C’est la surprise de la semaine. Bien plus surprenant que l’allégeance de François Bayrou à Emmanuel Macron, les indicateurs avancés de la conjoncture eurolandaise ont nettement augmenté en février.
En effet, en dépit des risques qui pèsent sur la stabilité de la zone euro, les chefs d’entreprise et les directeurs d’achat eurolandais se sont déclarés très optimistes pour les prochains mois.
La zone euro a priori en pleine forme…
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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Ainsi, en février les indices Markit PMI des directeurs d’achat ont atteint des niveaux de 55,5 dans l’industrie et 55,6 dans les services, des plus hauts depuis respectivement avril et mai 2011.
Vers une croissance de 2 % dans la zone euro ?
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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Quant à l’indice PMI composite, il a progressé de 1,6 point sur le seul mois de février, atteignant un niveau de 56, du jamais vu depuis avril 2011. Comme le montre le graphique ci-avant, cette remontée en flèche semble indiquer que la croissance eurolandaise pourrait retrouver la barre des 2 % d’ici l’été prochain.
Cette dynamique est principalement entretenue par la vigueur de l’économie allemande.
L’indice IFO du climat des affaires repart en nette hausse.
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Sources : Destatis, IFO, ACDEFI
Ainsi, après avoir perdu 1,2 point en janvier, l’indice IFO du climat des affaires les a repris en février. Il retrouve donc la barre des 111 atteinte en décembre 2016 et qui est un plus haut depuis avril 2014.
Les indices Markit dans les services surprennent par leur dynamisme, en particulier dans l’Hexagone.
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Sources : Markit, ACDEFI
Cette embellie inattendue est également corroborée par la bonne tenue des indices Markit outre-Rhin : 57,0 dans l’industrie et 54,4 dans les services.
Une fois n’est pas coutume, la France s’est distinguée par la forte augmentation de son indice Markit dans les services : + 1,6 point sur un mois. Il atteint désormais un niveau de 56,7, un plus haut depuis août 2011 et surtout 1,1 point de plus que dans la zone euro et 2,3 points de plus qu’en Allemagne.
En revanche, dans l’industrie, la France n’a pas surpris, puisque son indice Markit a reculé de 1,3 point en février, à 52,3.
Indices Markit dans l’industrie : l’Allemagne et la zone euro en flèche, la France toujours à la traîne.
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Sources : Markit, ACDEFI
S’il s’agit toujours d’un niveau appréciable, il accuse un retard de 3,2 points par rapport à son homologue eurolandais et de 4,7 points comparativement à celui de l’Allemagne.
Ce retard de la France est également confirmé par les enquêtes INSEE auprès des chefs d’entreprise. En février, l’indice du climat des affaires a ainsi stagné a 104, contre 106 en décembre 2016.
L’indice INSEE du climat des affaires stagne et confirme que la France reste en retrait.
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Sources : INSEE, ACDEFI
Comme le montre le graphique ci-dessus, cette évolution confirme bien que la croissance française ne fera pas de miracle dans les prochains mois.
Et ce d’autant que l’attentisme pré-électoral et les craintes quant à la stabilité politique hexagonale après les Présidentielles ne manqueront pas de peser à la baisse sur l’activité.
En conclusion, l’activité économique de la France et celle de la zone euro ont vraisemblablement atteint un pic en février, avant de reculer significativement au cours des mois suivants. Take care…
Marc Touati