Obama a beau avoir choisi l’Europe pour faire ses adieux sur la scène internationale, la réalité est sans appel : l’une des grandes conséquences de la victoire de Donald Trump sera certainement et malheureusement l’isolement de plus en plus criant de l’Union européenne. Déjà abandonnée par le Royaume-Uni, celle-ci apparaît complétement « larguée » face au nouveau monde qui s’installe depuis une décennie et a fortiori depuis dix jours. Un nouveau « Yalta » semble en effet prendre forme autour des Etats-Unis : l’allié russe d’un côté et le compétiteur chinois de l’autre. Face à cette nouvelle donne, et en l’absence d’union politique et de solidarité aguerrie, l’Europe ne pourra que jouer les seconds rôles. Dès lors, bien que potentiellement capable de casser l’hégémonie du dollar, l’euro restera une monnaie de troisième plan. D’ailleurs, en dépit des craintes suscitées par l’élection de Trump, cette dernière a considérablement affaibli la monnaie européenne. Ah qu’elle paraît loin la période heureuse de la création de l’euro en 1999. A l’époque, certains, y compris votre serviteur, se mettaient à rêver : et si la monnaie unique européenne était enfin la devise capable de concurrencer le dollar ? En fait, le seul concurrent potentiel du billet vert est le yuan. Le match a déjà commencé. Il prendra toute son ampleur dans les dix prochaines années. Il n’opposera donc pas les États-Unis à l’Euroland, ni le dollar à l’euro, mais les États-Unis à la Chine et le dollar au renminbi. Et si Trump ne réussit pas à restaurer la croissance et la crédibilité de l’Oncle Sam, c’est l’Empire du milieu qui l’emportera. Or, si le dollar tombe définitivement de son piédestal, la planète connaîtra une crise bien plus grave et durable que celle des années 2008-2009. Alors, de grâce, chaque crise en son temps, si possible avec un répit d’au moins vingt ans, histoire de souffler un peu…
Dollar, yuan, euro : qui aura le dernier mot ?
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