Après avoir déjà nettement baissé aux premier et deuxième trimestres 2018, la croissance eurolandaise va malheureusement poursuivre sa décrue.
C’est du moins ce que viennent de confirmer les dernières enquêtes Markit des directeurs d’achat du mois d’août. En effet, compte tenu d’une baisse de 0,5 point dans l’industrie et en dépit d’une augmentation de 0,2 point dans les services, les indices PMI restent faiblards.
Ils atteignent des niveaux respectifs de 54,6 et 54,4, soit des replis de 6 points et 3,6 points depuis leurs précédents plus hauts de la fin 2017 – début 2018.
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Zone euro : l’industrie ralentit encore et les services restent mous.
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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Comme le montre le graphique ci-dessus, l’évolution récente et les niveaux actuels des indices Markit PMI confirment que le glissement annuel du PIB de la zone euro devrait encore reculer au moins jusqu’à la fin de l’année.
Après avoir atteint un pic de 2,9 % au troisième trimestre 2017, puis être tombé à 2,8 %, 2,5 % et 2,2 % au cous des trois trimestres suivants, il devrait avoisiner 1,5 % tant au troisième qu’au quatrième trimestre 2018.
Une perspective qui est également confirmée par l’évolution et le niveau de l’indice Markit PMI « composite » : – 4,4 points depuis janvier dernier, soit un niveau actuel de 54,4.
Si l’on suit la corrélation graphique entre cet indicateur avancé et le glissement annuel du PIB eurolandais, ce dernier pourrait même passer sous 1,5 %, voire régresser à 1 %.
La baisse de la croissance eurolandaise vers 1,5 % est confirmée.
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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Petite éclaircie dans ce ciel nuageux, les indicateurs Markit des directeurs d’achat allemands ont augmenté en août tant dans l’industrie que dans les services.
Les directeurs d’achat allemands gardent l’espoir.
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Sources : Destatis, Markit, ACDEFI
Cependant, comme le montre le graphique ci-dessus, avec des niveaux de respectivement 56,1 et 55,2, il ne faut pas attendre des miracles : la croissance allemande devrait simplement se stabiliser autour de son niveau actuel, en l’occurrence 1,9 %, soit au moins 0,5 point de mieux que le niveau de la croissance française.
En effet, en dépit d’une remontée corrective en août, les indices Markit PMI des directeurs d’achat en France demeurent peu enjoués.
Comme le montre leur corrélation avec le glissement annuel du PIB français (cf. graphique ci-dessous), celui-ci devrait continuer de reculer, passant d’un pic temporaire de 2,8 % au quatrième trimestre 2018 à 1,7 % au deuxième trimestre 2018, pour tomber entre 1 % et 1,5 % sur l’ensemble du second semestre de cette année.
France : en dépit d’un léger mieux en août, les indicateurs Markit confirment que la croissance va encore baisser.
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Sources : INSEE, Markit, ACDEFI
Cette nette décélération est d’ailleurs corroborée par l’évolution de l’indice INSEE du climat des affaires en France.
Ce dernier est effectivement passé d’un sommet de 111,5 en décembre 2017 (un plus haut depuis décembre 2007) à 105,2 en août 2018, un plus bas depuis avril 2017, à une époque où le glissement annuel du PIB français avoisinait 1,4 %.
Cette nouvelle dégradation de l’indice INSEE du climat des affaires s’explique principalement par une légère baisse des indices dans les services, le bâtiment et surtout par une forte rechute de l’activité dans le commerce de détail.
De quoi confirmer que l’anémie de la consommation se poursuit et va encore affaiblir la croissance française au cours des prochains trimestres.
L’indice INSEE du climat des affaires confirme également la baisse à venir de la croissance française.
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Sources : INSEE, ACDEFI
Piètre consolation : si, jusqu’à présent, la faiblesse des indicateurs avancés de la croissance en France et dans la zone euro se démarquait de la vigueur des indicateurs avancés de l’économie américaine, ces derniers ont également reculé en août.
Avec des niveaux de 54,5 dans l’industrie et 55,2 dans les services, ils montrent même que le glissement annuel du PIB américain pourrait revenir vers 2,5 % dès le troisième trimestre 2018 (contre 2,9 % actuellement).
La croissance américaine aussi commence à ralentir.
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Sources : BEA, Markit, ACDEFI
Au total, nous sommes confortés dans nos prévisions de croissance 2018 (établies dès l’automne 2017), à savoir : 2,6 % aux Etats-Unis, 1,9 % tant dans la zone euro qu’en Allemagne et 1,5 % en France.
Marc Touati