Dérapages inquiétants de la Corée du Nord, menaces permanentes d’attentats en Europe, flambée excessive de l’euro/dollar, effondrement de la confiance dans le nouveau Président français qui laisse entrevoir des conflits sociaux dangereux et difficiles à gérer…
A l’évidence, les risques ne manquent pas pour accompagner la rentrée de septembre. En fait, comme chaque année, cette dernière suscite toutes les inquiétudes. En effet, l’être humain est ainsi fait qu’il se pose en permanence des questions qui sont souvent sources d’appréhension. Ainsi, après le « break » de l’été, c’est traditionnellement le moment de remettre les pendules à l’heure et peut-être aussi de se remettre en question. Pour les jeunes bien sûr qui se demandent à quelle sauce ils vont être mangés pendant leur année scolaire, mais aussi pour les adultes qui s’interrogent sur leur avenir personnel et professionnel, mais aussi sur celui de leur environnement.
Face à ces inconnues, deux comportements sont possibles : soit l’enthousiasme du renouveau, soit la crainte d’un avenir difficile. Depuis 2007 et le début de la crise des subprimes, puis en 2008 avec la faillite de Lehman Brothers, ou encore en 2009 avec la récession mondiale, il faut malheureusement reconnaître que c’est plutôt le second sentiment qui prédomine. Et ce, tant pour les Etats que pour les marchés, les entreprises ou encore les particuliers.
Certes, au cours des trois dernières années, les risques, pourtant nombreux (attentats, crises grecques, crise chinoise, Brexit…), ont été surmontés. A tel point que la capacité de résilience des marchés, des investisseurs et, plus globalement, de la croissance mondiale semble à toute épreuve. Attention cependant à ne pas aller trop vite en besogne et à oublier les dangers qui sont loin d’avoir disparu.
D’ailleurs, il faut bien reconnaître que les performances boursières et obligataires internationales depuis trois ans et a fortiori au cours des derniers trimestres commencent vraiment à ressembler à des bulles qui attendent la moindre épine pour exploser. Et pour cause : en dépit des efforts de relance, les économies « développées » vont certes mieux mais n’ont toujours pas retrouvé durablement le chemin de la croissance soutenue. Pire, elles demeurent menacées par la rechute. Or, dans ce cas de figure, les marges de manœuvre budgétaires et monétaires ayant été épuisées, il ne sera plus possible de soutenir la machine économique qui s’installera donc dans une phase de longue déflation.
Devant ce marasme, une grave crise sociale s’imposera rapidement, avec montée de l’insécurité à la clé. Pour essayer de stopper l’hémorragie, de nombreux pays laisseront alors filer encore leurs déficits budgétaires, relançant une crise de la dette publique, en sommeil depuis quatre ans, mais qui pourrait rapidement reprendre son activité.
Et c’est là que le piège se referme. Car, à force d’avaler des couleuvres en Grèce et ailleurs, les investisseurs finiront par dire « non » au laxisme budgétaire, ce qui générera une subite flambée des taux d’intérêt des bons du Trésor, donc un krach obligataire massif pour les pays qui n’auront pas respecté un minimum de retenue.
Parmi ceux-ci, il y aura notamment les pays du Sud de l’Europe et surtout la France, qui constitue, après l’Allemagne, le deuxième pilier de la zone euro. La crise redoublera alors d’intensité, devenant incontrôlable. Face à un tel drame et devant l’incapacité des gouvernements en place à redresser la barre, les populations commenceront à se révolter et la zone euro finira par éclater. Parachevant ce cataclysme, des situations de guérillas urbaines, voire de guerres civiles se multiplieront, si bien que seule l’armée pourra rétablir l’ordre.
Stop ! A présent, réveillez-vous ! Il ne s’agissait là que d’un cauchemar, du moins pour l’instant.
Car, il ne faut pas non plus se voiler la face : ce scénario catastrophe est possible. Il ne pourra être évité que si les dirigeants des pays occidentaux, notamment européens, et en particulier français, cessent la langue de bois, les promesses intenables et le manque de courage économico-politique.
Certes, la France semble enfin prêtre à réformer son marché du travail. Pour autant, les ordonnances annoncées restent encore insuffisantes. De plus, la politique économique française des prochains mois sera axée sur une nette augmentation des impôts qui fera forcément mal à la croissance. Parallèlement, outre-Atlantique Donald Trump n’a toujours pas permis aux Etats-Unis de retrouver le chemin de la croissance forte et durable, et continue de susciter une inquiétante grandissante sur la scène internationale. Il faut donc reconnaître que l’heure du réalisme, du pragmatisme et du dynamisme économique n’a toujours pas sonné.
En ajoutant à ces piètres comportements, le ralentissement de nombreux pays émergents, notamment l’Inde, la décélération (certes contrôlée) de l’économie chinoise, les prochaines élections allemandes, le renchérissement destructeur de l’euro/dollar, sans oublier les risques géopolitiques et sociétaux à travers le monde, il faut se rendre à l’évidence : le krach boursier, que nous annonçons depuis plusieurs mois pour la rentrée de septembre-octobre, est devenu inévitable, voire souhaitable, de manière à remettre les pendules à l’heure.
Reste à souhaiter que celui-ci ne durera pas trop longtemps et permettra aux dirigeants économiques et politiques de la planète de prendre les bonnes décisions. Le cas échéant, une remontée boursière pourra se produire dès le début de l’année prochaine. Sinon, 2018 pour bien marquer la forte chute de la croissance mondiale, avec toutes les conséquences que cela engendrera sur l’emploi et la stabilité sociale. Nous sommes prévenus…
Marc Touati