Sans surprise pour ceux qui suivent nos prévisions, les indicateurs avancés de la croissance mondiale ont continué de reculer en mars, confirmant que les révisions haussières des prévisions du FMI, de l’OCDE ou encore de la Commission européenne sont largement décalées par rapport à la réalité.
Ainsi, après avoir déjà reculé de 0,2 point en février, l’indice « Monde » des directeurs d’achat dans l’industrie en a encore perdu 0,8 en mars, sa plus forte baisse mensuelle depuis janvier 2016. Avec un niveau toujours appréciable de 53,4, il se situe désormais à un plus bas depuis octobre 2017.
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Indice PMI de l’industrie mondiale : plus forte baisse mensuelle depuis janvier 2016.
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Sources : Markit, ACDEFI
De plus, ce mouvement de ralentissement est en train de se généraliser, y compris dans les pays les plus dynamiques.
Ainsi, relativement épargnée jusqu’à présent par la décélération, l’économie chinoise commence également à suivre le mouvement. Ainsi, en mars, l’indice Caixin des directeurs d’achat dans l’industrie a reculé de 0,6 point, à 51,0, retombant à un plus bas depuis novembre dernier.
Parallèlement, après avoir diminué de 0,5 point en février, l’indice Caixin PMI dans les services en a encore perdu 1,9 en mars, chutant à 52,3, également un plancher depuis novembre 2017.
Chine : tant dans l’industrie que dans les services, l’activité retombe à un plus bas depuis novembre dernier.
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Sources : NBSC, Caixin, ACDEFI
En Inde, la situation reste encore plus préoccupante. En effet, les indices Nikkei PMI demeurent proches de la frontière entre la croissance et la récession, en l’occurrence 51 dans l’industrie (un plus bas depuis octobre 2017) et 50,3 dans les services (après néanmoins 47,8 en février).
L’économie indienne reste fragile.
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Sources : Mospi, Nikkei, ACDEFI
Même au Brésil, qui semblait avoir enfin retrouvé le chemin de la croissance durablement soutenue, les indices Markit de mars ont infirmé cette tendance. Certes, dans l’industrie, l’indice des directeurs d’achat a gagné 0,2 point, à 53,4, restant néanmoins inférieur de 0,1 point à son niveau de novembre dernier. Mais, surtout, après une forte hausse au cours des trois derniers mois, l’indice relatif aux services s’est effondré de 2,3 points, à seulement 50,4.
Brésil : la reprise serait-elle déjà terminée ?
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Sources : IBGE, Markit, ACDEFI
Dans le même temps, la croissance de l’activité a continué de se dégrader fortement dans la zone euro. Déjà annoncés en net repli en première estimation, les indices Markit PMI de l’UEM de mars ont été encore revus à la baisse : 56,6 dans l’industrie, 54,9 dans les services et 55,2 pour l’indice composite, soit des plus bas depuis respectivement juillet, août et janvier 2017.
Le glissement annuel du PIB eurolandais pourrait rapidement retomber vers 1,5 %.
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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Des évolutions qui annoncent malheureusement une forte régression du glissement annuel du PIB eurolandais sur l’ensemble de l’année 2018.
Autre problème, cette rechute est généralisée à l’ensemble des pays de la zone euro. Dans l’industrie, la palme de la décélération revient à la France, avec un indice de 53,7, soit un plus bas depuis mars 2017.
Dans l’industrie, la palme de la décélération revient à la France.
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Sources : Markit, ACDEFI
Et si dans les services, la France se rattrape en partie, avec un indice de 56,9, elle subit néanmoins l’une des plus fortes baisses de la zone euro, atteignant un plus bas depuis août 2017.
Dans les services, les indices PMI de la France, de l’Allemagne et de la zone euro sont au plus bas depuis août 2017.
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Sources : Markit, ACDEFI
S’il n’y a certes pas encore péril en la demeure, ces évolutions confirment que la croissance de tous les pays de la zone euro devraient nettement ralentir en 2018.
Au total, nous confirmons, une nouvelle fois, nos prévisions de croissance pour 2018 : 3,2 % pour la planète, 6,3 % pour la Chine, 6 % pour l’Inde, 2,2 % pour les Etats-Unis, 2 % pour la zone euro et 1,4 % pour la France.
Marc Touati