Zone euro : la croissance au plus bas depuis 2013.

Sans surprise, la croissance de la zone euro a continué de ralentir au quatrième trimestre 2018. En effet, au cours de ce dernier et tout comme au trimestre précédent, le PIB eurolandais n’a progressé que de 0,2 %.

Son glissement annuel est ainsi tombé de 2,8 % au troisième trimestre 2017 à 1,6 % un an plus tard et désormais 1,2 %. Il s’agit là d’un plus bas depuis le quatrième trimestre 2013.

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La croissance de la zone euro plonge de plus en plus.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

Pour ne rien arranger et très logiquement, le taux de chômage de la zone euro a arrêté de baisser et s’est stabilisé à 7,9 % en décembre.

Le taux de chômage eurolandais ne baisse plus.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

Le gros problème est que le recul de la croissance eurolandaise est loin d’être terminée. En effet, corroborant les dernières enquêtes Markit, Sentix et ZEW, l’enquête de la Commission européenne de janvier a été particulièrement mauvaise.

Ainsi, après avoir déjà chuté de 2,2 points en décembre l’indice de sentiment économique en a encore perdu 1,1 en janvier. Depuis le début 2018, il a plongé de 9,8 points.

Il atteint désormais un plus bas depuis septembre 2016 et montre que le glissement annuel du PIB eurolandais passera sous 1 % dès le premier trimestre 2019.

Le glissement annuel du PIB eurolandais passera sous 1 % dès le premier trimestre 2019.

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Sources : Eurostat, Commission européenne, ACDEFI

Un tel résultat est d’ailleurs déjà observable dans le troisième pays de l’UEM, en l’occurrence l’Italie.

Et pour cause : comme nous l’annonçons depuis six mois, le PIB italien a enregistré son deuxième trimestre consécutif, consacrant par là même une nouvelle récession chez nos voisins transalpins.

Il s’agit là de leur troisième récession en une décennie, ce qui constitue une première dans l’Histoire des pays développés depuis l’après-seconde Guerre Mondiale.

Les chiffres sont tristes à écrire : – 0,1 % au troisième trimestre 2018, puis – 0,2 % au quatrième, ce qui se traduit par un glissement annuel du PIB italien de seulement 0,1 %, un plus bas depuis le troisième trimestre 2014.

Encore plus dramatique, le niveau actuel du PIB transalpin reste 5,3 % inférieur à celui d’avant-crise, c’est-à-dire du premier trimestre 2008.

De quoi confirmer que l’arrivée au pouvoir des populistes n’a pas arrangé la situation italienne mais l’a au contraire dégradée davantage.

Troisième récession en une décennie pour l’Italie !

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Sources : Eurostat, ACDEFI

Face à ce drame italien, la progression du PIB français de 0,3 % au quatrième trimestre pourrait presque paraître formidable. Il n’en est malheureusement rien. Tout d’abord, parce que cette étonnante progression s’explique principalement par une flambée tout aussi bizarre de 2,4 % des exportations sur le seul quatrième trimestre.

Bien différemment, sur ce même quatrième trimestre, la consommation des ménages a stagné, l’investissement logement a baissé de 0,4 % et l’investissement des entreprises a fortement ralenti.

En un an, le glissement annuel du PIB français a été divisé par trois.

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Sources : INSEE, ACDEFI

Mais, surtout, en dépit de la progression trimestrielle du PIB français, le glissement annuel de ce dernier est tombé à 0,9 %, contre 2,8 % au quatrième trimestre 2017, et atteint un plus bas depuis le troisième trimestre 2016.

Et il y a encore plus inquiétant. En effet, en décembre, la consommation des ménages en biens a encore dégringolé de 1,5 %.

En France, la consommation des ménages s’effondre de plus en plus.

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Sources : INSEE, ACDEFI

Depuis août dernier, elle accuse ainsi une chute de 2,7 %. Depuis 1998, une telle baisse en si peu de temps n’a été observée qu’une seule fois, en l’occurrence au printemps 2011. C’est dire l’ampleur des dégâts.

De plus, son glissement annuel est retombé à – 2,3 %, laissant anticiper un nouveau plongeon de la consommation totale au sens des comptes nationaux.

Autrement dit, l’année 2019 commence comme 2018 s’est terminée : dans l’atonie économique.

Au final, nous confirmons nos prévisions d’une croissance annuelle moyenne 2019 de 1 % en France, 1,2 % dans la zone euro et 0,5 % en Italie.

Et encore, si tout va bien…

Marc Touati