2012, qui était lui-même un plus bas depuis novembre 2009.
Zone euro : le glissement annuel de la production industrielle tombe à un plancher depuis novembre 2012.
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Sources : Eurostat, ACDEFI
De quoi rappeler une évidence : dans la mesure où l’Allemagne réalise plus de 30 % du PIB de l’UEM, il est clair que la dégradation de son activité a et aura encore des conséquences dramatiques pour l’ensemble de la zone euro.
Piètre consolation : l’Allemagne n’est pas le seul pays du G7 à avoir frôlé la récession au quatrième trimestre 2018. Le Japon y est également passé tout près.
En effet, après avoir déjà régressé de 0,6 % au troisième trimestre 2018, le PIB nippon a légèrement rebondi de 0,3 % au quatrième trimestre 2018.
Cela n’a cependant pas empêché son glissement annuel de retomber à 0 %, un plus bas depuis le quatrième trimestre 2014.
Le glissement annuel du PIB japonais retombe à 0 %.
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Sources : BoJ, ACDEFI
A côté de ces tristes nouvelles, la poursuite du ralentissement de l’économie chinoise et la résistance de plus en plus difficile de l’économie américaine nous confortent dans nos prévisions d’une croissance mondiale de l’ordre de 2,8 % pour 2019.
Rien de dramatique, mais largement de quoi justifier une correction baissière des marchés boursiers, qui sont de nouveau tombé dans la bulle au cours des premières semaines de 2019.
Marc Touati