La zone euro de plus en plus menacée.

Malheureusement, les semaines se suivent et se ressemblent pour la zone euro.

En effet, l’activité reste moribonde et les indicateurs avancés montrent que la situation ne va pas s’arranger au cours des prochains trimestres.

Tout d’abord, la production industrielle de la zone euro a continué de reculer. Après avoir déjà baissé de 0,8 % en juin, elle a enregistré le même repli en juillet.

L’évolution du glissement annuel est encore bien plus violente. Et pour cause : celui-ci est passé de 5 % en décembre 2017 à 1,7 % en avril et – 0,1 % en juillet 2018.

Il s’agit là d’un plus bas depuis janvier 2017.

Comme le montre le graphique ci-dessous, cette descente vertigineuse laisse anticiper une forte baisse du glissement annuel du PIB de la zone euro.

Ce dernier est déjà passé de 2,7 % au troisième et quatrième trimestres 2017 à 2,2 % au deuxième trimestre 2018, il pourrait rapidement revenir vers 1 % d’ici le début 2019.

Voici le fichier pdf :

EconomicWorld170918

Zone euro : le glissement annuel de la production industrielle de + 5 % à – 0,1 % en sept mois.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Eurostat, ACDEFI

Une perspective qui est également confortée par l’ensemble des indicateurs avancés déjà publiés au cours des dernières semaines et que nous avons déjà commentés dans ces mêmes colonnes.

Le dernier en date, l’indice Sentix pour septembre, est venu enfoncer le clou.

En effet, après un petit rebond technique en juillet-août, celui-ci est reparti à la baisse, confirmant que la croissance eurolandaise va souffrir au cours des prochains trimestres.

L’indice Sentix repart à la baisse et confirme la régression à venir de la croissance eurolandaise.

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Sources : Eurostat, Sentix, ACDEFI

Pour ne rien arranger, l’économie allemande a également surpris par sa faiblesse. En particulier dans l’industrie.

Ainsi, après avoir déjà reculé de 0,7 % en juin, celle-ci a encore chuté de 1,1 % en juillet. Son glissement annuel est tombé à 1,2 %, un plancher depuis février 2017.

L’industrie allemande est aussi en souffrance.

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Sources : Markit, ACDEFI

En outre, les excédents commerciaux de l’Allemagne et de la zone euro ont aussi nettement reculé au cours des derniers mois, à respectivement 15,8 milliards d’euros et 12,8 milliards d’euros, contre plus de 20 milliards il y a encore quatre mois. Et ce, en dépit de la dépréciation de l’euro/dollar observée depuis le début 2018 et qui aurait dû commencer à agir positivement sur le commerce extérieur de l’Allemagne et de l’UEM.

Seulement voilà, le ralentissement mondial en a décidé autrement.

Face à cette nouvelle vague de ralentissement, la BCE reste impuissante et a d’ailleurs maintenu son taux refi à 0 %.

Le problème est qu’elle va arrêter d’actionner sa « planche à billets » fin 2018, ce qui ne manquera pas de susciter une remontée des taux d’intérêt des obligations d’Etat, donc de l’ensemble des taux de crédit et, in fine, une aggravation du ralentissement économique.

Sans parler de la crise italienne qui a déjà commencé et va inévitablement s’accentuer, des risques de guerre commerciale et tutti quanti…

La BCE reste impuissante face au ralentissement de la croissance

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Sources : Eurostat, BCE, ACDEFI

Bref, la fin 2018 et le début 2019 s’annoncent particulièrement sportifs.

Marc Touati